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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Au slam citoyens !

Au slam citoyens !

Malgré la désinformation qui se développe au sujet du slam, les membres de la « slam family » ne cessent de se multiplier, rectifiant leur vision de cet art oratoire tout neuf en Europe.

A la radio, dans les journaux et même à la télévison (L’Arène de France, France 2), on ne cesse de débattre du slam. Et il y a de quoi : tandis qu’Universal fait son bout de chemin avec Grand Corps Malade et Abd Al Malik, les "vrais" slameurs s’empressent de rectifier ce mensonge commercial. Mais la notoriété ne joue pas en leur faveur...

Il est certain qu’un slameur seul n’avertira pas la moitié du public d’un concert de Grand Corps Malade, alias GCM ou encore Fabien Marsaud. Cependant, cette célébrité originaire de Saint-Denis n’est en rien complice du mensonge, avouant elle-même que son CD ne contient pas de slam. Il est vrai qu’au-delà de ses ventes, Grand Corps Malade est un slameur hors pair, revenu vainqueur du Slam United III en 2005 (tournoi parisien qui rassemble aujourd’hui des Français, des Belges et des Suisses). Quant à Abd Al Malik, même s’il déclare pratiquer du slam, il préfère conserver son image de rappeur dans laquelle il se reconnaît mieux.

Peut-on donc les accuser de faire véhiculer un mauvais slam ? Mais d’abord, quel est ce slam originel ? Certains s’accordent à dire que c’est un art, d’autres un mouvement, un dérivé du rap ou encore le simple principe du micro ouvert. En réalité, le slam a pour but de rendre la parole et la poésie plus accessibles et diverses.

Les règles du slam sont rares mais toutes justifiées, à l’exception du "texte dit = un verre gratuit" que l’on considère comme un juste retour après le divertissement que Monsieur Toulemonde aura offert. Parfois, on ne se contente pas de divertir : on interpelle, on témoigne, on formule. Tout texte est autorisé (sauf trop diffamatoire), tant que l’on respecte les trois minutes demandées (et non imposées) afin de laisser sa place aux autres. En général, le prix est libre, l’inscription se fait sur place et il n’y a pas de véritable heure d’arrêt. Chaque soirée slam dépend donc plus des slameurs que de l’animateur lui-même. Il existe aussi des tournois qui se font en deux temps, à raison de deux tours par tournoi. Ils peuvent être locaux, nationaux, internationaux ou mondiaux, comme le Grand Tournoi de slam poésie qui a eu lieu récemment à Bobigny (France).

Le slam est encore jeune, il est apparu dans les années 80, à Chicago. Son créateur se nomme Marc Smith, un écrivain, qui appelait cela les "Uptown Poetry Slam" par ironie. Le "slam", c’est la "claque", qui résonna pour la première fois dans un café du nom de "Green Mill". L’Europe ne connaît ces soirées que depuis une dizaine d’années. Le slam est surtout sorti de l’ombre grâce au film du même nom qui reçut la Caméra d’Or à Cannes en 1998. Il a cependant très vite conquis les pays d’Europe comme si d’un coup tout le monde avait voulu le pratiquer.

Aujourd’hui encore, le slam élargit ses actions, ainsi a-t-on vu apparaître cette année le premier slam national de Belgique. Et ce, en dépit des idées fausses qui en limitent le public cible et préfèrent ranger cet art en mouvement dans une catégorie plutôt que d’admettre que le slam est inclassable, sans prix et plus démocratique encore que la société qui nous régit.


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17 réactions à cet article    


  • haddock 19 juillet 2007 11:14

    Grand Corps Malade maintenant célèbre a fait construire une villa « slam suffit » claies en moins .


    • Djanel 19 juillet 2007 11:14

      J’ai pas la télé. J’habite dans les fins fonds de la campagne, je me sens bouseux. C’est quoi un slam ? Bof ! L’article n’est pas très explicite. Cà a l’air d’être une mode. Vestimentaire ? Artistique pour Démian manie Ouest ? Musicale ? D’ici qu’ils viennent me casser les oreilles, les vers m’auront bouffé tout cru depuis longtemps. Adieu, je mourrai donc idiot.


