@Carabosse
<
Lucien Malson recense et étudie les différents cas d’enfants
qui ont survécu en situation d’extrême isolement et conclut que
le rapport à l’autre n’est pas le même chez l’homme et chez
les autres animaux >
C’est
une opinion.
K.
Lorenz a utilisé la courte période d’attachement (l’empreinte) chez
les oies pour se faire « adopter ». Il s’agit d’un
automatisme important pour la vie ’’sociale’’ de l’oiseau. Je ne sais
si un extrême isolement n’aurait pas donné un résultat similaire à
celui de ces enfants étudiés par L. Malson : des oiseaux
complètement ’’paumés’’ et déconnectés.
On
savait depuis longtemps que des enfants à qui l’on ne parlait pas
deviennent des débiles mentaux. A une certaine époque, on pensait
que, si l’on n’imposait pas notre langue, les enfants parleraient
naturellement Hébreu... Il y a donc une période, chez l’enfant, où,
comme chez l’oie, certains événements sont nécessaires pour
enclencher un développement cognitif ultérieur.
<Lucien
Malson, lui, conclut ainsi que l’homme n’a pas de nature au sens
propre ; il est une histoire, il est ce qu’il devient au
contact des autres. >
Chaque
animal est aussi le résultat de son histoire au contact des autres :
il y apprend des codes, des technique, des signaux, des craintes et
des appétences,... tout comme nous.
Je
me souviens d’une étude de je ne sais plus qui, sur les coyotes. Qui
montrait que les jeunes jouent entre eux, et que, vite, ils
intègrent des règles. Une règle qui me reste en mémoire est
’’l’invitation au jeu’’ par un mouvement particulier simultané des
pattes et de la queue. Certains jeunes, durant le jeu, mordaient pour
de vrai. Peu à peu, ils n’étaient plus invités à jouer et, s’ils
s’infiltraient pour jouer, ils étaient chassés. De ce fait, ils
vivaient davantage en dehors de la communauté. Et les chercheurs ont
identifié pour eux un taux de survie inférieur. C’est le destin de
celui qui ne sait apprendre les règles sociales.
Le
coyote est ce qu’il est devenu au contact des autres.
Les
relations entre singes d’un groupe sont des choses qui se
construisent avec le temps. Et la personnalité des uns et des autres
contribue à ce qu’ils deviendront (outre l’intelligence, la
fourberie, ou le sens politique).