Les paroles passent, trépassent, les écrits restent
njama 13 mai 2014 09:07
BHL est-il seulement de ces ersazt de philosophes que l’on désignait sous le nom de « sophistes » ? BHL ce fort en thème, cette savate-en-guerre pour qui le kick-boxing tient lieu de maïeutique
publié par « The Girl That Never Sleeps » :
24/05/2011
« L’art de la philosophie ne vaut que s’il est un art de la guerre »
Petites remarques à l’attention de l’élève BHL.
1) La philosophie (qui ne s’érige en aucun cas en art) est un concept
post-présocratique (j’adore ce genre de salmigondis... désolée) destiné
à désigner de manière élégante la prise de tête introspective dont sont
coutumiers les êtres au cerveau trop fait (c’est à dire ceux qui font
tout un fromage de la condition humaine et de sa garniture décorative).
Il n’est que la prérogative d’une poignée d’occidentaux en mal de
compréhension du monde et n’a en aucun cas prétention à l’universalisme.
2) Attribuer une quelconque vocation utilitariste à la Chose
Philosophique est en soi une hérésie. Je me souviens de mon éminent prof
de philo en Prépa et de son air furieux alors qu’un des plus ignares de
mes camarades de classe venait ainsi l’apostropher : « Monsieur, au
fond, ça sert à quoi la philo ? ». Philosopher ne sert à rien et c’est
bien ce qui en fait toute la grandeur et la vanité. Car vanité et
grandeur vont souvent de pair, ce qui n’est pas votre cas, élève BHL, à
ce que je peux comprendre de votre aphorisme.
3) « ne vaut » : voilà bien où le bât blesse, dans le sens où
attribuer une quelconque valeur à ce qui doit en être dépourvu pour y
puiser sa véritable force, inscrit une pratique vaine, un cheminement
personnel, en tant que partie prenante d’un système de prise de paroles
dont le fonctionnement serait purement économique.
4) Art de la guerre : vous convoquez le spectre « tartalacrèmiste »
(ne voyez, dans l’utilisation de la tarte à la crème, aucune allusion à
vos déboires avec un célèbre anarchiste belge *) de Sun Tzu sur l’autel
de vos prétentions hystérico-matérialistes. Sachez que l’ouvrage éponyme
du sino-stratège n’est en rien l’oracle absolu éclairant chacun de nos
velléitaires aspirations. Il n’est que ce qu’il est : un traité de
stratégie militaire, élaboré dans un contexte de technologie archaïque,
de référents spécifiques à son époque, tant moraux qu’historiques... Il
faut cesser de faire de cet ouvrage, certes divertissant, le parangon de
toutes nos projections humanitaro-industrielles.
5) Elève BHL : l’aphorisme est un art, en quelque sorte, si vous
voulez, pratiqué à travers les âges et les civilisations. En quelques
mots parfaitement équilibrés et remplis de sens, la pensée se déploie et
se dévoile. Mais sa portée est avant tout émotionnelle et esthétique.
C’est un rudiment de pensée, un fast food philosophique et... plus que
tout, une ouverture à la véritable quête de sens, une échancrure sur une
magnifique paire de nibards métaphysiques ou phénoménologiques, dans
laquelle il convient de se pencher.
Conclusion : hélas, votre échancrure cache une splendide paire de
prothèses mammaires siliconées. C’est de la posture, du fake, de la pose
et de la Correct Attitude. Vous me permettrez de préférer la compagnie
de Spinoza ou Nietszche, en ce qui concerne les penseurs lumineux et
minimalistes.
Vous serez donc prié de revoir votre copie, d’ici la prochaine interro écrite...
http://thegirlthatneversleeps.hautetfort.com/archive/2011/05/24/l-art-de-la-philosophie-ne-vaut-que-s-il-est-un-art-de-la-g.html (lien mort)
* http://www.youtube.com/watch?v=F36OXrrO3Fc
L’art de la philosophie ne vaut que s’il est un art de la guerre » s’affichait un temps en bannière sur son site :
http://www.bernard-henri-levy.com/
le lévyisme, ok yes, Lévy is me