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Accueil du site > Culture & Loisirs > Au chevet de mon lit, te voilà revenu...

Au chevet de mon lit, te voilà revenu...

"Te voilà revenu, dans mes nuits étoilées, Bel ange aux yeux d’azur, aux paupières voilées, Amour, mon bien suprême, et que j’avais perdu ! J’ai cru, pendant trois ans, te vaincre et te maudire, Et toi, les yeux en pleurs, avec ton doux sourire, Au chevet de mon lit, te voilà revenu !", a écrit Alfred De Musset dans un poème adressé à George Sand.
 
Le chevet, l'alcôve évoquent des images d'intimité : le mot "alcôve" est issu de l'espagnol alcoba, la chambre à coucher et les Espagnols l'ont emprunté à l'arabe "al-cobba" qui désigne un dôme, une coupole, une voûte, une petite chambre.
 
Le nom chevet, lui, vient du latin, caput, capitis, la tête : on perçoit un suffixe de diminutif adjoint au mot "chef", le chevet étant l'endroit où l'on pose la tête.
 
Et aussitôt, surgit toute une famille de mots : le chef se trouve à la tête d'un groupe, d'une famille...
 
On pense aussi au couvre-chef, au sous-chef, au chef-d’œuvre, au cheptel, au chapiteau...
De nombreux mots contiennent une forme savante du radical qui vient directement du latin "caput" : capitaine, capital, capiteux, capitonner, capituler, récapituler, décapiter.
 
D'autres mots viennent à l'esprit : cap, caporal, accaparer, rescapé, escapade, cape, capot, capote, décapoter, capuchon, capuche, capucin, capucine.
 
Que de noms variés aux significations diverses ! Grades militaires, fleur, parfum capiteux qui monte à la tête, capitale d'un pays, verbes guerriers...
 
Le terme "chevet" , lui, restitue une ambiance chaleureuse, douce, celle d'une chambre, symbole de l'amour, du secret, de l'intimité.
 
Les sonorités, la chuintante "ch", la fricative "v" traduisent cette impression de douceur, de tendresse. Le suffixe de diminutif contribue aussi à suggérer une idée affective.
 
Associé à des nuits étoilées, le chevet fait penser à un monde de rêves.
 
Notre chevet nous berce de songes, accompagne nos nuits, il nous ouvre les portes de l'amour, celles de l'oubli.
 
Lieu essentiel, le chevet doit être douillet, confortable : lieu par excellence du repos, le chevet me plaît : il suscite mille images de bonheur, de douceurs, de tendresse !
 
Le chevet nous renvoie à l'enfance, à un monde d'harmonie, de rêverie... Il évoque aussi des lectures de prédilection avec le "livre de chevet"... qui nous emporte vers la nuit, les rêves.
 
Dans le texte de Musset, le chevet est associé à l'amour dans un moment d'intimité et de retrouvailles : merveilleux extrait empreint de lyrisme, grâce aux exclamations, au vocabulaire affectif, au procédé de répétition : "te voilà revenu."
 
Nous ne percevons plus l'origine du mot chevet, mais ce terme qui signifie "la petite tête", avec son suffixe de diminutif, suggère une idée de bien-être, comporte une nuance affective.

 

Le blog :

http://rosemar.over-blog.com/article-au-chevet-de-mon-lit-te-voila-revenu-122665413.html

 

Vidéo :

 


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24 réactions à cet article    


  • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 22 octobre 2019 17:16

    Les ardeurs inavouables mais confessées de George Sand pour Alfred de Musser composeraient, en les lisant une ligne sur deux, la lettre érotique la plus scandaleuse et connue au monde. Trop beau pour être vrai, c’est en réalité un faux, un canular écrit par des amis de la grande écrivaine à sa mort. Mais ‘cest sympa quand même :

    Je suis très émue de vous dire que j’ai

    bien compris l’autre soir que vous aviez

    toujours une envie folle de me faire

    danser. Je garde le souvenir de votre

    baiser et je voudrais bien que ce soit

    là une preuve que je puisse être aimée

    par vous. Je suis prête à vous montrer mon

    affection toute désintéressée et sans cal-

    cul, et si vous voulez me voir aussi

    vous dévoiler sans artifice mon âme

    toute nue, venez me faire une visite.

    Nous causerons en amis, franchement.

    Je vous prouverai que je suis la femme

    sincère, capable de vous offrir l’affection

    la plus profonde comme la plus étroite

    en amitié, en un mot la meilleure preuve

    dont vous puissiez rêver, puisque votre

    âme est libre. Pensez que la solitude où j’ha-

    bite est bien longue, bien dure et souvent

    difficile. Ainsi en y songeant j’ai l’âme

    grosse. Accourrez donc vite et venez me la

    faire oublier par l’amour où je veux me

    mettre.


