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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Ballade avec Brassens 2012

Ballade avec Brassens 2012

Revoilà notre bon moustachu. Sans sa pipe et malheureusement sans le fidèle et talentueux contrebassiste Pierre Nicolas. Brassens va pourtant, le temps d’un week-end à Rennes, redonner de la voix par l’intermédiaire d’une centaine de groupes entièrement acquis à son œuvre...

Depuis 2004, le poète-chanteur fait chaque année l’objet d’un hommage en chansons organisé en alternance à Rennes et Saint-Brieuc. En 2012, il appartiendra, pour la 5e fois, à la métropole bretonne d’organiser ce rendez-vous devenu incontournable pour les nostalgiques de Brassens. Par chance, la météo s’annonce radieuse : « L’orage » ne grondera que sur scène et « Le parapluie » ne sera nécessaire que pour servir d’ombrelle. Nul doute que cette fête populaire connaîtra un succès au moins égal à celle de 2010 : plus de 5000 spectateurs s’étaient alors déplacés, souvent en famille ou avec des amis, pour entendre les chansons du regretté Sétois, et souvent les fredonner à l’unisson des interprètes.

 Organisé par une association de quartier, La Maison du Ronceray, avec l’aide de nombreux bénévoles venus des quartiers alentours, cette sympathique manifestation est avant tout une fête populaire à l’ancienne, avec ses buvettes, ses galettes-saucisse, ses bolées de cidre, et ses animations pour les gamins. Une fête populaire à des années-lumière des concerts formatés et des productions rigides qui bénéficient des relais médiatiques. Ici, tout se fait à la bonne franquette dans une ambiance musicale permanente allant des accents joyeux de « La femme d’Hector » jusqu’à la triste évocation de « Bonhomme ». Et bien qu’absent physiquement, c’est Brassens qui en parle le mieux : « Ça vous met la joie au cœur, la peine aussi, et c’est bon ».

 Théâtre de l’évènement : la Promenade Georges Brassens, une coulée verte où seront implantées le dimanche 9 septembre quatre scènes, opportunément dénommées Jeanne, Margot, Marinette et Pénélope, en hommage aux femmes, imaginaires ou réelles, qui ont marqué la vie du poète*. Une centaine de groupes et de chorales, tous amateurs, redonneront vie dès midi au regretté moustachu. Avec eux, on ne manquera pas de sourire en se remémorant « Les funérailles d’antan », on poussera un soupir de nostalgie sur « La marine », on frissonnera de fierté pour « Les oiseaux de passage », on chantera en chœur « Les copains d’abord », on se moquera des pandores en écoutant « Hécatombe », on versera une larme à l’évocation du « Pauvre Martin », on se rappellera les occasions perdues avec « Les passantes  », et l’on applaudira à tout rompre la « Supplique pour être enterré sur une plage de Sète ».

 Les boulimiques pourront d’ailleurs commencer à se mettre dans l’ambiance dès le vendredi 7 septembre (à partir de 19 h dans huit lieux différents**) et le samedi 8 septembre à l’occasion d’un concert de la talentueuse Ladybug’n Co qui revisitera le répertoire de l’ami Georges (réservation par téléphone auprès de la Maison du Ronceray au 02 99 53 12 83).

 Revisiter le répertoire, beaucoup d’artistes l’ont fait, souvent avec talent. Il en est toutefois un auquel je profite de l’occasion qui m’est donnée pour rendre un hommage appuyé : Paco Ibáñez pour son album de 1979 intitulé « Paco Ibáñez canta Brassens ». Le chanteur espagnol y est, dans sa langue natale, extraordinaire de chaleur et d’humanité, et quiconque aime Brassens se doit d’avoir entendu ces 10 titres interprétés en castillan. Une pure merveille ! Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter « Saturno  », « La mala reputación  » ou « Pobre Martin  ».

 Et qui sait ? Peut-être des participants à cette sympathique Ballade prendront dimanche le relais de Paco pour chanter en castillan. Á moins que ce ne soit en breton... Trugarez, Georges ! Trugarez, Paco !

 

Seule la discrète Puppchen, qui fut longtemps la compagne de Brassens, manque à l’appel.

** Les Chais de St Croix, Cuisine et Compagnie, Le Génépi, La Maison du Ronceray, La Mie Mobile, Les P’tits Clous, La Quincaillerie Générale, Le Terminus.

