Chocotte music, Dominic Frontiere
Qui n’a pas un jour frémi ou vibré à l’écoute de la musique de Dominic Frontière, un grand nom d’un art négligé et pourtant, tellement indissociable du 7ème, comme du 8ème.
Cet homme qui a écrit et arrangé la musique de plus de 85 films et presque autant d’émissions de télévision vous est forcément familier, même si peu de gens sauraient mettre un nom sur son visage.
Né dans une famille de musiciens en 1931, Dominic Frontiere a tâté de nombreux instruments avant d’arrêter son choix sur l’accordéon, sans pour autant rechigner à explorer le registre classique. Un judicieux terrain d’entraînement pour un futur arrangeur de métier.
Au début des années 50, une rencontre capitale va influencer le cours de sa vie. C’est Alfred Newman, directeur musical à la 20th Century Fox, qui le fait embaucher dans la prestigieuse maison, comme compositeur arrangeur, chef d’orchestre.
Il composera donc pour la pellicule et, à ses débuts, il se bornera le plus souvent à arranger le travail des autres.
Heureusement, l’éclectisme est l’ennemi de la routine.
Bon jazzman, il grenouille un temps dans la sphère Blaxploitation, qui influencera son style, témoin la musique de la série Brannigan.
Il fonde son propre sextet, avec lequel il enregistre quatre albums parus chez Liberty Records, sans lâcher l’accordéon pour autant, allant même jusqu’à sortir un album assez étonnant, avec le Mighty Accordion Band, qui réunit une vingtaine d’accordéonistes de renom.
In 1967, il est engagé pour écrire la musique du premier western de Clint Eastwood : Pendez les haut et court
Le style Frontiere, c’est un zeste de harpe, une variété de cuivres et surtout ces fameux violons inquiétants qu’il utilise à merveille pour les séries de science fiction, et qui feront beaucoup pour sa notoriété.
Il est vrai qu’il a inscrit son nom au bas de quelques séries cultes comme l’Immortel et surtout Les Envahisseurs et Au delà du réel.
Vu d’aujourd’hui, sa musique est à la fois inventive et délicieusement ringarde, comme en témoigne l’album "On any Sunday". Une musique qui aura tout de même eu le mérite de bercer plusieurs générations d’amateurs de séries télévisées américaines.
Supplanté dans les années 70 par Enio Morricone, devenu le nouveau chouchou des producteurs, Dominic Frontiere prendra un peu de recul pour se consacrer, au sein de la Paramount, au lancement d’une unité de production musicale dédiée au cinéma.
Dès lors, l’homme se fait plus discret, hormis une petite incursion dans la colonne faits divers.
A 80 ans bientôt, il profite d’une retraite bien méritée. Merci monsieur Frontiere !
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