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Commentaire de Jean-Paul Chapon

sur Vincennes, les mains en l'air contre le mur...


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Jean-Paul Chapon 14 décembre 2005 14:17

Je ne conteste pas la nécessité de l’action de la police dans le témoignage que j’ai rapporté. Je ne le conteste d’ailleurs pas en général, mais parfois je regrette que l’action policière ne soit pas assez forte, assez tôt, et qu’il y semble y avoir deux poids et deux mesures : je ne me souviens plus d’avoir vu des agriculteurs, viticulteurs, pêcheurs, chasseurs, conducteurs de métro ou de train, camionneurs alignés contre un mur les mains en l’air, parce que tel bureau de ministre avait été saccagé, que tel fast-food avait été détruit, tel quartier mis à sac, tel Parlement de Bretagne incendié, mais c’est peut-être parce que je n’étais pas là smiley

Que les policiers aient eu raison d’intervenir l’autre jour à Vincennes, je ne le conteste pas, ce n’est d’ailleurs pas ce qu’on peut lire dans ma note. C’est la méthode et la mise en scène qui me choquent.

Il y avait risque de danger ? Alors il fallait boucler le quartier pour ne pas exposer les passants en particulier les enfants, les tout-petits dont j’ai parlé dans la note et qui ont traversé la scène, sans qu’on leur conseille de s’éloigner. Et si ces jeunes étaient coupables de quelque chose, il fallait qu’ils subissent une sanction et non une vexation. Je ne sais pas si c’est légal, mais pourquoi ne pas les emmener au poste et demander à leurs parents de venir les chercher. Ce serait au moins une façon de sensibiliser ces derniers. Ou de voir ce qui ne va pas.

J’ai écrit que je n’avais pas demandé aux policiers ce qui se passait. Pourquoi s’en méfie-t-on ? Cela vous étonne ? Avez-vous souvent posé une question de ce genre à un policier quand quelque chose ne va pas ? Avez-vous toujours eu une réponse. Et pourquoi la police n’établirait pas spontanément le dialogue avec les badauds qui peuvent aussi être des citoyens (en plus d’être des humains) pour les informer et créer une meilleure compréhension et cohésion sociale ?

Contrairement à ce que pensent ceux qui m’attribuent je ne sais quels « penchants » hostiles vis-à-vis de la police, je suis plutôt partisan de la tolérance zéro et cela le plus tôt possible dans tous les domaines. En revanche, je suis hostile à toute discrimination et abus de pouvoir.

Je m’étonne d’ailleurs de ces réactions épidermiques dès que l’on critique une méthode policière, dans un pays où le laxisme est un art de vivre, et où pour faire respecter la loi, on est obligé de voter d’autres lois et surtout de payer, comme on le fait pour équiper routes et autoroutes de radars afin d’obliger les automobilistes à respecter les limites de vitesse. Et que n’a-t-on pas entendu lors de leur installation sur les atteintes aux libertés, etc. Comme s’il n’était pas condamnable de lancer sa voiture sur celle d’un autre à 150kmh pour en tuer les occupants, de faucher pompiers et gendarmes venus porter secours sur les lieux d’un accident, je ne vais pas allonger la liste, vous la connaissez aussi bien que moi. Malgré les efforts et le courage du gouvernement actuel dans ce domaine, on a toujours du mal à passer sous la barre des 5000 morts par an, sans compter les handicapés à vie. Je pourrais pousser le mauvais goût jusqu’à essayer de comparer le nombre de voitures brûlées dans les banlieues et de celles détruites sur les routes...

Enfin, je ne prétends absolument pas faire un travail de journaliste. C’est un véritable métier pour lequel j’ai trop de respect et d’admiration. Je regrette de devoir l’écrire, mais je ne crois pas au rôle de citoyen journaliste dont rêve Agoravox. J’ai simplement un blogue sur lequel j’écris, et où le comité de rédaction d’Agoravox vient prendre régulièrement une note pour la publier. Mon seul tort est peut-être de l’accepter ?


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