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Commentaire de Sylvain Reboul

sur De l'analogisme au naturalisme. Un Occident entre ténèbres et lumières ?


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Sylvain Reboul Sylvain Reboul 31 mai 2006 11:21

Jed n’ai pas lu l’ouvrage dont vous faites le commentaire ; mais, dans votre article, Les notions fondamentales de cette vision, elle même historique, de l’histoire des visions du monde, à savoir celles de physicalité et d’analogisme n’étant pas définies par rapport à des notions mieux établies historiquement telles que celles d’objectivité et de subjectivité ou de mythos et de logos, ne serait-ce que pour en faire la critique et s’en démarquer, il est difficile d’en suivre le cours et le sens.

Cette vision, elle même mythique et analogique, plus que conceptuelle, dans le commentaire que vous en donnez, ouvre, me semble-t-il, sur une orientation « subjective » qui pour le moment me semblent arbitraire, à savoir celle de « revitaliser » ou de revaloriser la pensée analogique (que j’appellerais plutôt symbolique et poétique, voire mythique) aux dépens d’une pensée rationnelle et autocritique objectiviste dans la crainte, à mon sens sans fondement, qu’une pensée de la subjectivité devienne nécessairement entièrement objectiviste, antilibérale et/ou anti-subjective. Or tout dépend de l’usage que l’on en fait, libéral ou non.

Ce qui est juste de dire c’est que sont menacées par les sciences et les tecniques, appelées ici physicalistes, non les expressions symboliques multiples du désir dans son autonomie (ce qui ne veut pas dire indépendance), mais toutes les interprétations qui prétendent les enfermer dans des codes symboliques collectifs ritualisés et autoritaires de type religieux et sacré dans le but de rendre les comportements individuels et sociaux symboliquement maîtrisables et prévisibles donc plus stables.

Comme quoi ce que vous dites sur l’impérialisme supposé du soi-disant physicalisme ((en oubliant au passage la complexité épistémologique de la physique moderne et du mécalisme complexe autorégulé et producteur de finalité) ne menace en rien par lui-même les libertés, mais peut donner jour au contraire à de nouvelles façons de se rendre réellement plus autonomes, non pas en rêve (d’une manière fictive qui devient illuoire dès lors qu’elle se croit réelle et/ou se prend pour une vérité), mais dans l’action sur la réalité y compris la sienne propre selon le programme pas toujours compris de Spinoza : définir dans nos désirs ce qui nous est réellement utile en les connaissant objectivement dans leurs déterminations et leurs conséquences réelles afin d’accroître notre puissance d’agir qui n’est rien d’autre que notre essence, elle même définie comme notre désir de perséverer dans notre être(conatus) en un monde dépourvu de toute finalité globale et donc anti-religieux ou de moins en moins religieux au sens traditionnel, toujours plus ou moins hostile.

Le rasoir philosophique


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