      • reverine reverine 19 juillet 2007 11:48

        Vous n’exagéré pas un petit peu ? Parce que la règle « un texte dit=un verre gratuit » a peu de chance d’être dans le vestimentaire. Et vous savez, des soirées slam, il y en a même du côté des Alpes et de la Réunion, alors si vous me dites où vous êtes, je suis sûre de vous donner une soirée slam pas loin smiley Dire un texte = lecture. 3min pour passer et laisser aux autres, donc autres lectures. Et voilà, vous avez une idée du slam : ce sont des suites de lectures, par différentes personnes, qui sont des Monsieur toulemonde. Ce qui veut bien dire ce que ça veut dire : vous pouvez être slameur vous aussi.

        Pourtant tout ce que j’ai cité comme argument était dans l’article...


      • Marsupilami Marsupilami 19 juillet 2007 12:00

        Un petit lien sur le site de Abd Al Malik, pour entendre son slam... qui est beaucoup plus proche de la chanson, au fond. D’ailleurs Abd Al Malik est un fan de Brel.


      • haddock 19 juillet 2007 11:17

        Djanel , avant le râle final esgourde une seule fois un slam sonore .


        • torr-ben 19 juillet 2007 12:14

          Un bon slam, hips :

          3 petits chats hips, 3 petits chats hips,

          chapeau de paille, chapeau de paille hips

          paillasson, paillasson, hips

          somnambule, sommanbule, hips

          bulletin, bulletin, hips

          tintamarre, tintamarre...etc


          • Philippe VIGNEAU 19 juillet 2007 14:17

            petite precision

            Le Slam : belle opportunité de pouvoir dire des conneries quand on a pas de voix et qu’on ne sait pas jouer d’un instrument de musique et de se faire du fric sur le dos d’abrutis admiratifs .


          • haddock 19 juillet 2007 15:40

            @ Calmos ,

            Moi non plus je comprends pas l’ éléctricité mais ça marche quand-même .

            Vive le slam

            A bas le manque d’ âme .


          • haddock 19 juillet 2007 21:04

            Un peu comme Ago , qui fait parler des ahuris qui disent n’importe kawouak bicause crâne creux . Ainsi pide comme l’ eau . Gnans-gnans de pacotilles et de Noël au balcons .


          • haddock 20 juillet 2007 09:11

            Haddock , my name is Archibald Haddock ,

            Rien que pour vos yeux .


          • jam jam 19 juillet 2007 15:03

            A chaque fois qu’on essaie, sur les marges, d’inventer quelque chose, on risque le refus ou la récupération. Les vrais « claqueurs » (slameurs - mais je préfère franciser, car la poésie invente ou transforme, ne copie jamais) poursuivent leur route, c’est bon ; les « médiatisés » dont vous parlez ont au moins le mérite de repréciser les choses, de ne rien revendiquer, de ne pas tourner le dos à ce qu’ils furent. L’argent n’est pas le but. Quant à ne pas avoir de voix, il faut rassurer ceux qui accusent les claqueurs de ne pas en avoir que beaucoup de chanteurs n’en ont pas non plus, et ce n’est pas neuf. Le tout est de savoir s’il faut chanter juste, ou s’il faut chanter vrai (terme qu’employa Jacques Prévert à propos de Mouloudji qui venait de mettre certains de ses poèmes en musique, exercice difficile s’il en est puisque Prévert ne rimait pas ses textes !). Slamer - ou plutôt claquer des textes - n’a rien d’une facilité : c’est au contraire un exercice de haute voltige, car on n’a même pas la musique pour se rattraper. Art de l’épure, art brut, la claque est plus que démocratique : elle est populaire, car tout le monde peut se lancer. (Il manque à votre article le fait que les textes doivent être du claqueur, même si on peut imaginer d’autres formules.) Elle nécessite du papier (de brouillon), un stylo, le courage de se lancer, et beaucoup de modestie. Merci pour votre article, le slam n’a rien d’une mode. Les jongleurs du Moyen Age étaient des slameurs, ainsi que les poètes de fin de siècle (1890-1910, dans les cabarets).


