Donjon, la petite BD qui monte, qui monte...

Cette série, créée en 1998, est un phénomène artistique qui prend de plus en plus d’ampleur dans le monde de la bande dessinée. Elle se divise en trois époques : Poltron-minet, Zénith et Crépuscule. Chacune d’elles retrace une partie de l’histoire d’un mystérieux édifice qui ne cesse d’évoluer avec le temps. Ce lieu, c’est le donjon. Regorgeant de pièges sanglants mais surtout de trésors fabuleux, il est le rendez-vous d’aventuriers en quête de gloire et de richesses. Mais Marvin le terrible dragon, Herbert le canard trouillard, Hyacinthe de Cavallère le gardien et patron du donjon, et toute leur troupe, sont là pour leur barrer la route. Le ton de la série se veut plutôt humoristique. Après une bonne bagarre bien tranchante, nos héros sont capables de se mettre en grève afin qu’on rediscute leurs conditions de travail. Mais l’humour est souvent un prétexte pour les auteurs qui n’hésitent pas à aborder des sujets graves tels que le viol (Les habitants des profondeurs), ou le fanatisme (Des soldats d’honneur). Le style graphique simple et les traits irréguliers du dessin ajoutent un certain charme à la série. On reconnaît tout de suite le coup de crayon si particulier de Trondheim, vainqueur du dernier festival d’Angoulême. Ajoutons à cela des scénarios pleins de profondeur qui nous interpellent sur les absurdités dont l’homme fait souvent preuve.

A ce jour, 26 épisodes composent l’Univers Donjon sur lequel une dizaine de dessinateurs sont déjà intervenus (Larcenet, Menu, Blain, Yoan...). Je vous conseille la lecture de ces petits bijoux de la BD. Commencez par le numéro de votre choix, peu importe. En effet, ils ne paraissent pas dans l’ordre chronologique. C’est à vous de reconstituer l’histoire, comme pour un puzzle.

Alors, courez vite chez votre libraire, et bonne lecture...