N’y
connaissant rien, ou peu, je ne comprend pas bien les finalités de
cet article, au mieux un panorama d’introduction sans thèse précise
aux aléas de l’expertise psychiatrique judiciaire. Bof. Bon.
J’en profiterai pour répéter ici
avant tout notre attachement commun à cet acquis menacé :
> Le principe de l’enquête judiciaire au pénal (inquisitio), de
l’instruction opérée sur un plan axiologiquement neutre et de
l’approche contradictoire observée au cours de la séparation entre
trois fonctions : 1. comprendre des faits, 2. les juger, les
qualifier au regard de normes communes, 3. traiter le(s) cas
personnel(s) en sortie.
D’où la question :
Dans ce
triptyque fonctionnel productif judiciaire correctionnel ou pénal,
quid du psy ? Du psychologue en général, du psychiatre en
particulier ? Et quid de la confusion éventuelle des rôles ?
Voilà la question me semble t-il attendue dont on aimerait être
instruit par l’auteur.
Il me semble mais je peux me tromper
1.
que le psychologue participe de l’instruction car il contextualise la
commission des faits sans préjuger d’une pathologie ni des suites de
procédure
2. alors que l’appel au psychiatre lui, par fonction
médicale et par mandat, préjuge d’une « iatrie »
potentielle et donc d’une thérapie éventuelle ultérieure. Rien à
voir, donc.
On se demande comment s’opère la procédure
prescriptive ?
Oui, le danger serait, en amont de
psychiatriser hâtivement le cas instruit avant de le
« psychologiser » positivement, ce qui induirait en aval
du processus judiciaire, l’amalgame réciproque entre dispositif
pénal et dispositif de traitement psycho-ou
médico-thérapeutique. Une société qui tendrait ainsi à
confondre « asile psychiatrique » et « établissement
pénitentiaire », soins et sanction, serait de mauvaise augure,
on le sait, car elle ne tarderait pas à faire, au besoin, du
psychiatre un gardien de prison... voire faire de lui-même un
potentiel commissionnaire ou complice de délits de détention
abusive !
Mais il y a dans le thème de la
psychiatrisation ici problématisée, un autre aspect connexe qui
vient à l’esprit : celui de la notion même d’expertise, notion
anglo-saxonne invasive pour ne pas dire substitutive et abusive de
celle de d’investigation scientifique ou technique. Étant de la
vieille école, je crois peut-être bêtement, que l’expertise près
les tribunaux ne doit être qu’occasionnelle et annexe dans
l’exercice réel d’un métier donné, et ne jamais devenir un métier
en soi. Faute, comme le montre l’auteur de l’article de se réduire à
une méthode normalisée acritique délégable à un calculateur IA.
Le métier fait l’expert, mais l’expertise, c’est pas un métier !
Donc, que les juges restent juges, les médecins restent des
soignants, les criminologues restent des chercheurs, sans
interférences malsaines, car le médico-judiciaire ne peut
qu’induire le jurico-médical comme le pharmaco-médical induit le
médico-pharmaceutique, bref le mélange mafieux connivent des genres
permutables que cache cette notion d’expertise ! Imaginez à
contrario les magistrats du siège ou du parquet vendant leur « expertise »
à des entreprises de soins psychiatriques privées...
Rigolez pas
on y vient à vitesse grand V.