Covid-19.
Santé publique France estime que des « mesures plus strictes »
seront vite nécessaires.
La
diffusion de variants du coronavirus plus transmissibles rend
probable la nécessité de « mesures plus strictes » en France «
dans un avenir proche », en raison d’un nombre de malades
hospitalisés déjà « très élevé », a estimé ce vendredi 5
février un responsable de Santé publique France.
Pour
l’heure, le gouvernement exclut un nouveau confinement. Jean Castex
n’a d’ailleurs pas annoncé de nouveau tour de vis lors de sa
conférence de presse, jeudi 4 février. Jusqu’à quand ? Santé
publique France ne cache pas ses inquiétudes.
Il
est probable que le R effectif, le taux de reproduction qui mesure la
dynamique de l’épidémie, « dans un avenir proche va passer
largement au-dessus de 1 et donc que des mesures plus strictes que
celles aujourd’hui en place deviendront nécessaires », a déclaré
ce vendredi 5 février Daniel Lévy-Bruhl, responsable de l’unité
infections respiratoires de l’agence de santé publique, lors d’un
point de presse hebdomadaire.
Cette
augmentation prévisible du taux de reproduction est liée à « la
poursuite de la diffusion des variants » qui ont émergé au
Royaume-Uni, en Afrique du Sud et au Brésil.
La
proportion de cas suspectés d’être l’un de ces trois variants
plus contagieux s’élevait, au 27 janvier, à 14 % du total des cas
détectés, selon des résultats encore préliminaires publiés
jeudi. Au 7-8 janvier, la proportion du variant britannique avait été
mesurée à 3,3 % des cas positifs.
«
La dynamique mise en évidence entre ces deux enquêtes
malheureusement confirme la diffusion progressive de ces variants »,
observe M. Lévy-Bruhl.
Les
résultats définitifs, issus des séquençages des cas suspects,
devraient être disponibles la semaine prochaine, selon Santé
publique France.
La
semaine dernière, le taux de reproduction du Sars-Cov-2 a un peu
ralenti par rapport à la semaine précédente, mais est resté
légèrement supérieur à 1, seuil qui marque une accélération de
l’épidémie.
«
Tant qu’on a un R supérieur à 1, on ne peut pas durer longtemps
comme cela, ne serait-ce que parce que le niveau aujourd’hui
d’incidence et de charge hospitalière est déjà élevé , avec
près de 28 000 malades hospitalisés, dont plus 3 200 en réanimation
», souligne Daniel Lévy-Bruhl.
Même
un taux de reproduction à 1, ce ne sera pas suffisant pour nous
tirer d’affaire, juge l’épidémiologiste. En effet, cela
signifierait « un nombre constant de nouvelles hospitalisations »,
mais en raison de la durée du séjour des patients, le nombre de
nouvelles hospitalisations est supérieur au nombre de sorties et
donc les hôpitaux vont se remplir.
Avec
143 325 nouveaux cas détectés la semaine dernière, la circulation
du coronavirus s’est stabilisée à un niveau très élevé, relève
Santé publique France dans son bulletin hebdomadaire.
Le
taux de positivité des tests de dépistage est redescendu de 7,1 % à
6,7 %, les nouvelles hospitalisations sont restées stables à
environ 11 100 et les admissions en réanimation ont augmenté de 6 %
à 1 800.
https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/covid-19-sante-publique-france-estime-que-des-mesures-plus-strictes-seront-vite-necessaires-7144359 ?