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25 réactions à cet article    


  • Georges Yang 7 septembre 2012 09:07

    J’aime beaucoup Brassens, mais il faut reconnaitre que ce répertoire a vieilli, à l’encontre de Brel qui reste hors du temps (ne me quitte pas, tant qu’on a que l’amour sont intemporels)

    Brassens, c’est une France encore rurale (le marché de Brive la Gaillarde , et nous au pays on a de beaux assassinats) légèrement égrillarde (le pornographe du phonographe, paroles qui de nos jours n’offusquent plus) anticléricale dans un pays où il n’y a désormais plus de curé

    On a vanté ses paroles, mes les mélodies sont bien plus élaborées qu’il n’y parait, en particulier reprises sur le mode jazz

    Et puis Brassens, Brel , Ferré fumaient tous les trois, ce qui en fait de nos jours des gens infréquentables (la mauvaise réputation a changé)

    Brassens reste grand malgré tout

    Dans les hommages chanté, vous avez oublié Denis Pépin

    Paco, c’était bien aussi


    • Fergus Fergus 7 septembre 2012 09:35

      Bonjour, Georges.

      Il est vrai que certaines chansons de Brassens, sans avoir perdu leurs qualités, sont un peu datées ; si elles étaient des acrtes postales, peut-être auraient-elles pris une teinte sépia. Mais ce n’est pas le cs de toutes, loin de là, et « La mauvaise réputation », « Les philistins » ou « Le pornographe », pour ne citer que celles-là, sont toujours d’actualité. Sans oublier les mises en musique des superbes poèmes d’Arago, Antoine Pol ou Richepin, eux aussi intemporels.

      Content que vous souligniez que Brassens ne s’est pas cantonné à écrire des paroles, mais aussi une musique souvent superbe et plus élaborée qu’il n’y parait lorsqu’elle est jouée en réduction à la guitare. Nombre d ’adaptations jazz en ont effectivement montré la richesse.

      Brassens, soutenu par Ferré, s’était d’ailleurs opposé à Brel lors de la fameuse rencontre des trois : Brel professant que les paroles étaient primordiales, Brassens avait soutenu le contraire, n’hésitant pas à citer les Beatles dont les airs étaient des succès planétaires alors que peu en comprenaient le sens. On peut en débattre, mais le fait est que des paroles superbes sur une médiocre ne feront jamais un grand succès alors que l’inverse est une incontestable évidence.

      Si j’ai tenu à citer Ibanez, je n’ai pas souhaité alourdir le texte en citant tous ceux qui ont servi à leur manière l’oeuvre de Brassens. Chacun, comme vous, peut ici le faire et ce sera une excellente chose.


    • Guy BELLOY Guy BELLOY 7 septembre 2012 14:33

      Bonjour Fergus,

      Brassens avait soutenu le contraire, n’hésitant pas à citer les Beatles dont les airs étaient des succès planétaires alors que peu en comprenaient le sens

      Peut-être que c’est justement la raison de ces succés planétaires. Paroles trop souvent mièvres contrairement aux Stones dont je préfère également la musique. J’aime E.Presley pour sa musique et bien sûr pas pour les textes qui bémolisent fortement l’ensemble. On pourrait multiplier les exemples.
      Il fut une époque où, les églises n’étant pas encore dépeuplées, écouter la messe en latin
      ajoutait à la ferveur mystique. Beaucoup de fidèles furent déconcertés losrqu’on passa au français.
      Ceci dit, bravo pour ces initiatives bretonnes.  smiley


    • Fergus Fergus 7 septembre 2012 16:11

      Bonjour, Guy.

      Il est vrai que les paroles des chansons écrites par les Beatles étaient mièvres, ce qui donne raison à Brassens et à Ferré, pourtant amoureux du texte.

      La grande majorité de la production pop-rock est d’ailleurs caratérisée par des paroles nunuches ou sans grand intérêt, le principal étant d’accrocher une mélodie dans l’oreille du public. En cela, il n’y a guère de différence avec la musique d’opéra du 19e siècle qui valait infiniment plus par la musique que par le livret.

