Puisque l’on en
est à la période des vœux, souhaitons la fin du salmigondis « en
même temps ».
A force d’employer
une novlangue orwellienne qui fait dire aux mots l’inverse de leur
signification, et des éléments de langage censés masquer le vide
intersidéral des constructions conceptuelles en trompe l’œil, il
apparaît à tous que le roi est nu !
Il est de bon ton
dans les media néolibéraux (ils se reconnaîtront) de déplorer le
pessimisme des français, leur esprit réfractaire à toute réforme
(combien de réformes des retraites ou de réformes de
l’enseignement ?), et leur déficit de confiance.
A contrario, ne
pourrait-on pas se féliciter de la persistance du bon sens
populaire : lorsque chaque réforme des retraites a signifié un
recul des retraites versées (quand elles n’ont pas été gelées
ou désindexées pour tout ou partie, au mépris de l’esprit de la
loi), vendre cette nouvelle mouture comme plus juste et comme plus
favorable, c’est tout bonnement prendre les français pour des
imbéciles.
A la référence
Michel Crozier, je préfère dans les années 70, celle du Club de
Rome qui avait théorisé les limites de la croissance, ou celle de
Jean Fourastié, économiste de droite bon teint, qui envisageait que
l’accélération du progrès technique réduirait le temps de
travail (1200 heures annuelles) et dégagerait du temps libre
présageant une société de loisirs. Dans ses « Essais de
morale prospective » il concluait toutefois qu’il était
probable que ces marges de productivité seraient probablement
confisquées par la classe dirigeante à laquelle il appartenait
donnant ainsi raison par avance à Warren Buffet (« il y a une
guerre des classes, c’est un fait, mais c’est ma classe, la classe
des riches, qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la
gagner »).
Or une autre
répartition des fruits du travail est possible (l’augmentation du
nombre de millionnaires en France, la croissance exponentielle des
dividendes versés au détriment de l’investissement et des
salaires, et à l’opposé l’accroissement continu du taux de
pauvreté, cela a de quoi interpeller).
Pour le coup, en
voilà un véritable changement qu’il serait disruptif (comme ils
disent !). Car franchement jouer au bonneteau, en prenant ici,
redistribuant là tout en cherchant à opposer les uns aux autres
pour agir librement en coulisses alors qu’il n’y a pas réellement
création de richesses, je ne trouve pas qu’il y ait lieu de
s’esbaudir de l’habilité de l’esbroufe.
Foin d’une
consultation populaire qui sera de toute façon détournée comme le
fut le grand débat, mais un authentique virage vers une transition
écologique assumée (et créatrice de véritables emplois), voilà
qui aurait de la gueule !