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Commentaire de Sylvain Reboul

sur De la démocratie Internet


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Sylvain Reboul Sylvain Reboul 5 juillet 2006 11:02

Le pouvoir politique (qui concerne les questions dites d’intérêt général) par en haut, relativement centralisé et hiérarchisé est toujours l’effet d’une construction (bricolage) historique qui ne peut pas ne pas se faire principalement par le bas, mais ce bas n’est pas celui du suffrage universel qui doit tout d’abord être institué par un pouvoir d’en haut, mais des forces sociales et pré-politiques appuyées sur des chefferies locales autonomes, jusqu’à ce que l’une d’entre elle ou une alliance composite se structurent en pouvoir central et s’empresse de liquider ou de capter les dites forces sociales à leur profit.

Ceci veut dire qu’aucune démocratie directe par en bas ne peut fonctionner ; les quelques tentatives sont immédiatement prises en mains par un pouvoir central et/ou des leaders qui l’utilisent pour instaurer un pouvoir par en haut stable et disposant de minimum de cohérence poltique pour décider et se faire obéir. La démocratie directe permanente, si elle était possible supposerait une unité politique impossible sans organisation centrale, elle mettrait en péril la possibilité de tout pouvoir cohérent et donc abolirait la politique elle-même au profit d’une anarchie dérégulée infra-poltique et mafieuse plus ou moins violentes des seigneurs de guerre qui manipuleraient les populations et les forces sociales aveugles par la démagogie et la terreur au service de leurs seules fins privées.

Il faut dire dire avec Marsu que la stabilité est nécessaire à l’expression politique de la base comme on dit et que seul un pouvoir constitué plus ou moins centralisé et hiérarchisé est capable d’en faire une synthèse efficace et consentie en terme d’intérêt perçu comme général, en tout cas plus général que les intérêts particuliers contradictoires des forces sociales ; ne serait-ce que cet intérêt général de pacification et de régulation des conflits, qui, sans cela, verrait cette pseudo-démocratie à la base déboucher nécessairement que sur la guerre civile permanente.

Ainsi réver d’une net-démocratie sans relai politique représentatif institué centralement est une pure illusion ou une pure utopie (qui ne pourrait engender qu’un chaos plus ou moins violent et sur tous les plans socialement catstrophique).

Par contre le jeu politique central ne peut que s’ouvrir en démocratie représentative à la libre expression, ne serait que pour légitimer la centralité de son pouvoir sous la forme d’une autorité plus ou moins consensuelle, en qui, malgré les divergences spontanément insurmontables, les individus délèguent leur désir et leur moyen de pouvoir pour préserver un cadre de vie sociale pérenne vivable (non mortel).

L’idée d’une politique par génération spontanée, manifestation cohérente d’une démocratie prétendument directe, est en fait une utopie qui prise comme réalité conduit nécessairement à la terreur et à l’auto-destruction de toute possibilité de lien social, fût-il contractuel, à savoir juridiquement égalitaire.

L’illusion poltique


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