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Commentaire de Dr Faustroll

sur La crise migratoire en Europe : un autre symptôme de la crise mondiale


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Clark Kent Dr Faustroll 8 août 2018 11:20

Il n’ya pas de « crise migratoires », mais des conséquences de guerres avec un air de déjà vu !

Si les deux guerres mondiales ont été particulièrement meurtrières, elles ont surtout forcé des centaines de milliers de personnes à fuir leur pays d’origine. Il y a un siècle à peine, les réfugiés étaient des Européens. A cette époque, ils ont déjà souffert des stéréotypes et préjugés, ont été mal accueillis et concentrés dans des centres pour migrants. Ces Européens, à l’instar des réfugiés actuels, fuyaient la faim, la persécution et la misère.

 

Parmi eux, il y avait des Belges. Lors de l’invasion allemande de 1914, un Belge sur cinq a décidé décide de quitter le pays. Cela s’est traduit en centaines de milliers (voire plus d’un million selon certaines sources) de Belges déracinés. Si les Francophones pouvaient facilement communiquer avec leurs voisins français, les Flamands atterrissaient dans un pays dont ils connaissent mal la langue, ce qui freinait leur intégration et les empêchait souvent de trouver un travail. Au début, ces réfugiés belges ont été accueillis en héros par les Français. Mais plus la guerre a duré, plus les tensions se sont cristallisées : ils seront bientôt taxés de profiteurs et de charge pour le pays, car, les Belges qui fuyaient la guerre recevaient des aides de l’état français équivalentes à ce que percevait la femme d’un poilu combattant. D’ailleurs, le célèbre Hercule Poirot d’Agatha Christie n’est pas Belge par hasard : la romancière s’est inspirée des ressortissants belges qui ont fui l’invasion allemande en 1914 et que l’Angleterre a accueillis sur son territoire à cette époque.

Mais la Belgique n’est qu’un exemple (peu connu). On pourrait évoquer les déplacements de populations spontanés ou organisés en Pologne, en Turquie, en Grèce, à Chypre, dans l’ex Yougoslavie en Espagne et en Italie pour les mêmes raisons qui sont celles qui amènent aujourd’hui des états à refuser ou accepter d’assumer les conséquences des décisions de leurs chefs de provoquer des cataclysmes humains déclenchant ces déracinements.

La guerre de Libye a été la plus spectaculaire opération de ce type. Aucune « cris » là-dedans, mais des stratégies de conquêtes et de domination au profit de grands groupes financiaro-industriels. La démogaphie est une outil d’analyse des faits, pas une boussoles pour comprendre les migrations.


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