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Commentaire de Jean Dugenêt

sur Jean-Luc Mélenchon : les discours et les actes


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Jean Dugenêt Jean Dugenêt 31 août 2018 08:14

@oncle archibald

Je n’ai peut être pas les mêmes arguments que vous mais il est certain que Jean Luc Mélenchon m’inspire un certain dégout. Cependant, je veux tenir compte des aspirations populaires. Face aux multiples attaques du gouvernement actuel, les travailleurs se tournent vers leurs organisations traditionnelles quels qu’en soient les dirigeants. Ils sont conscients qu’ils ont besoin de l’unité de leurs organisations. C’est la seule chance de battre le prochain candidat des médias. C’est pourquoi, sur Facebook, le groupe FLEVITA (Frexit, Laïcité, Exigence de Vérité, Internationalisme Tolérance, Antiracisme), discute actuellement le texte d’une déclaration dont je vous livre ci-dessous la dernière version.


POUR UN GOUVERNEMENT DES TRAVAILLEURS
NON AU FRONT POPULAIRE

Le groupe FLEVITA se prononce pour une solution politique à la crise actuelle.

Face aux attaques que mène le gouvernement Macron contre les plus démunis et les classes moyennes et cela pour le plus grand profit des plus riches, il faut un gouvernement des travailleurs.

L’analyse des résultats des dernières élections présidentielles montre qu’un candidat unique du PCF, du PS et de la FI pourrait l’emporter. Nous sommes pour un gouvernement de ces trois organisations sans aucun ministre d’un autre parti qui serait lié aux capitalistes comme ce fut le cas sous Mitterrand avec les radicaux de gauche. Nous sommes pour un tel gouvernement quel que soit le président de la république qui sera élu. Dans les circonstances présentes le mieux placé serait assurément Jean-Luc Mélenchon.

Nous ne mettons aucune condition à ce que l’unité se réalise pour qu’un tel gouvernement se mette en place. Cependant, nous œuvrerons en toutes circonstances pour qu’il s’agisse d’un authentique gouvernement des travailleurs. Il devra pour cela satisfaire les revendications maintes fois formulées (Programme du CNR, programme commun de l’Union de la gauche de1981, les 110 propositions du PS de 1981…). Nous savons qu’il sera impossible de satisfaire ces revendications sans que le France sorte de l’UE. Nous n’exigeons cependant pas que l’UPR ou d’autres formations qui se sont prononcées pour le Frexit intègre ce gouvernement. Nous ne voulons pas mettre de conditions restrictives à ce que l’unité ouvrière se réalise mais nous exigerons que le gouvernement fasse le Frexit car, répétons-le, rien ne pourra être obtenu sans cela.

Nous sommes forts maintenant de l’expérience de 1981 et des déceptions qui ont suivi. Nous savons que la mobilisation populaire devra être maintenue après la mise en place du gouvernement. Nous n’admettrons jamais que ce gouvernement se retourne contre les travailleurs comme ce fut le cas en 1981 contre les sidérurgistes. Nous n’admettrons jamais que les revendications pour une école laïque soient abandonnées. Nous avons vu comment, sur ces questions, la combativité ouvrière a été brisée par les gouvernements de Mitterrand dans les années qui ont suivi son élection. Ces gouvernements n’étaient à l’évidence pas des gouvernements au service des travailleurs mais des gouvernements de front populaire c’est-à-dire des gouvernements liés aux capitalistes. Nous n’admettrons plus de déclarations ambigües du style « je serai le président de tous les français ». Nous avons compris après coup que cela signifiait que Mitterrand allait être aussi et surtout le président des capitalistes et de surcroit du clergé catholique et réactionnaire. Nous ne voulons pas de conciliation de la part du gouvernement avec l’ennemi de classe car nous savons que « la politique conciliatrice des « Fronts populaires » voue la classe ouvrière à l’impuissance et fraie la voie au fascisme ». Nous reprenons entièrement à notre compte cette citation extraite du « programme de transition » écrit par Léon Trotsky. Nous avons vu à quelles défaites les gouvernements sous Mitterrand nous ont amenés et nous avons vu aussi que, s’il n’a pas débouché sur un régime fasciste, il a par contre bel et bien permis au groupuscule qu’était le FN en 1981 de devenir le puissant parti que nous connaissons maintenant.

Un gouvernement des travailleurs doit donner le pouvoir au peuple. En d’autres termes, il doit permettre la démocratie. Cela suppose bien sûr qu’il s’affranchisse des directives venant de Bruxelles. Des mesures telles que le référendum d’initiative populaire lui permettraient de retrouver sa souveraineté. Nous demanderons que le gouvernement des travailleurs l’instaure au plus vite. Nous sommes favorables à la convocation d’une assemblée constituante mais nous ne faisons pas de cela non plus une condition restrictive pour que l’unité des trois grandes organisations ouvrières se réalise.

S’il faut attendre les prochaines élections présidentielles pour qu’un gouvernement des travailleurs puisse être mis en place nous donnerons nos consignes de vote en tenant compte du bilan de 1981 et tout particulièrement du rôle des lambertistes qui étaient jusqu’à cette date les mieux placés pour défendre les travailleurs. En appelant à voter pour François Mitterrand dès le premier tour, ils ont abandonné leur propre programme. Ils ont notamment passé sous silence le passé pétainiste de François Mitterrand ainsi que son passé de bourreau des nationalistes algérien. Ils ont contribué à semer l’illusion que la seule élection de François Mitterrand allait apporter des solutions. Ils ont fait comme si François Mitterrand lui-même avait envie de mettre en œuvre une vraie réforme laïque de l’enseignement alors qu’à l’évidence il n’en a jamais eu l’intention. Nous connaissons le résultat. Les lambertistes ont capitulé devant le PS. Ils sont devenus des centristes au même titre que LO et le NPA. Ils ont d’ailleurs fourni au PS la plupart des cadres qui ont pris en charge la politique anti-ouvrière de François Mitterrand. Ce fut d’abord Jean-Luc Mélenchon dès 1977 suivi par Lionel Jospin, Jean Christophe Cambadélis et beaucoup d’autres. Les lambertistes ont ensuite exclu les plus conscients de leurs militants notamment Stéphane Just qui avait publié en 1977 le livre « Front populaires d’hier et d’aujourd’hui » (Livre cosigné par Charles Berg) qui aurait dû être la meilleure arme théorique dans ces circonstances.

Il n’est pas question de renouveler ce genre d’erreur. Nous ne tairons aucune des critiques que nous avons formulées sur les trois partis PS, PCF et FI pas plus que nous ne tairons les critiques sur la personne de Jean-Luc Mélenchon. Nous appellerons à voter au premier tour pour un candidat qui se prononce clairement pour le Frexit et ce sera probablement François Asselineau. Nous ne laisserons pas planer l’illusion que ceux qui s’opposent au Frexit pourraient trouver le moyen de satisfaire les revendications des travailleurs. Ils ne peuvent que faire la même chose que ce qu’a fait Tsipras en Grèce. Nous le dirons haut et fort en soutenant au premier tour le candidat du Frexit. Nous n’appellerons à voter pour un candidat de l’unité ouvrière qu’au second tour. Bien entendu après la mise en place, que nous souhaitons, d’un gouvernement d’unité des organisations ouvrières nous continuerons à faire campagne pour le Frexit et nous montrerons pour chacune des revendications ouvrières que c’est la mise sous tutelle de l’UE qui bloque et que si le gouvernement se refuse à sortir de l’UE, il n’est aucunement un gouvernement des travailleurs et doit être combattu comme tout gouvernement au service des capitalistes.


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