Ce que j’ai mis un moment à comprendre, c’est que la forme des gouvernements peut changer sans que le fond le fasse. Nous n’avons jamais connu la démocratie et nous ne sommes pas en dictature, quand la majorité accepte tacitement l’ordre des choses.
Ne nous trompons pas, sous Hitler comme sous (le dirigeant contemporain que vous voulez), la forme d’exercice du pouvoir a changé, mais les structures sociales fondamentales sont restées les mêmes. Ce qui veut dire que l’arrivée d’un authentique dictateur au sommet de la pyramide sociale est garantie par nos institutions, il suffit que les circonstances y soient favorables.
Toutes les structures de concentration de pouvoir et de coercition qui ont permis à Hitler de déclencher une guerre majeure sont encore là à l’identique et on aurait tort de penser que Poutine a demandé leur avis à chacun des 200 000 soldats qu’il a envoyé en Ukraine, pas plus que Biden ne solliciterait l’opinion américaine ou mondiale avant de nous diriger vers l’holocauste nucléaire, par sa connerie et sa sénilité.
Cette concentration extrême des pouvoirs, les liens croisés se tissant naturellement entre eux, les connivences et les conflits d’intérêts font autant que la lâcheté et la veulerie du quidam ordinaire ne sont rien en terme de contre pouvoir potentiel.
L’astuce de ceux qui ont capté le pouvoir est de laisser en place un simulacre de possibilité de contre pouvoir pour donner l’illusion démocratique.
On sait tous ici que tous les centres de pouvoir dans les Etats « démocratiques » se serrent les coudes, peu importe le sujet.
On l’a vu en pleine lumière pendant la mini crise sanitaire qui a en pratique coché toutes les cases invalidant l’idée saugrenue que nous pouvions être en démocratie.
Les peuples ne sont absolument pas outillés culturellement pour la démocratie, mais ils ont dans une époque récente été patiemment éduqués au fascisme. Il suffirait d’un rien, si facile à faire sortir du chapeau...