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Commentaire de Passante

sur La genèse du Mossad & et de ses actions en France


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Passante Passante 7 août 2018 17:23

tiens j’ai écrit sur cette question...


voilà un extrait :

« 
Les archéologues ont retrouvé le témoignage gravé (et même signé) du canal qui fut creusé dans le roc, vers la fin du VIIIème siècle avant J-C, en prévision du siège des Assyriens contre Jérusalem, sous le règne d’Ézéchias3. Profitant du changement de règne en Assyrie à la mort de Sargon II, et de la révolte conséquente qui éclate en 704 en Palestine, Ézéchias entamera dès l’année suivante la réparation du rempart de Jérusalem et - en préparation du siège - le creusement d’un canal pour amener l’eau de la source du Gihôn jusqu’à Siloé. Au moment même où Sennachérib décime les villes de Juda par dizaines (il en comptera lui-même quarante-six), Rab’chaqé le riche en douleurs est le général envoyé avec renforts pour menacer Ézéchias, mais il ne pourra rien contre la ville sainte - la confiance d’Isaïe et la foi inébranlable du roi feront le miracle : outré des vantardises libanaises et des moqueries de l’Assyrien, le Ciel délègue un Ange, de nuit, qui frappe d’un coup les 185.000 soldats encerclant la ville4. Si parmi tant de victoires listées en Judée, les archives assyriennes de Sennachérib reconnaissent - en cette année 701 - avoir buté sur l’obstacle de Jérusalem, elles ne signalent aucune perte humaine à relever5 ; toutefois, le texte biblique est nuancé, puisqu’il dit que ces 185.000 « se réveillèrent cadavres » ou encore qu’ « ils se réveillèrent au matin étant tous des cadavres mourants ». La clef de ce « miracle » - où 185.000 hommes sont encore vivants, là même où 185.000 soldats sont morts - cette clef est sans doute donnée dans la lecture de ces mêmes événements par Hérodote. Ainsi l’historien grec confirme que les choses se passèrent bien « de nuit », précisant qu’ « une multitude prodigieuse de rats de campagne se répandit, la nuit, dans le camp ennemi, et rongea les carquois, les arcs et les courroies qui servaient à manier les boucliers ; de sorte que le lendemain, se trouvant ainsi désarmés, la plupart périrent dans la fuite »6. Hérodote ferait-il un éloge de Smintheus, l’ « Apollon des Rats », sans


3 2Rois 20.20 ; Isaïe 22.11 ; 2Chroniques 32.30 ; Siracide 48.17 ; Tacite, Histoires - V.12
4 2Rois 19.23, 35 ; Isaïe 37.24, 36 - 24ème & 31ème Libans
5 Annales de Sennachérib, II.37 - III.49
6 Hérodote, Histoire - II.141



le nommer ? Impossible, ce dieu reste une création tardive. Alors il s’agirait d’un éloge discret d’Héphaïstos, le dieu évoqué dans le texte même par l’historien ? Non plus, ce n’est pas le genre de la maison - et puis qu’importe l’hypothèse que l’armée assyrienne ait été décimée par la peste, ou même que l’historien grec situe l’action un peu plus au sud : le détail de l’horaire nocturne de l’événement selon l’historien est le même que celui des deux textes bibliques d’Isaïe et des Rois ; et qu’un ange en passe par les rats n’est tout au plus qu’une question de perspective, le tranchant étant le même que celui d’un glaive invisible. En tout cas cela réalise bien la prophétie d’Isaïe : « l’Assyrien tombera par une épée qui n’est pas celle d’un homme, ce n’est pas une épée humaine qui le dévorera, il s’enfuira devant l’épée »1 - et c’est là précisément le propos d’Hérodote : le tranchant n’est pas humain, et la fuite y succède ; quant à Sennachérib, il finira en total repli, assassiné par ses propres fils. Rideau.

Face à l’Assyrien en fureur, le mur de la ville sainte ne cèdera donc pas ; et cette lutte n’est pas sans rappeler les dernières lignes du Cantique, lorsque la jeune soeur affirme avec force : « Je suis une muraille ! Il n’est pas de brèche pour l’ennemi dans ma stature »2 - c’est alors qu’elle est déclarée « couronnée ».

 »

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