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Commentaire de Jason

sur Taxe d'habitation, pouvoir d'achat et autres fariboles


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Jason Jason 31 octobre 2018 11:26

Nous subissons un matraquage permanent selon lequel seules les taxes et impôts seraient le levier incontournable agissant sur le pouvoir d’achat. C’est la doctrine la plus solidement ancrée dans l’esprit des responsables politiques. La démarche des gouvernements qui se sont succédé consistant à baisser la fiscalité touchant les ménages afin de doper leur pouvoir d’achat est à revoir en profondeur. Ce mécanisme est en partie vrai, mais écarte complètement le fait que les ménages sont soumis à des prélèvements par le biais des rentes.

On peut y voir là une solution de facilité puisque les lois de finance sont annuelles, donc rapides et jouissent d’une très grande publicité avec les effets d’annonce qui l’accompagnent. La consommation, elle, restant en retrait. Mais la politique y trouve son compte. Trop d’impôt tue l’impôt dit-on ; la rente, elle, étouffe lentement, et tout ce qui est lent et bien caché n’intéressant pas les politiques.

Cette énorme intoxication des esprits dissimule de façon honteuse le fait que ces gouvernants évitent soigneusement de s’adresser à la rente. Une des définition est donnée par Wikipedia : “En économie, c’est une notion centrale (liée à celle de profit) mais qui a de multiples définitions selon les auteurs ». Excluons les rentes provenant d’emprunts d’Etat, les revenus annuels des pensions, ou les rentes viagères. Penchons-nous sur les rentes de situation soigneusement dissimulées dans divers contrats souscrits par les consommateurs.

Concernant l’économie des ménages, j’avais indiqué plusieurs domaines dans lesquels une action pouvait être envisagée à court terme. Il s’agit des assurances habitation (33 millions de contrats et 9,4 milliards d’encaisse) et automobile, de l’encadrement des prix du propane à usage domestique (700000 usagers) et de la révision des Contrats de Construction de Maisons Individuelles (300 à 400 mille maisons par an), le CCMI. Une politique générale touchant le logement privé est aussi à mettre en oeuvre. On a pu voir la corruption et le lobbying qui règnent grâce à une récente émission télé sur Vichy et Béziers. Le gouvernement se tait. Lobbies trop puissants.

J’ai publié sur ce site un article concernant les assurances habitation qui n’a eu que très peu d’échos. La rente cachée de ces contrats est la suivante. Grâce à une clause de vétusté (dépréciation d’un bien mobilier ou immobilier au cours du temps) les assureurs indemnisent les sinistres comme bon leur semble en l’absence de grilles ou de projections. Au fil du temps les biens se déprécient. Le risque financier pour l’assureur diminue. Mais les primes restent constantes et augmentent suivant l’inflation ou les dépenses dues aux sinistres (on pense aux catastrophes naturelles). Le résultat, c’est l’effet de ciseau, diminution des risques, augmentation des primes. Voilà un bel exemple de rente ! Les banques auxquelles ces assureurs sont adossés, s’en réjouissent.

Pour le propane, un foyer sur deux en zone rurale, pas question de l’inclure auprès de la Commission du Contrôle de l’Energie (CRE). Ce même propane vendu 40% moins cher en Allemagne ou au Benelux. De plus, chaque usager doit verser un “abonnement” de 100 € chaque année aux propaniers, droit de cuissage oblige.

Les contrats de construction de maisons individuelles, c’est plusieurs milliards d’avance de trésorerie à l’industrie du bâtiment de la part des souscripteurs, grâce à une subtile interprétation des appels de fonds.

Voilà où on en est. Députés et ministère contactés n’ont jamais répondu sur le fond.

Alors, le pouvoir d’achat, il en est où ?


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