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Commentaire de Jean Dugenêt

sur La vie en Russie vers 1927/1930


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Jean Dugenêt Jean Dugenêt 29 novembre 2022 11:10

@Martin
Bonjour Martin,
Les questions que tu poses sont les plus importantes. Du coup, je ne sais pas où dois-je placer mes priorités. Faut-il que je m’adresse aux quelques personnes qui ont un niveau de réflexion permettant d’avancer ou faut-il que j’écrive en priorité des articles pour contrer les plus énormes mensonges qui ont, malgré tout, beaucoup de succès ?

Parmi tes diverses formulations autour de la même question, je retiens celle-ci :

"Dire que six anciennes républiques soviétiques en guerre est la suite logique du retour au capitalisme, n’est-ce pas supposer que le fascisme, le nazisme, le stalinisme, le franquisme, que sais-je, l’impérialisme japonais et aujourd’hui le poutinisme, sont en fait le fruit du capitalisme, sont capitaliste et que c’est à cause de leur capitalisme qu’ils sont ce qu’ils sont ?"

Je réponds « Oui ». C’est le capitalisme qui engendre tous ces maux : fascisme, nazisme, stalinisme... C’est le capitalisme qui risque de pousser à l’ultime barbarie : l’anéantissement de l’humanité dans une guerre nucléaire. C’est le capitalisme qui amène les idéologies ultra-nationalistes dans lesquels chacun cherche des boucs émissaires pour expliquer les malheurs qui en réalité proviennent tous du capitalisme lui-même avec ses contradictions. Assurément, le poutinisme est un produit du capitalisme. Ce n’est plus le même que le stalinisme qui lui aussi était un produit du capitalisme.

A partir du moment où Staline a été celui qui a mis fin à la lutte de la IIIème internationale pour le socialisme, il s’est rangé du côté de l’ordre capitaliste tout en maintenant certaines conquêtes ouvrières comme l’expropriation du capital. C’était donc déjà une première victoire du capitalisme. A partir de ce moment, l’URSS s’est trouvée devant une alternative :
soit les peuples par des révolutions politiques chassaient les bureaucraties staliniennes pour reprendre la lutte pour le socialisme ;
soit la bureaucratie restaurait le capitalisme pour asseoir ses privilèges sur la propriété des moyens de production.

C’est la deuxième solution qui a mis fin aux dernières conquêtes ouvrières de l’URSS, 75 ans après la révolution russe. Le capitalisme a alors remporté sa deuxième victoire dans cette région du monde. Pendant un moment, la Russie de Poutine s’est trouvée proche de faire un bloc uni avec les autres capitalistes. L’adhésion à l’OTAN a même été envisagée. Mais, le capitalisme porte aussi en lui la lutte impérialiste entre les grandes puissances pour dominer le monde. Une unité d’une vaste Europe capitaliste (de la pointe de la Bretagne jusqu’à l’Oural) viendrait mettre en péril la domination américaine sur le monde. Les guerres intraeuropéennes sont indispensables pour assurer la domination des USA. Comme toujours, ce sont en apparence des heurts sur des questions de nationalités qui justifient ces guerres, mais elles sont bien le produit du capitalisme. Les luttes inter-impérialistes sont une composante du capitalisme. C’est, comme disait Lénine : « l’ère des guerres et des révolutions ».


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