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Commentaire de Christian Labrune

sur Israël en danger ?!


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Christian Labrune Christian Labrune 7 août 2018 14:37
à l’auteur,
Votre article est intéressant parce qu’il donne des informations quantitatives tout à fait incontestables, lesquelles ne s’accordent pas du tout avec ce que disent à propos d’Israël des gens qui n’en entendent parler en France qu’à travers les dépêches de l’AFP ou les émissions de propagande pro-palestinienne dont la chaîne Antenne 2, à l’époque d’Enderlin, s’était fait une tristes spécialité.

Néanmoins, votre discours n’a rien de vraiment objectif. C’est celui que reproduisent à plaisir les media français qui n’acceptent de connaître Israël qu’à travers ce qu’en peuvent dire les journaux d’une gauche israélienne rongée par la mauvaise conscience et qui ne se rend même pas compte que, ce faisant, elle nuit considérablement à son pays.

Vous reproduisez les propos de Reuven Rivlin où vous voyez une sorte de sagesse quasi prophétique. Cet ancien du Likoud adopte des positions qui me paraissent tout à fait estimables, mais qui sont quand même d’un irénisme souvent très en porte-à-faux avec la dure réalité. A ce titre, elles sont assez souvent contestées, aussi bien que les décisions d’une Cour Suprême qui paraît souvent plus motivée par un désir de faire en sorte qu’on ne puisse pas critiquer Israël que par un réel souci d’être en cohérence avec les nécessités du temps présent et les menaces qui pèsent sur le pays.

Quelque part, vous citez le propos d’un politique reprochant à Israël de ne pas faire les « concessions nécessaires » qui permettraient l’établissement d’une paix durable. Cet argument est absolument dérisoire et ridicule. Les « Palestiniens » n’ont jamais voulu la paix et ils n’ont jamais accepté un partage du territoire. Ben Gourion, dans la proclamation d’indépendance, s’appuie sur les préconisations de l’ONU en novembre 47. Rien n’empêchait les « Palestiniens », dès le lendemain, de faire la même chose. Il y aurait eu quelques discussions sur des questions de frontières ou sur Jérusalem, mais les difficultés n’auraient pas été insurmontables. C’est que le seul état « palestinien » possible, pour ceux qu’on n’appelait pas encore des Palestiniens, devait aller de la Méditerranée au Jourdain et ; selon les théories du mufti nazi de Jérusalem encore très actif en 48, être strictement judenrein. D’où la nécessite de foutre à la mer les Juifs ou de les exterminer jusqu’au dernier, ce qui fut entrepris dès le lendemain du discours de ben Gourion. Erreur monumentale, comme on sait, mais qui se reproduira encore en 67.

L’erreur des Israéliens aura été, à l’époque d’Oslo, de croire à la bonne fois d’un Arafat. L’erreur aura été, pour Sharon, de se retirer totalement de la bande de Gaza en 2005. Dès qu’Israël croit pouvoir faire confiance à ceux qui se définissent pourtant explicitement comme ses ennemis, le pays le paie extrêmement cher. La plupart des Israéliens ont très bien compris aujourd’hui qu’Oslo avait été une erreur monumentale, et ils ne sont pas près d’accepter de retomber dans un tel piège.

Quand on fait la guerre pour faire prévaloir le droit du plus fort, exterminer un peuple et qu’on en prend plein la gueule, il n’y a pas lieu de se plaindre, et les territoires qu’on n’a pas été capable de défendre, on les a perdus. Moshe Dayan, admirable stratège par ailleurs, mais un peu trop marqué par les principes de la gauche israélienne, n’aura pas osé aller jusqu’au bout de son avantage et annexer purement et simplement les anciennes terres des royaumes de Juda et d’Israël. C’est peut-être bien regrettable, mais quand on n’est pas Israélien, comme c’est mon cas, et qu’on voit les choses de Paris, il serait bien téméraire de vouloir se prononcer sur de pareilles questions.

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