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Commentaire de perlseb

sur Un (bref) historique de la cheffitude


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perlseb 8 mai 2021 21:11

La vie en collectivité est nécessaire pour bénéficier du bien-être lié au progrès. Elle implique également une hiérarchisation pour mener à bien la division du travail concomitante.

La spécialisation est nécessaire à l’augmentation de la productivité et de la qualité. Elle implique la division du travail. Mais la hiérarchie n’a rien à voir. Diviser le travail c’est faire travailler les gens selon leur compétence. Il est évident que pour des gros projets qui font travailler de manière collaborative des dizaine ou des milliers de personnes, il faut organiser les choses (planifier, prévoir, affecter, etc...), mais à aucun moment un chef ou une « hiérarchie » est nécessaire. Chacun peut très bien s’être affecté lui-même à ce projet par intérêt personnel, et le fait de se voir affecter une tâche selon ses compétences n’a pas moins de valeur que ceux qui ont divisé le projet en milliers de tâches élémentaires (planificateurs).

Quand chacun a une réelle fonction, pourquoi décider que certaines ont plus de valeur que d’autres (principe de la hiérarchie). Parce que ces fonctions ont plus de responsabilités ? Mais le problème est là, aucun homme ne peut assumer la bonne « gestion » d’un millier de personnes. En cas d’erreur de sa part qui conduit à foirer le travail d’un millier de personnes sur un mois, il faudrait, s’il était vraiment responsable, qu’il rattrape lui-même son mauvais pilotage et c’est parfaitement impossible (il lui faudrait plusieurs vies). Il n’est donc pas responsable, il décide juste pour les autres. Et c’est ça le gros problème du système hiérarchique : décider pour les autres. Planifier et diviser sont de simples fonctions et elles devraient être déjà effectuées de manière collaborative (pour justement éliminer les trop fortes responsabilités individuelles). L’affectation des tâches doit se faire par intérêt personnel (pour le projet), au mérite (compétence / expérience) tout en prenant en compte l’apprentissage (formation continue). Mais personne ne devrait décider d’affecter des gens, sinon il vaut mieux plaire à celui qui affecte qu’être compétent. Juger les personnes (pour la qualité de leur travail) devrait être fait de manière collective, sinon, encore une fois, il vaut mieux plaire à celui qui juge qu’être compétent.

Bref, le système pyramidal est le contraire du mérite, c’est le contraire d’un système libre, c’est un système de contraintes fortes ou la corruption, la prostitution et la soumission deviennent la norme. Mais ce système était un passage obligé car il est évidemment plus efficace pour faire des guerres (et on est toujours en guerre, d’ailleurs). En fait, le système pyramidal se justifie et se nourrit de la guerre : une entreprise qui cherche à faire couler une autre (à la racheter, ou simplement à survivre...), ce sont des chefs qui se font la guerre. A-t-on réellement besoin de ça pour se motiver ? Ne pouvons-nous pas collaborer de manière globale (sans guerre systématique) ?

Car en définitive, le système pyramidal est plus efficace pour faire la guerre, mais faire la guerre constamment comme aujourd’hui est beaucoup moins efficace que de collaborer de manière apaisée... Donc en conclusion, si on est en guerre, c’est pour justifier les chefs, qui se sont d’ailleurs toujours fait la guerre (parfois de manière « amicale ») pour contraindre leurs esclaves (comme on est en guerre, il faut prendre des décisions rapidement sans tergiverser : c’est moi qui les prend). Il faut comprendre que le but des chefs n’est pas l’intérêt général mais préserver leur privilège de chef (exploiter les autres, et de plus en plus, en n’ayant aucune compétence).


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