      Pour en revenir à l’opposition Beatles- Rolling Stones, je fais partie de ceux qui apprécient les mélodies plus pop des premiers et le jeu plus rock des seconds. Globalement, les Rolling Stones ont sorti des titres plus énergiques que les Beatles mais à vouloir trop produire d’albums, ils se sont également souvent égarés sur des voies médiocres pour faire nombre. Autres groupes présents dans mon panthéon rock : les Kinks, les Doors, les Pogues, les Flamin Groovies, Lynyrd Skynyrd et, au top, Canned Heat et Creedence Clearwater. àA un degré moindre : Deep Purple, Mott the Hoople et Mötörhead. Sans oublier les pionniers Chuck Berry et Little Richard...


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 7 septembre 2012 16:19

      Meme pas Led zep ,Fergus vous me recopierez 10 fois Starway to Heaven ,na !


    • Fergus Fergus 7 septembre 2012 16:42

      @ Aita Pea Pea.

      Oubli regrettable. Mea culpa !


    • Abou Antoun Abou Antoun 10 septembre 2012 00:41

      Bonjour Georges Yang,
      Brassens chantre de la ruralité, heu ....
      Si vous allez clamer sur leur marché que les brivistes habitent un village, il peut vous arriver une mésaventure (vous voyez...).
      L’ami Georges, défenseur de la France profonde ? Qui sont alors les imbéciles heureux empalés une fois pour toutes sur leurs clochers.
      Et puis partout dans l’œuvre du Sétois il y a ces croquants qui n’ont pas l’air d’être des citadins.
      Pour ce qui concerne l’assassinat je ne crois pas encore que le thème soit la vie paysanne.
      Donc, pour moi, non Brassens ce n’est pas la France rurale, c’est transposable et c’est transposé, il n’y a aucun accent de terroir dans les chansons de Brassens.


    • Abou Antoun Abou Antoun 10 septembre 2012 00:47

      Il est vrai que certaines chansons de Brassens, sans avoir perdu leurs qualités, sont un peu datées
      Donnez nous des exemples, s’il vous plaît, Fergus. Pour moi, elles sont toutes d’actualité (mais c’est peut être moi qui commence à dater ...).
      Brassens nous prend toujours à contre-pied mais on ne s’en rend plus compte car ont connaît ses chansons par cœur, on connaît toujours la fin de l’histoire. S’il y a quelque chose de non convenu c’est bien l’œuvre de Brassens.
      Et merci au passage, Fergus, de lui rendre hommage à ce Georges qui nous élève, qui nous fait monter d’un cran.


    • Georges Yang 7 septembre 2012 09:11

      PS J’oubliais le côté « misogyne » que l’on colle aujourd’hui à toutes les sauces

      Brel était à la même aune

      Dutourd disait :

      Un misogyne est un homme qui a aimé les femmes et a été déçu par elles

      C’est plus applicable à Brel qu’à Brassens


      • Fergus Fergus 7 septembre 2012 09:39

        @ Georges.

        Que l’on puisse taxer Brassens de misogynie relèverait d’une grande méconnaissance du personnage. Notre moustache a d’ailleurs chanté les femmes dans toutes leurs conditions, avec leurs qualités et leurs défauts, le plus beau de ses hommages étant sans doute « Saturne ».

        Brel a, quant à lui, été nettement plus ambigu.


      • Fergus Fergus 7 septembre 2012 09:43

        J’ai oublié un renvoi pour signaler que le mot breton « trugarez » signifie « merci ». Mais sans doute les lecteurs, même peu familiers de cette langue, l’avaient-ils traduit spontanément.


        • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 7 septembre 2012 09:59

          Un petit traitement jazz par Christian Escoudé (il a fait un album complet sur Brassens)
          http://youtu.be/NVwlsh8fhKE.
          http://youtu.be/rE8hd8jrKFA.


          • Fergus Fergus 7 septembre 2012 10:12

            Bonjour, Aita Pea Pea.

            Merci pour ces liens. Bien que très peu « jazz » dans mes goûts musicaux, je les trouve superbes.


          • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 7 septembre 2012 10:37

            Ia orana Fergus ,ce qu’il y a de bien en jouant avec l’esprit « manouche »,c’est que l’on place la musique à la croisée des chemins ,du jazz américain , des musiques européennes(meme le baroque) et latinos,et meme pour certains de la musique « arabo-andalouse »(Titi Robin) .


