« Birdman ». Un Oscar pas volé
Riggan a connu son heure de gloire dans les années 90 en interprétant le super-héros Birdman, mais depuis cette époque il est devenu un acteur has been. Afin de (se) prouverqu’il n’est pas fini, et surtout qu’il est un véritable artiste, il essaye de monter une pièce de théâtre intello à Broadway.
On découvre ici l’envers du décor. Riggan est confronté à toutes sortes de difficultés pour mener à bien son projet . Il doit gérer les conflits entre les acteurs, les relations avec la presse, avec son producteur et aussi ses problèmes personnels, notamment avec sa fille et sa maîtresse.
« Birdman » est une critique acerbe de la célébrité, de l’ambition démesuré, de l’ego surdimensionné des acteurs qui sont prêts à tout sacrifier pour leur carrière.
Les critiques, le public, mais aussi les réseaux sociaux, tous sont à un moment égratignés au passage.
La réalisation, à la fois originale et élégante d’Alejandro González Iñárritu, est l’une des grandes forces du film. C’est filmé de telle manière qu’on a le sentiment d’un plan-séquence de deux heures, ce qui donne un rythme extrêmement soutenu au film.
Keaton est époustouflant du début à la fin, il obtient ici le rôle de sa carrière.Il y a d’ailleurs beaucoup de similitudes entre son parcours d’acteur et celui de Riggan. Tous les deux ont incarné des héros de Blockbusters avant de disparaître plus ou moins des écrans. Quant à Edward Norton, il est lui aussi en tout point remarquable dans son rôle de grande vedette du théâtre insupportable.
Les autres acteurs, à l’image d’Emma Stone et Naomi Watts, sont tous au diapason.
Ajoutons à l’ensemble des dialogues savoureux, et vous avez la panoplie parfaite de l’excellent film.
Birdman a reçu 4 Oscars dont meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario original ainsi que la meilleure photographie.
Il n’est pas simple de passionner le grand public avec les états d’âme du monde du théâtre ou du cinéma, et Birdman y réussit avec intelligence, humour et talent.
Mais d’autres films ont abordé le sujet bien avant……
« Sunset Boulevard » (1950) de Billy Wilder .
Jeune scénariste sans travail et sans argent, Joe Gillis est poursuivi par deux redoutables créanciers. Il réussit à se cacher dans la villa de Norma Desmond, grande star du cinéma muet, à présent âgée, mais qui rêve toujours des feux de la rampe…
« Les feux de la rampe » (1952) de Charles Chaplin.
Dans ce film, le clown Calvero est désormais un homme vieillissant qui noie sa déprime dans l’alcool. Mais un jour, en rentrant chez lui, il sauve de la mort sa jeune voisine qui tentait de se suicider…..
« Les Ensorcelés » (1952) de Vincente Minnelli.
Jonathan Shields, autrefois l’un des plus brillants producteurs d’Hollywood, est au bord de la ruine. Harry Pebbel, son ancien collaborateur, réunit le réalisateur Fred Amiel, l’actrice Georgia Lorrison et le scénariste James Lee Bartlow, aujourd’hui célèbres, et qui doivent tous leur gloire à Shields.
« Eve »( 1950) de Joseph L Mankiewicz .
Eve Harrington s’apprête à recevoir la plus haute distinction pour une interprétation théâtrale. Sur cette première image de réussite éclatante, Mankiewicz greffe une question : comment cette débutante en est-elle arrivée là, quelques mois seulement après avoir été engagée comme secrétaire par la grande comédienne Margo Channing ?
« Le dernier métro » (1980) de François Truffaut
A Paris, en 1942, Lucas Steiner, un metteur en scène juif, s’est officiellement réfugié en Amérique, laissant la direction du Théâtre Montmartre à son épouse, Marion, une comédienne. En réalité, il vit dans les caves de l’établissement, qu’il n’a pas pu se résoudre à abandonner. Marion lui rend visite tous les soirs et recueille ses directives.
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