            • reverine reverine 19 juillet 2007 15:58

              N’est-ce pas donc ce que j’ai dit de GCM et Abd Al Malik ? Je sais qu’ils le disent eux-même. Par contre, vos jongleurs jonglaient avant tout et vos poètes ne représentent pas le slam vu que le slam est là pour rendre la poésie populaire. Les poètes d’antant ne savaient pas ou ne voulaient pas atteindre la populasse mais juste la bourgeoisie, là est la base de la création du slam.

              Et ces discussions sur le chant et le slam sont étroites : on peut tout à fait chanter a capella au slam, comme parler d’une faible voix. C’est encore à nous de choisir, et même chanter faux n’est pas grave, certains l’utilisent pour faire rire. Ici, c’est l’intention de partage qui prime ! Pas l’excellence ! L’excellence est une idée bourgeoise et le slam est ouvert à tous. Pas populaire, OUVERT A TOUS : bourgeois, sdf, populasse... peu importe tant qu’on a un truc à dire. Les ducs peuvent venir s’ils le veulent : feriez-vous partie de ces gens dont je parle à la fin, qui catégorisent le slam ?

              C’est là renier le fondement même de cet art oratoire : oui il existait déjà (beaucoup en Afrique aussi), mais il n’était pas accessible à tous ! Et le texte ne doit pas être forcément du « claqueur », tant qu’on cite ses sources ! Un mec nous a lu du Sheakspeare, livre en main, un autre à chanter une chanson Tryo. Si on le dit, on peut. Maintenant, on préfère généralement parler pour soi. Et dans les cabarets, il y avait le décor et il n’y avait pas les 3 min ni le verre, et puis c’étaient des gens choisis et préparés d’avance.

              C’est un avis personnel, mais je trouve que sans musique c’est au contraire plus facile car on n’est pas obligé de suivre le même rythme que la musique, ça offre une sorte de liberté. Et puis les scènes slam guérissent très vite de la timidité, car l’ambiance y est toujours très fraternelle et on se sent moins seul. Des gens me l’ont témoigné.


            • jam jam 19 juillet 2007 22:43

              Autant pour moi mes méconnaissances sur le slam. Par contre, les jongleurs jonglent que dans les clichés sur le Moyen Age : en réalité ils jonglaient avec les mots avant tout, disaient les textes des troubadours ou des trouvères (c’est-à-dire les poètes) et peut-être même les leurs (on sait finalement peu de choses sur eux, mais on a le droit d’imaginer) ; ils s’accompagnaient de musique ou pas ; ils jouaient peut-être (je le suppose, les universitaires ne me suivent pas). Je ne catégorise rien ni personne, pas plus le slam qu’autre chose. Par contre, puisque vous citez Shakespeare, je vous rappelle que ses pièces jouées au Globe étaient des pièces populaires (j’insiste, pardonnez-moi), c’est-à-dire qu’elles s’adressaient à tous (tout la société élisabéthenne y était, de la reine jusqu’à l’apprenti). Ce qui m’importe, c’est que ce soit ouvert à tous. Je suis fils d’ouvrier (allez voir sur http://mazaud.over-blog.fr/), je n’oublie rien de mes racines. Je crée pour dépasser leurs souffrances qu’ils m’ont léguées. il faudrait que je les fasse claquer un jour, si j’ose...


            • Algunet 19 juillet 2007 20:26

              Le slam... mode ou art de vendre une nullitude pour snobinards. Mais si cela en amuse certains, qu’ils n’hésitent pas.


              • reverine reverine 19 juillet 2007 20:48

                tu parles du slam de chez Universal, moi je te parle du slam originel qui est loin d’être pour snobinards. Il se base là-dessus. J’ai vu des sdf devenir slameurs. Vu que l’entrée est au prix libre, c’est logique.


              • Bardamu Bardamu 20 juillet 2007 10:15

                A la base, Abd Al Malik n’est pas un slammeur. C’est un (excellent) rappeur qui s’est lancé là dedans un peu par curiosité.

                Il a globalement bien reussi l’exercice mais, si vous voulez mon avis, il est meilleur dans son registre habituel (où il est techniquement exceptionnellement bon pour un rappeur français).

                @ Calmos : euh bah calmos quoi. Ce que vous dites est pas tres constructif ni meme tres intelligent.


                • dom(inique massaut) 18 décembre 2007 00:12

                  un des articles les plus sensés que j’ai lus jusqu’ici sur la question... merci !

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