Aujourd’hui, un « ministère du bon goût » serait majoritairement composé
d’individus ayant le goût qui domine à France inter.
C’est bien le problème des sociétés en
décadence. D’abord les décadents choquent beaucoup de gens, qui s’inquiètent,
puis, progressivement, les décideurs sont remplacés par des décadents et la
nouvelle société qu’ils mettent en place finit par être acceptée, voire admirée
par les anciens résistants.
Évitons pourtant d’être fataliste et de
croire inexorable la poursuite de la décadence. Dans son livre Le consentement, Vanessa Springora
rappelle qu’après mai 68 de brillants intellectuels apportaient leur soutien à
un pédophile vantard parce qu’il décrivait « dans un très bon style littéraire » ses conquêtes de garçons et
filles de moins de seize ans pour assouvir ses désirs sexuels.
Dans une populaire émission de télévision
une journaliste, seule, faisait exception et s’indignait. Elle fut vite traitée
de « cul serré », de « mal baisée ». Les féministes de l’époque
ne lui apportèrent pas leur soutien, trop occupées qu’elles étaient à ne pas
risquer de paraître « réactionnaires » dans un monde dont la morale
« progressait ». Aujourd’hui les « progressistes » de la même
époque demandent à être pardonnés pour ce que fut leur attitude face au
comportement dégueulasse du « grand écrivain ».