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Commentaire de velosolex

sur « Oh Barbara, quelle connerie la guerre... »


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velosolex velosolex 26 septembre 2022 10:42

@Opposition contrôlée
Plus bas...Il faudrait demander ce que les Ukraiiens en pensent...Je ne sais pas si il y a quelque chose qui pourrait faire valeur de témoin en la matière, comme le poilu du pont de l’Alma, jugeant la qualité des innondations. A l’heure d’ailleurs où même certains rejettent la valeur des thermomètres qui s’affolent. 
L’atroce est maintenant systémique. La culture de la mort a débordé du cadre où l’on pensait le faire tenir aux siècles passées. Je sais bien que l’on ne parle ici « que de la guerre », un euphémisme terrible, mais la guerre est aussi liée à la destruction des paysages, de la diversite, de la perte des ressources, ou de leur accaparement. Ce n’est plus à prouver pour les énergies, et l’eau va devenir de plus en plus l’objet de guerres terribles, comme celle qui se dessine entre l’Egypte et l’Ethiiopie, si cette dernière ne modifie pas son projet de barrage du Nil. 
L’amnésie d’hier, s’ajoute au déni du jour, pour tourner la tête le plus longtemps possible. Les statistiques pourtant sont rassurantes, si on sait les exploiter. Par exemple on nous dira qu’il y a jamais eu si peu d’homicides en France qu’à notre époque. Et que l’espérance de vie n’a jamais été si forte.
C’est vrai, mais ces fausses vérites partent d’un point de vue ethocentré, celui du spectateur regardant un match de boxe, se félicitant que le spectacle ne soit plus celui des gladiateurs, pendant que dehors les bombes tombent de l’autre coté de la frontière.
Cela me rappelle un film d’Hitchcock, « une femme disparait », où l’on voit deux gentlemen anglais, assis dans un compartiment d’un train, qui roule dans un pays de l’est, dans les années 30, refusant de voir les choses étranges qui arrivent dans ce train, la police, la disparition d’une passagère, préférant sans cesse commenter les résultats des matchs de cricket, le nez plongé dans le journal.....
L’amélioration constante des armes, depuis l’antiquité, ne s’accompagne plus de celle des défenses, quel que soit l’endroit du monde où nous nous trouvons. Nous sommes à la merci d’un fou, qui veut jouer à la roulette Russe, et qui prend une attitude de défi. L’atrocité prend alors celui d’un monde borné, sans perspective, où il n’y a plus de refuge, de sacré.
Nous sommes la première génération a vivre en direct l’apocalypse des animaux, et du vivant. Et Prévert est bien nu. Chaque fois que je vais à Brest, que je passe le pont de recouvrance, je pense à lui, et à sa Barbara.
« Du pathos » diront certains...N’empéche, c’est en zoomant sur le particulier qu’on comprend l’horreur ou la beauté, et non en regardant de haut, du haut de la grande roue de la foire.
C’est le point de vue d’Orson Wells, dans « le troisième homme » ce chef d’oeuvre de 48 se passant dans un Vienne lui aussi dévasté, et évoquant les thèmes du bien et du mal, de l’engagement ou de la lacheté. De Brest à Vienne, finalement, les mêmes questions sans réponses, mais dans une attitude du refus, de la répétition, dans cet après guerre où les gens savent d’où ils viennent.
Ne parlons pas du film « Allemagne année 0 », ou de « Rome ville ouverte » de Rosselini. Plein de Barbara partout. 


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