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Commentaire de armand

sur Rémunérations des grands patrons : too much


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armand (---.---.39.251) 26 juin 2006 23:28

C’est curieux que dans cette longue serie de messages personne ne s’est concentré sur le noeud de ce scandale : comment, et par qui, sont décidés ces salaires énormes, avantages en tout genre, stock-options, etc. C’est là que le bât blesse : par intérêts croisés, consanguinité, désir de plaire ou plutôt peur de déplaire, ces commissions se sont donné un droit de pillage illimité de leurs entreprises. Et nous sommes à une époque qui refuse toute idée absolue de bon goût, d’équité, de raison, alors l’« exubérance » (j’utilise exprès le mot d’Attali), la démesure ne connaissent pas de limites dès lors qu’on fait pareil dans les autres pays de référence. Se souvient-on encore que le banquier Morgan, en 1900 (dangereux socialiste, n’est-ce pas ?) estimait qu’un écart de salaire de plus de 1 à 50 dans une entreprise était dangereux pour l’harmonie de l’ensemble ? Que Théodore Roosevelt était favorable à des droits de succession élevés pour grosses fortunes car il estimait qu’on ne pouvait pas refuser une monarchie héréditaire et accepter la formation d’une aristocratie d’affaires. Il disait aussi que le riche devait beaucoup plus à l’Etat (et devait donc payer plus)que les autres car sans sa protection il ne pourrait dormir tranquille une seule nuit.Or les riches de nos jours sont en passe d’organiser de véritables armées privées, tout comme les armées nationales (celle des U.S.A.) font de plus en plus appel à des mercenaires. C’est donc à une privatisation toute entière de notre société que nous assistons, sous le poids irrésistible des fortunes colossales que s’adjugent en un rien de temps non seulement des grands patrons, mais tous les gérants de fonds d’investissement (rappelez-vous, le moindre employé de Goldman-Sachs gagne en un mois le salaire annuel d’un prof de fac). Contrairement à ce que craignent ceux qui voient des archéo-marxistes partout, mon souci n’est absolument pas de rétablir ce type de système : je laisse ça à Besancenot et ses potes. C’est de rétablir la dignité et l’autorité de l’Etat, pouvant imposer des limites à ces dérives astronomiques. Un état national qui affirmera que force restera toujours à la loi, et que la pokitique de la France ne se fait pas à la corbeille, comme le disait De Gaulle. Et cela pourrait passer par la suppression de tous ces packages, parachutes, options ou autres au profit d’un salaire, clair, net, important, bien entendu, s’agissant de postes à forte responsabilité, mais déconnectés de toute spéculation boursière, risquant non seulement de gonfler la rémunération de façon indue, mais aussi de concentrer l’attention du bénéficiaire sur la seule performance boursière. J’ajouterai qu’on pourrait verrouiller les entreprises contre les OPA hostiles en imposant l’accord des salariés(et pas seulement des actionnaires). Une note amusante pour finir : il me semble que Ségolène affirmait haut et fort il y a quelques années que toute rémunération supérieure à 50000 francs par mois était injustifiable. Qu’en pense-t-elle maintenant ?


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