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Commentaire de Renaud Bouchard

sur L'Annonce faite au Parvis : Notre-Dame, le Président et ses flèches


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Renaud Bouchard Renaud Bouchard 23 avril 2019 21:55

Aux Lecteurs.

Voici comment procède le Laboratoire Central de Police Scientifique.

Police scientifique
Le LCPP offre, sur site et au laboratoire, un service d’expertise aux enquêteurs (Police Nationale, Gendarmerie, Justice) et aux experts judiciaires, dans la recherche et l’identification d’indices techniques et scientifiques. Il peut intervenir dans le cas d’une procédure judiciaire ou civile, d’une atteinte à une réglementation.

Ces experts, dont plusieurs sont inscrits auprès de la Cour d’Appel de Paris, sont appelés suite à des accidents ou attentats dans toute la France voire à l’étranger.

Interventions sur site

24H/24, le LCPP effectue en urgence des enquêtes techniques après incendie, explosion, attentat, mettant en œuvre des explosifs ou des produits industriels ou NRBC (Nucléaire, Radiologique, Biologique, Chimique). Il intervient après des accidents technologiques ou domestiques entraînant des déversements de produits toxiques dans l’atmosphère, les eaux ou les sols. Il prend des mesures de sécurité en cas de besoin. Ces équipes techniques spécialisées, constituées d’un technicien et d’un ingénieur interviennent normalement en région parisienne. Dans certains cas, elles peuvent être appelées en province.

Les enquêtes couvrent des cas très divers :

1) Enquêtes lors des incendies, des explosions ou des attentats :

En matière d’incendies et d’explosions, le LCPP recherche sur site les indices et réalise des prélèvements aux fins d’analyses avec :

  • localisation de l’origine du sinistre ;
  • identification de la source d’allumage ou d’explosion ;
  • détermination de la cause du sinistre ;
  • détection de produits accélérateurs de la combustion ou de produits explosifs.

Il peut compléter si nécessaire ses méthodes d’investigation post-incendie utiles à l’enquête judiciaire par des méthodes de modélisation.

2) Enquêtes après un accident d’origine électrique

À la suite d’un accident d’origine électrique, signalé par les Sapeurs-Pompiers ou les services de Police, le LCPP diligente une enquête technique afin :

  • d’identifier l’équipement en défaut : les mesures électriques réalisées permettent de confirmer ou d’infirmer l’hypothèse de l’électrisation ou de l’électrocution ;
  • de mettre en sécurité l’installation ou l’équipement (éventuellement avec le concours du distributeur de l’électricité) afin de prévenir tout nouvel accident.
Assistance aux services de secours

En cas de risque pour les personnes ou l’environnement, le LCPP apporte une assistance aux services de secours pour l’évaluation de risque d’explosion, d’inflammation, de mise en sécurité de bouteilles de gaz, d’intoxication respiratoire, etc. Il intervient lors de :

  • déversement de produits toxiques ;
  • intoxication au monoxyde de carbone ;
  • accident suite à une électrisation ou une électrocution ;
  • accident d’ascenseur.

Il met en œuvre une cellule mobile d’intervention chimique et dispose de moyens de détection et d’analyse sur site pour lever le doute lors de la découverte d’un produit suspect.

Analyses physico-chimiques en laboratoire

Un équipement en matériels scientifiques de pointe permet le choix de méthodes d’analyses validées appropriées au cas étudié.

1) Recherche et identification de substances accélératrices de combustion, liquides ou solides pouvant être mises en œuvre dans les incendies.

Le LCPP est accrédité par le COFRAC pour la recherche analytique et la caractérisation de produits inflammables utilisés pour commettre un incendie. Les analyses sont pratiquées sur les prélèvements recueillis sur les scènes d’incendies : résidus calcinés, liquides inflammables, vêtements imprégnés, huiles, graisses, etc. Elles sont couplées, si nécessaire, à la recherche et l’identification de substances explosives ou d’autres produits chimiques.

2) Recherche et identification des composants de substances explosives et de traces d’explosifs notamment en cas d’attentats.

