"Les dirigeants
d’entreprise, grands et petits confondus, sont formés depuis les
« Bolloré », « Tapie » et consorts, à une seule chose : la
rentabilité de l’action comme seule valeur et le profit personnel comme
carotte. Hormis toute autre considération... L’environnement de l’entreprise,
du marché, la formation des écoles de commerce, l’affolement de valeurs individualistes
forcenées, exaltées comme un but en soi, ont renforcé une forme unique de
pensée de l’économie de marché, perverti à l’extrême ce qui n’est plus un
cerveau, encore moins un esprit, mais un compte de résultat soumis au profit
bien spécifique de la valeur de l’action, hormis toute autre considération...
C’est devenu banal. Surtout ne pas réfléchir, la seule
valeur : le résultat. Le seul résultat recevable : le profit financier, de
l’actionnaire, de l’investisseur. A n’importe quel prix. Comme seule
justification de l’existence d’une entreprise. Hormis, pas de salut. CQFD d’une
mentalité serve, sans esprit, du non sens... Avoir réussi à soumettre le monde
entier à cela, c’est brillant, si si... La cupidité transformée en valeur
responsable, dirigeants serviles et soumis, et bien rémunérés dans ce seul objectif.
La seule valeur de réussite étant l’enrichissement personnel (sonnant et
trébuchant), la hausse du bénéfice, du cours de l’action, à n’importe quel prix
et comme unique preuve de succès, nous le voyons bien, affolement généralisé,
sous la seule loi du « toujours plus », c’est dire combien on a dramatiquement
perdu tout repère, ce même de simple bon sens puisque cette « valeur » est
devenue la seule...
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Et puis … délits d’initiés, ententes illicites, passons... Que n’a-t-on pas
laissé faire partout, et à tous les niveaux ? Assez primaire tout cela tout de
même, n’est-ce-pas une réalité pitoyable que de n’avoir jamais dépassé "la
cuillère de confiture en plus" comme seul plaisir valable dans la vie ? On
surestime beaucoup le costume sans voir la baudruche... Il s’agit bien des
hommes, des personnes, qui ont oublié jusqu’à leur dignité pour quelques bonus,
primes, stock options et autres aumônes de la honte...
L’actualité depuis des
années nous le démontre quotidiennement, je crois les dirigeants dans leur
majorité très peu compétents, très peu « intelligents », cupides et de
courte vue, en faillite et dépassés dans l’oeuf par leur acculture, par
soumission comme par paresse à réfléchir... Je les crois très généralement de
peu d’envergure comme de peu de courage, oublieux des vrais et seuls paramètres
objectifs de l’entreprise, de sa raison d’être et vraie richesse, qui est de
construire, produire, enrichir, tous ceux qui en sont les acteurs et par
extension son environnement, sa ville, sa région, son pays..."
(La plus grosse
cuillère de confiture. Pascale Escary, Le Chesnais)