Nous
subissons un matraquage permanent selon lequel seules les taxes et
impôts seraient le levier incontournable agissant sur le pouvoir
d’achat. C’est la doctrine la plus solidement ancrée dans l’esprit
des responsables politiques. La
démarche des gouvernements qui se sont succédé consistant à
baisser la fiscalité touchant les ménages afin de doper leur
pouvoir d’achat est à revoir en profondeur. Ce mécanisme est en
partie vrai, mais écarte complètement le fait que les ménages sont
soumis à des prélèvements par le biais des rentes.
On
peut y voir là une solution de facilité puisque les lois de finance
sont annuelles, donc rapides et jouissent d’une très grande
publicité avec les effets d’annonce qui l’accompagnent. La
consommation, elle, restant en retrait. Mais la politique y trouve
son compte. Trop d’impôt tue l’impôt dit-on ; la rente, elle,
étouffe lentement, et tout ce qui est lent et bien caché
n’intéressant pas les politiques.
Cette
énorme intoxication des esprits dissimule de façon honteuse le fait
que ces gouvernants évitent soigneusement de s’adresser à la rente.
Une des définition est donnée par Wikipedia : “En
économie, c’est une notion centrale (liée à celle de profit)
mais qui a de multiples définitions selon les auteurs ». Excluons
les rentes provenant d’emprunts d’Etat, les revenus annuels des
pensions, ou les rentes viagères. Penchons-nous
sur les rentes de situation soigneusement dissimulées dans divers
contrats souscrits par les consommateurs.
Concernant
l’économie des ménages, j’avais indiqué plusieurs domaines dans
lesquels une action pouvait être envisagée à court terme. Il
s’agit des assurances habitation (33 millions de contrats et 9,4
milliards d’encaisse) et automobile, de l’encadrement des prix du
propane à usage domestique (700000 usagers) et de la révision des
Contrats de Construction de Maisons Individuelles (300 à 400 mille
maisons par an), le CCMI. Une politique générale touchant le
logement privé est aussi à mettre en oeuvre. On a pu voir la
corruption et le lobbying qui règnent grâce à une récente
émission télé sur Vichy et Béziers. Le gouvernement se tait.
Lobbies trop puissants.
J’ai
publié sur ce site un article concernant les assurances habitation
qui n’a eu que très peu d’échos. La rente cachée de ces contrats
est la suivante. Grâce à une clause de vétusté (dépréciation
d’un bien mobilier ou immobilier au cours du temps) les assureurs
indemnisent les sinistres comme bon leur semble en l’absence de
grilles ou de projections. Au fil du temps les biens se déprécient.
Le risque financier pour l’assureur diminue. Mais les primes
restent constantes et augmentent suivant l’inflation ou les dépenses
dues aux sinistres (on pense aux catastrophes naturelles). Le
résultat, c’est l’effet de ciseau, diminution des risques,
augmentation des primes. Voilà un bel exemple de rente ! Les
banques auxquelles ces assureurs sont adossés, s’en réjouissent.
Pour
le propane, un foyer sur deux en zone rurale, pas question de
l’inclure auprès de la Commission du Contrôle de l’Energie (CRE).
Ce même propane vendu 40% moins cher en Allemagne ou au Benelux. De
plus, chaque usager doit verser un “abonnement” de 100 € chaque
année aux propaniers, droit de cuissage oblige.
Les
contrats de construction de maisons individuelles, c’est plusieurs
milliards d’avance de trésorerie à l’industrie du bâtiment de la
part des souscripteurs, grâce à une subtile interprétation des
appels de fonds.
Voilà
où on en est. Députés et ministère contactés n’ont jamais
répondu sur le fond.
Alors,
le pouvoir d’achat, il en est où ?