La crise de l’investissement et de l’activité ne résulte pas
de la seule cupidité des détenteurs de capitaux. Il ne suffirait pas de
déplacer les masses d’argent des paradis fiscaux et des portefeuilles de titres
vers l’état et les salaires pour endiguer cette crise, car il faudrait que la
dépense de travail ponctuellement augmentée à la faveur de ces déplacements
croisse à nouveau, ce que les nouveaux standards techniques (robotisation et
mondialisation) de la production n’autorisent plus.
Un retour à la régulation des marchés ne constitue pas pour
une politique « de gauche » mais un plan de sauvetage du système financier
lui-même, un moindre mal provisoire appelé à une dégradation ultérieure cyclique.
Ce n’est pas le keynésien Roosevelt et le New Deal qui ont
sorti les Etats-Unis du krach de 1929, mais l’économie de guerre (production
forcenée d’armes, avions et bateaux) et surtout le plan Marshall qui a suivi le
cataclysme destructeur de la seconde guerre mondiale et dont les effets
arrivent en bout de course.
Schumpeter a bien analysé le processus de « destruction
créatrice » à l’œuvre dans les économies
de marché qui voient se produire de façon simultanée la disparition de secteurs
d’activité conjointement à la création de nouvelles activités économiques.