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Commentaire de Daniel Bainville-Latour

sur Un espoir de moins au Proche-Orient ?


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Daniel Bainville-Latour (---.---.249.138) 9 janvier 2006 18:51

Comme souvent en pareil cas, l’écume de l’actualité et la passion ( en temoigne le premier commentaire ) occultent la réalité des choses.

Au fond, Sharon est-il un homme politique ? Certainement pas, même s’il a été incontestablement porté par le rève d’un « Grand Israël ».

En réalité, Sharon est un militaire, c’est à dire avant tout un stratège. A ce titre, il n’a pas pu ne pas analyser les fondamentaux démographiques, lesquels, à moyen et surtout à long terme, jouent en défaveur d’Israël.

Les différentiels de taux de natalité, le ralentissement de l’immigration rendent Israël extrêmement vulnérable, dans un avenir lointain. Ce sont là des facteurs sur lesquels Sharon ne peut ( pouvait ? ) avoir d’influence, pas plus que quiconque parmi ses successeurs,

Ceci explique ,plus que toutes les dissertations sur sa conversion en colombe, sa politique récente : fin de l’expansion territoriale par repli des colonies exposées, mur de protection statique, recours à la guerre d’usure contre les mouvements palestiniens les plus activistes.. et rapprochement avec Shimon Peres.

Peu importe si Sharon, auquel, humainement, on ne peut que souhaiter rétablissement continuera à gouverner ou pas, il est clair que son récent « pragmatisme » a montré le chemin dans lequel l’Etat Hébreu ne peut, en définitive, que s’engager même si des régressions peuvent encore se produire à court terme.

Quant aux « assassins palestiniens » si violemment dénoncés par le premier commentaire, on constate les prémisses d’une entrée des partis les plus extrémistes, et notamment du Hamas dans la gestion, au travers des élections locales. C’est là un facteur nouveau et qui me paraît caractéristique d’une évolution naissante.

Il est clair que les chancelleries devront encourager ces - modestes - évolutions. On voit mal les USA, embourbés en Irak, mal à l’aise en Afghanistan ainsi que face à l’Iran, confrontés à l’émergence d’un bloc hostile en Amérique Latine, essayer de jouer, pour leur part, une autre carte au Moyen Orient.


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