          • siatom siatom 7 septembre 2012 11:38

            à Fergus

            C’est en tout cas une excellente initiative que cette ballade avec Brassens intitiée par cette association. Voisin de la rue St Helier je l’ai parcourue la 1ere année avec beaucoup de plaisir

            Un engagement antérieur m’empêchera d’y être présent cette année mais bravo à l’auteur pour cette publicité gratuite.Tres bon article également sur Mélenchon, même si je ne suis pas sur d’en partager toutes les analyses. En tout cas sur Brassens ,il n’y a pas l’épaisseur d’une feuille de cigarette entre nous.


            • Fergus Fergus 7 septembre 2012 11:55

              Bonjour, Siatom.

              Merci pour votre commentaire.

              Je regrette moi aussi de ne pouvoir être là dimanche pour cause de séjour dans les Abers programmé depuis longtemps. Je garde toutefois un excellent souvenir de l’édition 2010. Etant très proche voisin de la Promenade Georges Brassens, peut-être y serez vous de retour cette année ?

              Ne pas être totalement du même avis en politique n’est pas un problème car cela alimente le débat et donne à chacun la possibilité de s’exprimer. A cet égard, je respecte toutes les opinions dès lors qu’elles sont argumentées.



            • 1984 7 septembre 2012 17:06

              Dommage cette affiche naïve au point d’en être nulle et plus proche de l’univers de Henri Des que de Brassens !


              • Fergus Fergus 7 septembre 2012 19:39

                Bonjour, 1984.

                La naïveté dans l’expression artistique n’est pas forcément synonyme de médiocité. Et cette illustration de « La chasse aux papillons » vaut sans aucun doute bien d’autres affiches plus ambitieuses au point parfois d’en être pédantes.


              • Radix Radix 9 septembre 2012 11:17

                Bonjour Fergus

                Ma chanson préférée de Brassens est « Les trompettes de la renommée » et elle n’a pas pris une ride !

                Radix


                • Fergus Fergus 9 septembre 2012 13:22

                  Bonjour, Radix.

                  « Les trompettes » est effectivement toujours d’actitualité, et sans doute plus que jamais eu égard aux dérives de la médiatisation.

                   


                • Antoine 9 septembre 2012 15:14

                   Brassens, la simplicité musicale sublimée par la magie du verbe et qui, dans le genre, a eu des prédécesseurs comme Gustave Nadaud.


                  • Fergus Fergus 9 septembre 2012 18:24

                    Bonjour, Antoine.

                    Merci pour cet hommage à Brassens. Une musique effectivement simple mais riche de mélodies accessibles au plus grand nombre sans tomber dans la mièvrerie qui prévaut désormais trop souvent.

                    Gustave Nadaud est très méconnu, y compris, je le confesse, par moi-même. Merci de l’avoir cité ici.


                  • Abou Antoun Abou Antoun 10 septembre 2012 00:57

                    Du point de vue des textes Brassens reste au dessus du lot.
                    Brel est un grand de la chanson qui sait nous émouvoir, et c’est une bête de scène, un acteur né (Ne me quitte pas, les vieux amants, etc...). Brassens s’adresse plus à l’esprit.
                    Ferré sait vous prendre aux tripes avec des choses simples (Avec le temps). Là encore il y a un grand pouvoir émotionnel.
                    On ne peut comparer Brel Brassens et Ferré ils travaillent dans des registres différents. Je dirais que Brassens est sans doute le plus ’intellectuel’ des trois.


                    • Fergus Fergus 10 septembre 2012 09:18

                      Bonjour, Abou Antoun.

                      Globalement d’accord avec vous. On parle souvent de ces trois-là, mais on oublie un 4e : Jean Ferrat, lui aussi auteur de grands textes à défaut d’avoir été un grand compositeur.


                    • Abou Antoun Abou Antoun 10 septembre 2012 11:01

                      Ferrat fait partie, bien sûr des figures emblématiques de la chanson française, mais à cause de son engagement il est beaucoup plus manichéen, beaucoup plus prévisible.
                      Ferrat exprime une sensibilité plus populaire que populiste. Ferrat chante pour une partie de la population, Brassens est universel (« il y a des flics bien singuliers ... »).
                      .

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