La recherche et identification de compositions explosives ou pyrotechniques, analyses également accréditées par le COFRAC, peuvent être réalisées :

  • avant attentat  : lors de la découverte d’engins explosifs improvisés ou de substances explosives pendant une perquisition (déminage).
    Les analyses de matières explosives et de contenus d’engins n’ayant pas fonctionné conduisent à identifier la nature des substances actives et à déterminer le type de composition saisie.
  • après attentat  : recherche de la présence de traces de substance explosive et identification des constituants de la charge mise en œuvre.

Les prélèvements peuvent être constitués de débris, de vestiges trouvés sur site, de matériaux susceptibles d’avoir été en contact avec la charge, de frottis d’éléments intransportables présents sur la scène d’attentat. La recherche et l’analyse des substances explosives portent sur les explosifs industriels (dynamites, etc.), des explosifs à usage militaire (TNT, pentrite, hexogène, etc.), des explosifs de fabrication artisanale à base de mélanges chloratés, nitratés, ou de peroxydes (triacétone tripéroxyde/TATP, HMDT, etc.).

3) Recherche et identification de substances chimiques sensibles suspectes

Le LCPP offre une vaste gamme de services d’analyse en vue de l’identification de substances minérales et organiques, quel que soit leur état : solide, liquide ou gazeux. Ces substances, le plus souvent d’origine inconnue et liées à des matrices variées, parfois en très faible quantité, peuvent être constituées de mélanges. Il est indispensable dans ce cas, de séparer au préalable les différents constituants. Des méthodes analytiques non destructives sont mises en œuvre en priorité.

4) Essais sur des matériaux après incendie

Le LCPP utilise ses moyens d’essais de réaction au feu des matériaux et d’analyse des gaz de combustion et des fumées dans le cadre de la modélisation appliquée aux incendies.

5) Recherche et analyse de pollutions dans l’air, l’eau les sols

Le LCPP met en œuvre des moyens analytiques afin d’identifier et de doser sur site puis en laboratoire les polluants, les contaminants et les molécules d’origine organique ou minérale, dans différents milieux de notre environnement.

Examens de matériels électriques ou électrotechniques

Le LCPP effectue des examens de matériels électriques et électrotechniques susceptibles d’être à l’origine d’incendie ou faisant partie d’un dispositif de retard et de mise à feu d’engins explosifs ou incendiaires.

Le matériel et les objets à étudier proviennent des enquêteurs du laboratoire chargés d’effectuer sur site un diagnostic et de rechercher l’origine d’un sinistre, d’experts judiciaires ou d’organismes privés.

Depuis 2004, les examens de matériels électriques effectués pour déterminer si ces matériels étaient à l’origine d’incendie sont en hausse constante. Des reconstitutions peuvent être réalisées pour valider des hypothèses mettant en cause des matériels électriques dans l’incendie. Ces reconstitutions sont accompagnées de mesures (températures, tensions, courants, etc.).

La démocratisation des systèmes électroniques et informatiques est telle que leur utilisation à des fins malveillantes devient de plus en plus aisée. Cette discipline connaît un essor au sein des organisations criminelles et terroristes. C’est pourquoi le LCPP s’est doté des moyens et de personnel permettant l’analyse de dispositifs électroniques suspectés d’être impliqués dans des affaires criminelles (EEI : Engin Explosif Improvisé, brouilleur d’ondes, etc.).

Exemples de prestations :

  • essais en laboratoire permettant l’analyse et la synthèse du dysfonctionnement de matériels électriques ;
  • examen des composants de matériel électrique domestique ou industriel afin de localiser l’élément en cause, par exemple : conducteur électrique, compresseur de réfrigérateur, thermostat, condensateur, moteur de ventilation, accumulateur, circuit imprimé, etc.  ;
  • identification, parmi les débris retrouvés après explosion, des constituants de dispositif de retard et de mise à feu d’engins explosifs ou incendiaires et reconstitution du dispositif ;
  • évaluation de la fonctionnalité d’un dispositif de retard et de mise à feu d’engins explosifs ;
  • examen d’éléments électroniques conçus et utilisés à des fins malveillantes."

Source : https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/l-annonce-faite-au-parvis-notre-214442#reagir


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