@Fergus
Pour préciser mon point de vue, je pense que le mouvement
des GJ est un mouvement social qui a été au départ de manière importante
soutenu par nos concitoyens en tant que révélateur d’un gros malaise comme un
sursaut citoyen.
Il a surgi spontanément dans une forme jalouse de son autonomie,
de sa diversité et de son indépendance en réaction contre les partenaires du
dialogue social mis régulièrement en impasse comme je le rappelle et contraints
à des reculades ou des compromis sans fin sur fond de légitimité politique faible
des élus associée à une certaine arrogance. Si on ajoute la baisse drastique de
confiance dans les médias. Voilà un cocktail de contradictions insolubles pour
les participants à ce mouvement. Devant la persévérance, à un certain moment,
il y avait le choix entre deux portes de sortie, la négociation ou la violence.
Ici nous avons eu les deux. On retrouve le malaise.
Je pense que tous ces gens en faisant cette expérience utile
pour eux et nous tous ont appris beaucoup de choses et en ont tiré des
conclusions diverses. Inévitablement de l’amertume et de la colère, la cruelle
expérience aussi qu’il faut savoir mettre en place une organisation pour définir
des objectifs précis et des modes d’action sans perdre de souplesse tout en
travaillant à la convergence des priorités. C’est plus facile à écrire qu’à
faire. Il faut dire aussi que de nos jours, dans nos sociétés, le combat
politique est plus difficile en raison de la puissance des médias à modeler les
réactions de l’opinion qui est en fait un artefact (une construction des
médias) qui s’impose à nous comme référence commune en nous imposant son cadre.
Du coup pas facile de se mettre d’accord, de remonter des effets aux causes, de
comprendre comment les intérêts des uns et des autres peuvent s’articuler dans
un intérêt commun et comment en décider. C’est pour cela que j’insiste sur l’importance
d’un citoyen qui soit éclairé pour pouvoir tenir tête aux pouvoirs quels qu’ils soient jamais à l’abri d’abus.
C’est intéressant de penser ici au mouvement des bonnets
rouges qui sous une apparence spontanée était en fait organisé et piloté par
rapport à un enjeu circonscrit.