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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Automne et hiver, de Lars Norén, au Théâtre de la Bastille

Automne et hiver, de Lars Norén, au Théâtre de la Bastille

Mais que se reprochent-ils donc mutuellement ?

Après avoir mis des prénoms sur les visages féminins entourant le père (David Jeanne-Cornello), à savoir Ewa (Valérie Schwarz), Ann (Mélanie Leray) et Magareta leur mère (Catherine Riaux), le spectateur, sorte de cinquième élément de ce repas familial, assiste médusé à une confrontation où les tenants et aboutissants pourraient le concerner en "choeur de cible" traquée par Lars Norén.

A l’instar d’une projection grandeur nature des conflits relationnels dont chacun est porteur, les dualités se mettent à circuler en boucles itératives sous forme de fréquences harmoniques entrant en résonance avec leurs proches.

Ainsi l’ensemble du public est-il partie prenante d’une réunion au sommet où la bande des quatre disserte entre les plats du rapport à l’autre, à ceci près que lui, le père, elle, la mère, face à leurs deux filles, n’en mènent pas large, avec l’inconscient du discours qui n’en finit pas de surgir comme une lame de fond qui surferait sur les vagues.

En entrant dans la petite salle en haut du théâtre de la Bastille, c’est par effraction d’intimité que chacun va tenter librement de trouver sa place au sein d’une micro-société déjà attablée au banquet de la mémoire qui fâche.

En se positionnant au mieux comme voyeur de soi-même, c’est par écran de télévision interposé que la caméra numérique scrutera les expressions de l’altérité, au plus proche des contradictions schizophréniques partagées à l’unisson de cette famille témoin en vitrine d’elle-même parmi ses meubles étiquetés au meilleur prix.

C’est ainsi que le cercle des saisons emporte sur son passage le cortège du pire, bien que les mots qui blessent s’évanouissent dans l’éternel recommencement de l’affection parentale qui n’en peut mais...

C’est ainsi qu’automne et hiver pourront se substituer au repas de la prochaine opportunité, en sachant par avance que personne n’y trouvera son "compte à soi".

Mais c’est surtout que la famille "tuyau de poêle" a toujours son passé devant elle, puisque son credo n’est qu’un au revoir qui reste sans écho.

Photo © Christian Berthelot

AUTOMNE ET HIVER - *** Theothea.com - de Lars Norén - mise en scène : Pierre Maillet & Mélanie Leray - avec David Jeanne-Cornello, Mélanie Leray, Catherine Riaux, Valérie Schwarz - Théâtre de la Bastille -


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