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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > « Dheepan » de Jacques Audiard. Un final grotesque

« Dheepan » de Jacques Audiard. Un final grotesque

En préambule de mon billet, j’aimerais dire à ceux qui ont le désir de voir rapidement « Dheepan », que je vais dévoiler ici la fin du film.

L’histoire : « Dheepan’, dernier film réalisé par Jacques Audiard, palme d’or à Cannes en 2015, raconte l’histoire d’un ancien soldat,d’une jeune femme et d’une petite fille, qui se font passer pour une famille afin de nuire la guerre civile au Sri Lanka. Réfugiés en France dans une cité sensible, se connaissant à peine, ils tentent de se construire un foyer.

Commençons par les réussites du film. Il y a tout d’abord la réalisation, mais avec Audiard on sait que sur ce point on est en de bonnes mains. Les acteurs sont tous très bons également, à commencer par notre petite « famille ». On est également impressionné par la performance de Vincent Rottiers dans son rôle de caïd.

téléchargement

Pendant une bonne heure on assiste à la bonne volonté de cette « famille » pour réussir son intégration. Mais tout n’est pas si simple.

La racaille des banlieues est présente en permanence, c’est elle qui fait la loi. Sur ce point, le film est très réussi, il a des allures de reportage. On nous montre aussi les difficultés d’une famille qui n’en est pas une, les complications et les heurs que cela peut engendrer.

Et puis dans sa dernière partie, on ne sait pas trop pourquoi, Audiard nous transforme Dheepan en Rambo. Il débarrasse la banlieue de toute sa vermine. Le film très proche de la réalité jusque là part dans le grand n’importe quoi. Evidemment que l’on souhaite tous voir nos banlieues enfin débarrassées de ceux qui pourrissent l’existence des gens qui aimeraient y vivre paisiblement, mais de là à sombrer dans le navet style Steven Seagal, on pouvait espérer mieux.

Mais il y a encore pire avec la dernière scène qui se révèle être d’un grotesque total. Nous y découvrons Dheepan avec sa petite famille en Angleterre. On le voit heureux dans un joli petit pavillon, un bébé dans les bras. On a vraiment le sentiment que face à la triste réalité des banlieues françaises, Audiard veut nous laisser croire qu’il suffit de franchir la Manche pour découvrir le paradis terrestre.


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12 réactions à cet article    


  • Fergus Fergus 5 septembre 2015 13:29

    Bonjour, Fatizo

    Sur ce final grotesque, la plupart des critiques se rejoignent. Comme la plupart soulignent également à quel point la première partie est réussie et la seconde ratée, du fait d’une description par trop excessive et irréaliste des cités.

    Mais au final, il n’y pas lieu d’être surpris : Audiard n’est pas le grand cinéaste que l’on prétend, et il le démontre une nouvelle fois, en sombrant dans le ridicule comme il l’avait déjà fait avec « Sur mes lèvres ».


    • fatizo fatizo 5 septembre 2015 18:18

      Bonjour Fergus,

      Aujourd’hui j’ai vu ce film
      Si a mémoire est bonne, il était également en compétition à Cannes.
      Et bien , malgré une bande annonce qui ne lui rend pas toujours service, ce film est bien meilleur que Dheepan. Beaucoup de belles idées, de poésie dans ce joli film.
      Le cinéma belge est vraiment très créatif.

    • Fergus Fergus 5 septembre 2015 23:05

      @ fatizo

      J’attends avec impatience d’aller voir ce film. Je suis d’ailleurs un grand amateur de ce cinéma belge tout à la fois déjanté et chargé de poésie.

      Bonne nuit.


    • Esprit Critique 5 septembre 2015 15:50

      Rien ne résiste à l’idéologie, pas même u talent de cinéaste.


      • fatizo fatizo 5 septembre 2015 18:21

        @Esprit Critique

        A la limite je me moque de l’idéologie, si cela repose sur un message bien construit .

      • Esprit Critique 5 septembre 2015 18:35

        @fatizo
        Mais perso le bourrage de fion , la « moralisation » et la culpabilisation à longueur de journées, pour devellopper des conneries que le réel infirme, ça me gave grave.


      • Yohan Yohan 5 septembre 2015 16:19

        Pourquoi une fin grotesque, ce même argument est comme par hasard repris sur toutes les chaînes publiques gauchisantes ?. La bien-pensance aurait sans doute rêvé que les caïds capuchés laissent ensuite cette famille en paix dans la même cité. Moi je trouve plutôt cohérent qu’il se casse en Angleterre pour échapper aux inévitables représailles. Au moins, là bas, il retrouve sa communauté. En toute logique, qu’il se casse de ce pays malade de ses banlieues et de l’hypocrisie ambiante, je trouve que c’est une issue tout à fait logique 


        • fatizo fatizo 5 septembre 2015 18:25

          @Yohan
          Vive le communautarisme. Voici le message d’une certaine droite, et aussi d’une partie de la droite (j’essaye de ne pas aire dans le manichéen). C’est magnifique pour réussir l’intégration.

          Non, ce que je reproche à ce film, ce n’est pas qu’il dénonce la racaille,(je le fais aussi dans mon billet), c’est qu’il est irréaliste, et surtout qu’il nous présente l’Angleterre comme un paradis, sans nous dire comment il a réussit dans ce pays si merveilleux.
          Mais pour certains tout est mieux que la France, même pour des cinéastes qui y font fortune.

        • fatizo fatizo 5 septembre 2015 18:26

          et aussi d’une partie de la gauche (rectification)


        • legrind legrind 7 septembre 2015 11:26

          @fatizo
          fatizo 5 septembre 18:25

          @Yohan
          Vive le communautarisme. Voici le message d’une certaine droite, et aussi d’une partie de la droite (j’essaye de ne pas aire dans le manichéen). C’est magnifique pour réussir l’intégration.

          _________

          Qui a créé le communautarisme en France si ce n’est justement certaines communautés , d’une certaine religion, chouchous de la gauche et qu’on ne saurait stigmatiser (un indice : je ne parle pas des vietnamien-chinois-polonais-mauriciens) ?


        • bakerstreet bakerstreet 5 septembre 2015 16:34
          Bonjour
          Oaui, je me fie assez à votre jugement. Vu le scénario je sens que je n’aimerais pas. Je me suis déjà fait avoir avec « de rouille et d’os ».très grotesque....Des trucs faits pour marcher à l’internationale, récupérant dans le fait social, pour faire tendance.Les royalties soyons en sûr, n’iront pas aux immigrés, ni aux banlieues. Tout ce récupère en ce monde. Quand je n’aime pas un film, je ne vois pas les personnages d’une histoire, quelle que soit la valeur des acteurs ; Je vois les caméras partout, hors champ, et tous les techniciens affairés autour..
          Audiard me fait chier dans tout ce que j’en ai vu. Et pourtant un IMMMMMense cinéaste, nous disent les critiques. Bon sang ne saurait mentir. Et déjà ce coté là m’irrite..Je sais je devrais pas. C’est pas parce que le père a fait le métier que le fils n’aurait pas droit...Sauf que ce n’est que rapport incestueux dans le cinéma la chanson, etc....Le lion de la MGM devrait bouffer tout le monde à la fin du film...je me demande parfois si je ne suis pas devenu un vieux con, incapable de sensibilité moderne « brute de décoffrage »...Et puis je vois cette série qui passe sur « Arte »...Ca s’appelle « Heimat » et c’est la grâce, en noir et blanc à l’ancienne, pas un plan en trop pas un effet de trop, basé sur l’homme, sa qualité d’héros ordinaire. 
          Toute l’histoire d’un pays sur 100 ans et plus est là, à travers ces destins d’’hommes ordinaires, ces héros....Alors on s’aperçoit que le vrai cinéma est toujours aussi vivant, que tout n’est que distribution. "Mais c’est ce que le public veut, exige même ! Les mêmes arguments que les industriels vous rabâchent pour vous persuader qu’il n’y a pas d’alternative à la médiocrité des produits marchants de toutes espèces

          • fatizo fatizo 5 septembre 2015 18:32

            @bakerstreet
            Je n’avais pas vu de film d’Audiard depuis « Un héros très discret », j’ai voulu suivre la mode.

            C’est vrai que ce cinéma finalement n’est pas très créatif, que le scénario est assez faible.
            Sur ce sujet, le dernier film de Jaco Von Doermel, Le Tout Nouveau Testament, est bien plus fort.

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