La théorie du ruissellement était
valable jusque dans les années 70 / 80 ; depuis, s’est mis en place, une économie
basée sur la financiarisation de la plupart des secteurs d’activité, et en France
au point d’aller jusqu’à la titrisation des dettes d’état (OAT), par le gouvernement
Bérégovoy en 1985.(Ce qui n’est pas sans
conséquences sur la situation de notre endettement, entre nous soit dit)
Puis dans le début des années 90,
les banques ont créé des produits financiers dits « dérivés OTC »,
dont elles étaient les seules à comprendre le fonctionnement. Ce qui leur a
permis de gagner sur tous les tableaux ; voir dans une histoire
« vraie » écrite par Isabelle Mouilleseaux, dans la chronique Agora
du mardi 27 avril 2010, intitulé Meurtre « entre petits
amis » avec préméditation :
Les investisseurs des années post
1990, n’ont pas besoin de d’investir dans l’économie réelle, et donc de favoriser
le ruissellement qui devrait profiter au
citoyen.
Ils gagnent beaucoup plus et plus rapidement en spéculant, sur les dérivés
OTC (over the counter), ces produits, qui ont pour sous-jacent des actions,
des obligations ou bien encore des taux d’intérêt et qui servent à la base à se
couvrir contre des risques financiers, voir les fameux CDS.
Le poids des dérivés OTC (de gré
à gré) était estimé à... 600.000
milliards de dollars en 2016. Une véritable manne en perspective pour les
opérateurs boursiers, dont beaucoup opèrent sur les Shadows bankings :/ https://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/la-finance-de-l-ombre-a-encore-enfle-au-niveau-mondial-709694.html
Revenons aux CDS. Les CDS
autrement dits, Crédit Default Swap
(CDS) « contrat d’échange sur défaut de crédit » ou « couverture de défaillance
», sont des transactions non-financées : sans obligation de mettre de côté des
fonds pour garantir la transaction, le vendeur de protection reçoit des primes
périodiques et augmente ses avoirs sans nul investissement en capital si aucun
événement de crédit n’a lieu jusqu’à maturité du contrat.
Ce type de produit a été initié
par une certaine Blythe Master opérateur de marché de la banque. JP Morgan Chase au début des années 1990 : écouter
l’explication de JC Jancovici ;https://youtu.be/ZiwD-AAD0TI.
N’oublions pas également dans la
financiarisation de l’économie, le rôle prépondérant des entreprises sous
statut LBO ( Level by out),structures type holding utilisant les « effets
de levier type LBO » pour racheter
une grande partie des entreprises mondiales. L’avantage pour l’acheteur, c’est
de faire financer les charges
financières des dettes contractées par la holding grâce aux remontées de dividendes provenant
de l’entreprise cible. Les repreneurs vont pouvoir acquérir la cible grâce aux
ressources même de celle-ci en ponctionnant sur les bénéfices au détriment de
l’investissement.
Au bout de quelques années, la
société cible est revendue ou introduite en bourse, ce qui génère souvent de
confortables plus-values pour ses actionnaires.
Pour la holding, souvent des
fonds de pensions, il s’agit de rentabiliser un maximum l’entreprise cible en
dégageant des progressions a deux chiffres ; c’est-à-dire, avant tout mettre en route un management
qui entraine très souvent une restructuration, donc obligatoirement une réduction
d’effectifs, une limitation des hausses de salaire au profit des dividendes des
actionnaires, presque toujours une augmentation sensible des cadences de travail, bref un environnement de
travail stressant pour le personnel, qui va à l’encontre du but recherché, à
savoir la qualité du travail fournit.
Et comme si cela ne suffisait
pas, ces holdings ne sont imposées qu’a 15% sur retour d’investissement ce qui
s’appelle plumer les citoyens pour satisfaire les rentiers.
C’est ce système, qui veut toujours
plus de rentabilité qui est la cause de l’augmentation des effectifs de
chômeurs dans nos pays occidentaux. L’argument
de productivité concurrentielle, n’est en fait qu’un « faux nez »
cachant la possibilité de créer une opération de pure spéculation.