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Commentaire de Octave Lebel

sur « Adieu monsieur le professeur » On ne vous trahira pas, j'espère !


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Octave Lebel Octave Lebel 21 octobre 2020 17:37

Je trouve cet article pertinent et mesuré, ce qui convient particulièrement aux circonstances. J’ajoute deux points personnels.

« Alors il faut dire les choses , il n’y a pas d’islam modéré car l’islam est politique, mais il y a des musulmans modérés et c’est avec eux qu’il faut construire le vivre ensemble. »

Il me semble qu’il y a ici le risque de dédouaner à peu de frais les responsables. Les idéologues des frères musulmans, du wahhabisme et leurs représentants locaux, ceux qui les ont historiquement mis en selle, les Etats-Unis, nos responsables politiques nationaux et locaux de tous bords qui ont pratiqué le clientélisme électoral et permis que se créent petit à petit des ghettos sociaux et ethniques. Les amalgames et surenchères de l’extrême droite qui ont pour effet de repousser les modérés dans les bras des radicaux qui déguisés en mouton font alors du chantage morale sur la société. A l’approche d’élections, nous avons régulièrement été pris en otage par des polémiques faites d’un globiboulga d’immigration, d’insécurité et d’islamisme, ce qui faisait se frotter les mains dans les rangs de l’islam politique, heureux de divisions au cœur même de ce que sont les principes de notre république, confortés à avancer leurs pions. Voilà pourquoi, beaucoup d’entre nous pensaient qu’un attentat était à redouter dans la période électorale qui venait.

« Ceux qui ne voudront pas faire cet aggiornamento , n’ont rien à faire aux manettes de l’état et le peuple doit les sanctionner. »

Je pense que ce n’est pas à la laïcité de faire des avances aux religions, de donner des gages de bonne volonté sans fin, de s’expliquer comme s’il y avait à se justifier. C’est aux religions de faire preuve de respectabilité vis à vis de l’ensemble de la société et de la république qui est notre bien commun. Cela s’enseigne et se fait respecté comme le reste.

 Avec le recul que nous avons maintenant, je pense qu’il ne faut plus tergiverser et dire tranquillement et fermement quelles sont nos valeurs à partager sans plus de discussions interminables. Pas de naïveté, c’est un combat à mener sans illusion concernant le courage et la sincérité de la plupart des politiciens de profession.

Que croyez-vous qu’il arriverait si une fois pour toute la laïcité dans sa lettre et son esprit était reconnue indépassable, les cas pratiques de sa mise en œuvre hors du champ de toute discussion et applicables à l’instar du code de la route qui permet à chacun de circuler dans le cadre légal qui nous protège tous ? La loi de 1905 qui contient 44 développements techniques et pratiques suffisait en octobre 1989 pour interdire le port de tous signes religieux à l’école s’il y avait eu clarté et volonté politique.

Ce serait bien aussi pour commencer de sortir une fois pour toute des tactiques et stratégies électorales à propos de ce qui est en fait le caractère laïque de notre république et qui est constitutionnel. Faire de la laïcité un argument électoral récurrent , c’est comme un appel à projet de démolition et rénovation permanentes. Nous ne manquons pas d’autres problèmes à discuter qui ne peuvent attendre. Ce n’est plus l’heure non plus des règlements de compte, alors.

Un engagement et une pratique républicaine incontournable en dehors de toute polémique et provocation seraient requis pour tous les partis, mouvements, groupes politiques et excluant de toute responsabilité élective les élus y contrevenant en cas de manquement. Le respect de la loi, rien que la loi. Pour des élus, cela ne devrait pas être insurmontable.

Une charte coconstruite par les partis représentés à l’Assemblée sous le regard du pays devrait être maintenant possible.

 

Pour redresser la situation, il faudra de la volonté, de la clarté, du courage et du temps. Alors autant commencer tout de suite.

 


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