    • eau-mission eau-pression 22 octobre 2019 17:28

      @Séraphin Lampion
      Et avec les confessions, vous pourriez pas nous faire un petit jeu de mot ? Mais sans déraper, svp, n’allez pas jusqu’au tête à queue


    • Fergus Fergus 22 octobre 2019 17:51

      Bonjour, Séraphin Lampion

      Et cette lettre de Musset à Sand dont il ne faut lire que le premier mot de chaque vers comme il est indiqué dans le texte :


      Quand je mets à vos pieds un éternel hommage,

      Voulez-vous qu’un instant je change de visage ?

      Vous avez capturé les sentiments d’un cœur

      Que pour vous adorer forma le créateur.

      Je vous chéris, amour, et ma plume en délire

      Couche sur le papier ce que je n’ose dire

      Avec soin de mes vers lisez les premiers mots

      Vous saurez quel remède apporter à mes maux.

       

      Authentique ou apocryphe ? Allez savoir…


    • Fergus Fergus 22 octobre 2019 17:55

      En tous les cas, autrement plus séduisant qu’une formulation ampoulée comme « Bel ange aux yeux d’azur » qui nous faisait déjà beaucoup rire, mes amis et moi, au temps de notre jeunesse.


    • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 22 octobre 2019 18:02

      @eau-pression

      se rendre à con-fesse est déjà une synthèse des goûts les plus divers sans qu’il soit nécessaire de se livrer à calembours ou contrepets et on se contentera de ce joli petit poème sur le fond des caisses et n’a rien à voir avec confesse :

      deux caisses, un fût
      la main entre les caisses
      le doigt dans le trou du fût


    • eau-mission eau-pression 22 octobre 2019 18:43

      @Séraphin Lampion
      J’aurais écrit « un doigt ... »

      Je signale à l’autrice que cette agitation au fond de la salle, à laquelle nous nous adonnons, ce n’est pas pour chercher des poux dans son chevet, mais parce que le rapport entre son petit poàme et les « confessions d’un enfant du siècle » n’est pas évident.
      De mémoire, Octave quitte Brigitte dans un élan de bonté réciproque. Serait-il revenu sur son analyse ( des trois êtres qui avaient souffert par sa faute, il ne reste qu’un seul malheureux) ?


    • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 22 octobre 2019 20:21

      @exol

      essaie au moins d’être drôle, là tu fais penser à Baudelaire dont le dernier mot aura été ; « foutriquet »
      c’est affligeant de la par de l’auteur des « Fleurs du mal »
      pourquoi s’auto-dévaluer ?


    • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 22 octobre 2019 20:33

      @exol

      menteur


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 22 octobre 2019 18:48

      Que lis-je ? Même Fergus se met à la gauloiserie ? Me voilà outré !


      • Fergus Fergus 22 octobre 2019 22:32

        Bonsoir, Aita Pea Pea

        Bof ! Si vous aviez lu tout ce que j’ai écrit, y compris sur ce site, vous ne seriez pas étonné. Ainsi ce texte tiré d’un article de 2009 :

        J’avais bien tactilé dans l’encaquement de l’urbatrain que mon coquin s’était armaturé la machinerie façon Bouygues. Forcément, ça m’avait chaviré les circuits et encanaillé le tréfonds. A peine encasbahutés dans notre achélem, je lui déverrouille le carter à roubignolles et, d’une palpeuse fébrile, je lui dégage le derrick. En bonne native de La Turlurette (Nièvre), je lui pompe le loukoum d’une becteuse gourmande. Soudain l’or blanc jaillit, aromatisé chouchen et coco. Tandis que je gastronome l’éjaculat, mon coquin me brancarde dans la galipetterie, m’horizontale sur la cramouillo-berlue et entreprend de me déconditionner. Dès que je suis apoilée, il me manocajole la laiterie, me patamodèle les amortisseurs et me bascopelote l’intérieur des bielles d’un expert paluchat. Puis il se penche sur mon atelier clandestin, avionrenifle dans le maquis et, d’une râpeuse avide, me gargamelle la commande centralisée. Je surtensionne. J’inondationne mes infrastructures. Je béante mes écoutilles. Mon coquin, l’obélisque abou-simbelisée un max, se porte alors sur ma grotte. Là, il m’agace la brèche, me titille l’érecto-jouisseur, puis me boustérise l’engin dans la fosse. Le Michel-Ange du radada existe, je l’ai rencontré ! 

         smiley


      • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 22 octobre 2019 22:47

        @Fergus

        Faut avouer pas mal . Se rapprochant de Dard .


      • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 22 octobre 2019 22:56

        @Aita Pea Pea

        Et en le relisant pas mal du tout . Faudrait faire des coupes peut être pour aller vers Sana .


      • Abou Antoun Abou Antoun 23 octobre 2019 08:38

        @Aita Pea Pea
        Se rapprochant de Dard
        L’avait un nom prédestiné.


      • Fergus Fergus 23 octobre 2019 09:14

        Bonjour, Aita Pea Pea

        Merci à vous !

        En fait, il s’agissait là d’un petit exercice de style destiné à des échanges entre amis. J’ai toujours bien aimé sortir de temps à autre de mon style habituel pour rédiger des textes. C’est très stimulant au plan intellectuel et très amusant à mettre en forme.

        Pour ce qui est de la proximité avec Frédéric Dard, j’en suis conscient. Mais elle n’est pas due à mes lectures de San Antonio : j’ai dû en lire 2 ou 3 durant mon service militaire, et cela ne m’a pas laissé un souvenir impérissable. J’ai d’ailleurs toujours préféré les polars de Simenon à ceux de Dard. 


      • Fergus Fergus 23 octobre 2019 11:27

        Bonjour, exol

        Toujours aussi élégant et nuancé !  smiley
        Balladur, c’est très exactement le genre de type que je déteste en politique.
        Quant à être « un petit bourgeois », pas plus que la majeure partie des Français de classe moyenne, y compris vous sans doute. Qui plus est, ce statut est incompatible avec celui de « laquais » ! smiley


      • phan 22 octobre 2019 20:19
        George Sand a parlé des ouvrages bien tenus et des lits pour l’évêché !
        George Sand adorait les branchettes de son lopin ! 

        • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 22 octobre 2019 20:27

          @phan

          son Chopin ? quel cancre !


        • Abou Antoun Abou Antoun 23 octobre 2019 08:46

          A Valldemossa (Majorque) on célèbre surtout Chopin. G. Sand y est presque ignorée (machisme ?).


          • phan 23 octobre 2019 10:55

            @Abou Antoun

            Dupin, du vin et des oursins !
            Baronesse Dudevant et la vierge est derrière le panneau, à côté de Chopin c’est sa chopine de cola !

          • Abou Antoun Abou Antoun 23 octobre 2019 14:57

            @phan
            A mettre sur l’album de la baronesse. 
            Sur place j’ai été déçu du peu de cas qu’on fait de la Dupin. Tout est pour Frédéric.
            En son temps je crois que le couple n’a pas été spécialement bien accueilli, même si maintenant on fait du fric avec ça. Le scandale, semble-t-il était toujours lié au comportement de la femme, qui qu’elle soit.
            Cela mis à part Valldemossa est un bien joli village, qui vaut le détour. La route est faite pour les motards.


          • ZenZoe ZenZoe 23 octobre 2019 10:16

            J’ai bien relu l’article plusieurs fois, je n ’ai vu aucune mention concernant l’illustration de l’article.

            C’est une sale habitude que vous avez d’ignorer totalement le respect dû aux artistes. Déjà donner leur nom et celui de l’œuvre est une politesse des plus élémentaires sur internet, pour l’artiste et pour le lecteur.

            Piocher allégrement sur la toile sans solliciter l’accord de qui que ce soit peut même représenter une infraction dans certains cas, car les images ne sont pas toutes libres de droit sur internet, contrairement à ce que beaucoup pensent.

            Vous qui vous plaignez souvent des mauvaises manières de vos gamins en classe, commencez peut-être par vous regarder dans la glace.

            L’œuvre en illustration est Le lit, de Toulouse-Lautrec, une huile sur carton se trouvant au musée d’Orsay (je crois). Une œuvre tellement belle, qui mérite tous les égards, et pas de se trouver reléguée au simple rang d’ornement pour une explication de texte de 6ème, coincée entre deux pédantes, soit une chuintante et une fricative.


            • Fergus Fergus 23 octobre 2019 11:33

              Bonjour, ZenZoe

              Ce tableau est effectivement au Musée d’Orsay  j’y suis retourné il y a quelques mois lors d’une semaine passée à Paris avec quelques autres toiles de Toulouse-Lautrec. 


            • phan 23 octobre 2019 11:34

              @ZenZoe
              C’est la série peinte par Toulouse Lautrec d’amour lesbienne (coincée entre deux pédantes) :


            • Aimable 23 octobre 2019 11:16

              Rosemar , avec votre article , au vu des coms ( excellents par ailleurs ) , vous aimez jouer au billard Français .  smiley

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