@alinea
Je me garde d’idéaliser les uns comme les autres. Je tiens à mes « nuances de gris » comme on égrène un chapelet dans les ténèbres pour gérer sa peur et éviter le fanatisme ou le clanisme. Je pense que les USA couvaient implicitement la « Doctrine Wolfowitz » bien avant 1992 et qu’ils ont juste tombé le masque, changement de génération aidant et réconfort d’être un temps l’incontestable « hegemon » d’un monde unipolaire pour leur ego boursouflé.
Je ne crois pas à leur peur des grands espaces ni à celles des valeurs morales russes. La Russie n’est pas devenue gigantesque en demandant gentiment. Elle a aussi un passé sanguinaire, dégoulinant du sang des autres pour s’étendre surtout. La partie densément peuplée est comparable aux USA.
« Ils nous ont soumis » me semble un raccourcis pour dire qu’ils ont surtout su placer intelligemment leurs billes et convaincre plusieurs générations que leur version unitaille du monde était la seule possible et dans notre intérêt. Placer l’Allemagne sous surveillance post seconde guerre mondiale était du bon sens, surtout avec l’URSS en face. Globalement faire des autres des clônes dépendants de leur système économique étant un garant de débouchés commerciaux, le modèle éprouvé avec les colonies des européens au siècle précédent.
Ils nous ont rendu dépendants d’autant plus facilement que nos « zélites » (ou zélotes on ne sait plus) sont en fait des pions entièrement sortis de leur moule idéologique et donc facile à convaincre. Sinon comment expliquer que nos impôts servent à arroser l’europe de l’est d’armements « made in USA » par ex pour nous protéger d’un « ennemi » entièrement imaginaire, même si on s’acharne à l’incarner. L’Europe fabrique toutes les armes dont elle pourrait avoir besoin pour sa défense, nos « zélites » le savent.
Le barycentre des « intérêts » américains est depuis 1945, le complexe militaro industriel, suivi ensuite par celui des transnationales. Leur politique étrangère est abyssale de bêtise, non parce qu’ils sont cons, mais parce que des intérêts privés puissants tire à hue et à dia et qu’ils doivent éponger les conséquences.
Je pense que Poutine est un chef d’Etat quand les autres sont plutôt des « CEO » présidant des conseils d’administrations où seuls les intérêts privés ont leur place. Cela explique les incompréhensions mutuelles.
Merci pour ton analyse, très complémentaire de celle que je fais pour essayer de comprendre.