Chabrol : pourquoi si jeune ?

On ne le voyait pas tirer sa révérence si vite et quitter ainsi la scène d’un monde sur lequel il a jeté tout sa vie, un peu comme Balzac, un regard cruel et acide, tendre et émouvant, corrosif et drôle, passé maître-es-ambigüité, du moins pour les films les plus réussis, ceux qui resteront.
- Un oeil entraîné à disséquer au scalpel la nature humaine avec acuité, jusque dans ses aspects les plus ambigüs, les plus noirs parfois, côtoyant le crime, comme Dostoievski.
- Une caméra, filmant la vulgarité avec grâce, sachant transfigurer les plus sombres aspects de la psychologie humaine, l’insoutenable parfois, ce que rarement nous osons regarder en face ou évoquer. Une esthétique de la représentation du pire, rendue possible par une distance curieuse, amusée parfois, indulgente souvent, sans morbidité ni complaisance, sans didactisme ennuyeux.
- Un lecteur attentif de la complexité de l’âme humaine, du bal des pantins, de l’enfer qui nous habite parfois, la fleur du mal . Je est un autre...
- Un homme qui savait donner aux femmes la place qui leur manquait, généreux envers tous ceux qu’il côtoyait, pas seulement sur les plateaux de tournage, qui ne se prenait pas au sérieux, ouvert aux critiques, du moins les plus pertinentes, celles qui ne confondaient pas réalité et fiction sur la réalité, libre sublimation esthétique.
Salut Claude !
Les films que tu aurais pu produire encore nous manqueront....
Sur le même thème
Gustave Flaubert, l'artisan de la fureur d'écrireInfanticide néo-natal : le retour à la barbarie
Gustave Flaubert : L'ivresse artiste
Illusions perdues : le film à ne pas rater au cinéma!
L’insolite procès de Gustave Flaubert
5 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON