@andre
Le moins que l’on puisse dire concernant De Gaulle c’est qu’il n’était pas atlantiste.
Bonjour les cabris ! par Bernard Langlois
« Voici revenu le temps des cabris, comme disait le Général, qui () s’était donc gaussé des européistes de l’époque : « Bien
entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant
l’Europe ! l’Europe ! l’Europe !... Mais cela n’aboutit à rien et cela
ne signifie rien… »
Le général n’était pas anti-européen. D’abord,
il avait été l’un des acteurs essentiels, avec le chancelier Adenauer,
de la réconciliation franco-allemande, pierre angulaire indispensable à
toute construction européenne. Il disait « prendre le traité de Rome
comme il l’avait trouvé », même s’il ne cachait pas qu’il l’aurait
négocié autrement.
Mais il s’opposait fermement à une Europe
supranationale, une fédération bâtie dans la précipitation, de bric et
de broc, qui en l’état ne pouvait être que sous tutelle américaine (d’où
aussi son opposition à l’entrée de la Grande-Bretagne, qui de l’aveu
même de Churchill ferait toujours « le choix du grand large » ; c’est
Pompidou qui leva l’interdit gaulliste, en 1973).
« Les cabris », pour
de Gaulle, étaient donc les chantres d’une Europe province de l’Empire,
succursale de l’hypermarché mondial à l’enseigne unique de l’american
way of life, agence locale de la Federal Reserve, annexe du Pentagone et
base avancée de l’US Army. »