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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Calogero, le Pirate Pro-HADOPI

Calogero, le Pirate Pro-HADOPI

Calogero condamné pour contrefaçon, c’est toute une communication à revoir...

Tout le monde ne connaît pas forcément Calogero. Le nom éveille bien quelque chose, il fait de la musique, oui, mais encore ?
 
Et bien fort de ce petit succès, ce musicien, pardon, cet Artiste se voyait également des qualités morales.
 
Anéfé ... Pardon, hum, : En effet, rappelez-vous, c’était pendant l’été 2008...
Profitant de la torpeur estivale, Mme Albanel présentait La toute nouvelle loi HADOPI en conseil des ministres.
 
C’est à ce moment que, face à la défiance populaire, lui et une cinquantaine de camarades entreprirent d’éduquer les foules.
Pour ce faire, ils lancèrent un appel larmoyant à lutter contre le téléchargement illégal, le piratage, ce vice immonde qui sommeille au fond de chaque geek.
N’écoutant que leur courage, ils soutinrent le Gouvernement et lui dirent "Tenez-bon la barre, bordez les voiles ! Avec votre aide, nous échapperons aux pirates !"
Excusez-moi, je deviens lyrique. Je vous en livre un extrait céans : " Nous sommes inquiets, très inquiets. La France a créé les droits d’auteur. La France adore la culture. La France aime aussi beaucoup l’Internet haut débit et, à outrance, les téléchargements de musique ou de films. (...) Ne soyons pas hypocrites. (...) Le projet de loi, proposé par la ministre de la Culture nous donne de très bonnes cartes pour qu’Internet, la culture et la création soient réconciliés. Nous le soutenons. "
Magnifique, n’est-il pas ? 
 
Venons-en à la deuxième partie de cette odyssée. Le sujet du droit d’auteur est complexe en soit, et il protège si bien l’artiste dans nos douces contrées que l’on peut aisément pirater sans le savoir. Pour ceux qui en douteraient, il suffira d’évoquer ici les quelques galères récentes de l’UMP dans l’application de ce droit. Aujourd’hui donc, c’est au tour de ce brave Calogero : Le Tribunal de Grande Instance de Paris viens de condamner le troubadour pour contrefaçon de droits d’auteurs. Le "motif d’accompagnement" dans sa chanson "Un jour parfait" partageait des "caractéristiques essentielles" d’une oeuvre déposée un an plus tôt à la Sacem. Serge Didier et Arnaud Pierrat, auteurs-compositeurs du titre "Le feu de Willial" pensaient bien avoir été plagiés. Le Tribunal leur aura donné raison. Comme il a systématiquement donné raison au plaignant dans les affaires de l’UMP évoquées plus haut.
 
Soit donc, voici le sieur Calogero condamné ainsi que son frère, son éditeur (Klaxon Impek International Music Publishing), son producteur (Rapas, non, ce n’est pas une blague), et son distributeur (Universal, Pascal Nègre PDG).
Là, le Pascal il est malin : C’est Rapas qui paiera l’amende d’Universal, ils ont un contrat qui le dit. Et oui, on n’attaque pas Universal en contrefaçon, c’est lui qui mène le bal.
En attendant, tous les condamnés doivent verser 40000 euros pour les droits patrimoniaux et 5000 euros pour les droits moraux des auteurs.
Mais ils gardent leur connexion internet...
tSbeNjY
 

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6 réactions à cet article    


  • paoum 31 mars 2010 10:58

    le sample, c’est pas vraiment du plagiat, c’est une recomposition avec plusieurs autres qui donne un sens musical complètement différent, c’est trés limité en temps ( quelques secondes).
    depuis des années, les utilisateurs de samples paient des droits d’auteurs et des pourcentages sur recette, qui plus est, les samples sont cités sur les disques.(ex : too many dj’s, lire la jacquette, et tant d’autres).

    il existe aussi d’immenses banques de sons totalement libres de droits, des samples tellement triturés qu’ils ne ressemblent plus du tout à l’original.

    si on veut, la musique « traditionnelle » c’est combiner des sons (notes ou pas) et des silences par l’intermédiaire d’un instrument ; le hip-hop, l’électro et les musiques qui utilisent le sample, c’est combiner des parties de musiques et des silences, c’est la même chose à une autre dimension, que permettent l’électronique et l’informatique.

    si M.calogero avait cité les auteurs du motif musical incriminé ci-dessus, leur avait versé leurs droits d’auteurs, tout cela ne serait pas arrivé ; mais les grosses prod misent sur le découragement des auteurs devant une action en justice, qui coûte du pognon.
    je trouve la condamnation assez clémente.


  • King Al Batar King Al Batar 31 mars 2010 10:43

    A trolleon, bonjour.

    En ce qui concern le sample, s’il est trop long ou s’il est trop reconnaissable, des droits d’auteurs peuvent être réclamé et cela arriv bien plus souvent qu’on ne l’imagine.

    Pour moi le sample dans toutes les musiques électronique, et pas seulement dans el Rap, n’est pas forcément un plagia. En littérature, je le comparerai à une citation. C’est a dire qu’on utilise les arguments, ou la musique d’un autre, pour developper sa propre argumentation, ou sa musique..... Bien sur cela peut necessiter un accord de l’auteur.

    Copier des textes, c’est pas tout a fait pareil. C’est manifestement une appropriation du travail et du talent d’autrui.


    • King Al Batar King Al Batar 31 mars 2010 11:30

      Salut mon pote le Storm Brigah.

      J’espere que tu vas bien. ?


    • King Al Batar King Al Batar 31 mars 2010 10:52

      Le plus bel hommage d’un sampleur à ses auteur s’appelle Shaolin Soul. Pour ceux qui ne connaissent pas ses albums, le principe est simple : L’un des plus grand réalisateur de Rap américain RZA du Wu tang (celui qui a réalisé une partie de la BO de Kill Bill également) et qui a sorti plus de 15 albums pour différents rappeurs qui sont largement passés au stade du classic, a sorti trois CD dans lequel il compile tous les morceaux qu’il a samplé, afin de rendre hommage et permettre à leur auteur de percevoir des royalties supplémentaires grace à lui. Un juste retour des choses, c’est grace à eux qu’il en est là ou il est, et du coup il rend la pareil en proposant trois compilation absolument démentiel.

      Ce qui est le plus surprenant c’est que le DJ de gros Rap, n’a quasiment samplé que de la pur soul ou funk des années 70. Bref quand on entend les originaux et ce qu’il en a fait, on se dit quand même que le mec est ultra talentueu....

      petit lien pour ceux que ca interesse :
      http://fr.wikipedia.org/wiki/RZA
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Wu-Tang_Clan
      http://www.chronicart.com/musique/chronique.php?id=6449


      • Voris 31 mars 2010 16:42

        Il y a sample et sample. Quand ce sont simplement des suites d’accord ou de rythmes traditionnels éculés (rock, samba, blues...), on peut les considérer du domaine public car ils sont standard. J’en ai utilisé 2 ou 3 pour mes créations personnelles, ne sachant pas jouer la samba par exemple. Sinon à peu près toujours je les réalise moi-même à l’instrument. Mais même quand on crée, on n’est pas sûr d’inventer du neuf...Un doute taraude toujours le compositeur.
         
        Quand les transformations des oeuvres originelles constituent des « oeuvres de l’esprit » originales, personnelles, il n’y a juridiquement pas plagiat. Ici, ce n’était pas le cas.


      • orage mécanique orage mécanique 31 mars 2010 14:19

        et il doit y avoir des accords maintenant pour les samples,
        car il y a quand même eu des procès assez retentissant dans les débuts et ce n’était d’ailleurs pas dans le Rap
        pour les plus célèbres MARS (pump up the volume) ou The verve (biterswette Harmony)

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