• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Henri Masson

sur L'impôt linguistique au service de nos banlieues


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Henri Masson 28 novembre 2005 08:32

Un Seguela pour l’espéranto ? Malheureusement, il avait dit une sottise — oh, pas méchante — sur l’espéranto, vers les années 1980. Mais c’est un fait que l’espéranto a la possibilité de connaître un développement fulgurant à partir du moment où une personnalité populaire aura l’audace dont certains pionniers de l’espéranto avaient déjà fait preuve au début du siècle dernier.

L’ouverture d’esprit du public par rapport à l’espéranto est plus grande qu’on ne le suppose. J’ai pu m’en rendre compte en 1988 lors d’une émission du 1er juin sur France Inter dont le succès avait été tel qu’elle avait suscité l’idée de diffuser un cours express durant tout le mois d’août. J’avais eu personnellement l’occasion de lire toutes les cartes postales et lettres (env. 5000 sans compter tous les appels téléphoniques) qui montraient de toute évidence que l’idée plaît au public lorsque l’image qui lui en est donnée correspond à la réalité. Or, comme vous l’écrivez, Martinet, il y a en effet des blocages, et aussi des affirmations préjudiciables même si l’intention n’est pas de nuire. On en trouve un exemple sur le blog « parole à tous » du Monde sous le titre « « Générations » sur France-Inter ». (voir aussi à ce sujet, ici, mon article « Un échec cuisant de l’intelligence » C’est un fait indéniable qu’Internet a créé une brèche dans le mur du silence et que cette brèche s’élargit. Quand on y regarde de plus près, c’est un formidable succès que l’espéranto soit aussi vivace depuis ses origines. Compte tenu des coups qu’il a endurés et de ce que certains lui assènent encore sur le dos — dans l’exemple ci-dessus, il était question d’ « échec cuisant » !—, il est clair que c’est du solide smiley

Le professeur Umberto Eco, qui l’avait étudié pour la préparation de son cours sur le thème de « La recherche de la langue parfaite » (publié chez le Seuil en 1994), au Collège de France, avait dit, avec un brin d’humour : “Voyez, on a enseigné l’espéranto à moitié, dans de très mauvaises conditions durant quelques décennies, et voici que des hommes s’aiment en espéranto. On a enseigné le latin durant des siècles très intensivement, mais vous pouvez être certain que même un prêtre et une religieuse, s’ils font l’amour, ne l’utilisent pas dans une telle circonstance. Concluez vous-même !" Ceci dit, il y a de très brillants joueurs d’échecs dans le monde de l’espéranto, notamment les soeurs Polgar (d’origines hongroise mais qui vivent aux États-Unis), le Bulgare Veselin Topalov... Donc il est préférable de parler de succès de l’espéranto des échecs smiley

Merci à Marcelo (Argentine) qui nous amène un rayon de soleil printanier smiley. Dans le même sens, F.-Vincent Raspail avait écrit : « Les philosophes et les novateurs qui se placent en tête de la civilisation rencontrent la plus opiniâtre résistance, et de la part de ceux qui souffrent par suite de leur paresse, et, de la part de ceux qui profitent de cette paresse pour retarder de tout le poids de leur égoïsme le char si lent de la raison humaine. »


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès