• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Dixième prix Europe pour le théâtre

Dixième prix Europe pour le théâtre

Du 8 au 12 mars se tient à Turin la manifestation de remise du Prix Europe pour le théâtre. Cette édition révèle sa connexion entre cet art et les problèmes qui touchent les sociétés contemporaines.

La Xe édition du prix Europe pour le théâtre, qui se déroule à Turin du 8 au 12 mars, récompense cette année Harold Pinter. Dramaturge, metteur en scène, poète et scénariste anglais, Pinter a reçu en 2005 le prix Nobel de littérature. Cette prestigieuse reconnaissance européenne accordée au travail théâtral prime les personnalités ou les institutions théâtrales qui contribuent à la réalisation d’évènements culturels déterminants pour la compréhension entre les peuples.

L’événement s’accompagne du VIIIe prix Europe Nouvelles réalités théâtrales qui, cette année, est attribué à Oskaras Korsunovas, jeune metteur en scène lituanien de Vilnius, et à Josef Nadj, chorégraphe et directeur du Centre chorégraphique national d’Orléans. La manifestation consacre aux lauréats, pendant les cinq jours des rencontres, des spectacles en avant-première, des lectures et des publications. Cet événement international est une occasion rare pour les artistes, critiques, professeurs, directeurs de théâtres et de festivals, journalistes du monde entier, de se rencontrer. Mais l’événement n’est pas qu’une manifestation pour tout le gotha du théâtre européen. L’équipe d’Alessandro Martinez, secrétaire général du prix Europe pour le théâtre, réalise un travail pointu de sensibilisation auprès du public de Turin, notamment en direction des écoles de théâtre.
L’attrait particulier de cette Xe édition réside dans sa programmation courageuse, qui s’inscrit au cœur de l’actualité. Elle se veut le témoin d’une époque déconcertante, où en l’espace de quelques années, bon nombre de nos certitudes et références ont été ébranlées. Le terrorisme, la guerre, la survie des démocraties trouvent un lien avec le théâtre, art qui dans cette manifestation accompli son rôle civil. Ranconi, Pinter, Nadj, autant d’auteurs qui viennent nous parler des problématiques auxquelles le monde est confronté actuellement.

Pourquoi donc organiser un tel événement autour d’un art nécessaire mais minoritaire, en plein cœur des Jeux olympiques d’hiver accueillis justement cette année par la cité piémontaise ? Les organisateurs ont pris le risque de voir la manifestation occultée alors que les caméras et les micros sont tendus ici sur les Olympiades. Mais il s’agit là en fait d’une volonté partagée entre les organisateurs et la ville de Turin, car la remise du Xe prix a été insérée dans un programme particulier et innovant pour la culture, réalisé à l’occasion de ces Olympiades d’hiver. Lors de la cérémonie d’ouverture, Monsieur Alfieri, adjoint à la culture, a affirmé que Turin ne pouvait plus vivre uniquement de l’industrie automobile. Turin, capitale pendant des siècles, redécouvre aujourd’hui la richesse de son passé et de son patrimoine. Une richesse masquée par le miracle industriel de l’après-guerre, et qui s’avère aujourd’hui l’un des moteurs de la reconversion de la ville. La culture, devenue le fer de lance du plan stratégique et du développement de la ville, affirme la mutation de Turin, ville de production industrielle, en ville de production culturelle. Les investissements de ces dernières années ont été colossaux, tant en termes d’espaces, de structures que d’évènements culturels.

Turin, cernée par les Alpes et traversée par le Pô, est devenue une ville attractive et agréable pour qui aime découvrir les merveilles d’Europe. Palais, jardins, places, églises, musées, dont le très impressionnant musée du cinéma, ou encore la Pinacothèque Agnelli, cette grande cité de 900 000 habitants présente l’avantage de se visiter facilement à pied.

Turin se veut au cœur de l’actualité culturelle européenne. Jean Monnet, en privé et dans ses mémoires, confiait : « Si je devais recommencer, je recommencerais par la culture. » Turin illustre aujourd’hui cette affirmation. Mais il a fallu trente années pour que l’Europe se préoccupe de la culture et qu’elle pense une politique culturelle. Le premier commissaire européen à la culture, Carlo di Ripa, fut nommé en 1984, et son budget n’était, à l’époque, que de trois millions d’euros. Il est passé depuis de sept centimes d’euro par Européen à environ trente centimes. Mais si de nombreux hommes politiques affirment que se connaître à travers l’art et la culture sera l’un des grands objectifs de l’avenir de l’Europe, et que cette stratégie offre une contribution sérieuse à la construction européenne, il faut signaler que le projet visant à consacrer 1% du PIB à la culture n’a pas abouti.

En attendant, le prix Europe pour le théâtre offre un panorama sur un art aidant à faire connaître, à apprécier et à rencontrer identités et différences du vieux continent.


Moyenne des avis sur cet article :  4.24/5   (21 votes)




Réagissez à l'article

2 réactions à cet article    


  • jb (---.---.63.115) 10 mars 2006 20:25

    cet article donne envie d’aller, tout comme le journaliste, déambuler dans Turin et voir toutes ces pièces...et nous renseigne dèjà sur l’ambiance qui règne là-bas...on attend la suite !


    • zaza (---.---.154.184) 10 mars 2006 21:41

      tout à fait d’accord avec JB de Paris ............. la curiosité est en éveil ........... on attend la suite ................ alors à demain .....

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès