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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Ecrire pour qui ?

Ecrire pour qui ?

Ecrire pour qui ? Si vous écrivez des romans ou des essais, vous avez une chance d’être lu par quelques milliers de personnes, à condition que vous soyez publié, bien entendu. Si vous écrivez des poèmes, alors, vous ne serez lu que par quelques centaines d’individus, ces mêmes individus qui vous auront lu dans des revues littéraires. Et, si vous publiez des recueils de poèmes (à compte d’éditeur, c’est préférable), alors là, vous devez assurer vous-même le plus souvent leur promotion (en envoyant des dizaines de services de presse, en donnant parfois votre livre à vos amis et proches) et de toute façon le paiement des droits d’auteurs n’existe pas en poésie, vous réaliserez peu de bénéfices, vous aurez un succès d’estime (si succès il y a), un succès critique (parfois) et vous serez de toute façon pauvre ! Le poète a tout intérêt à être parolier et écrire des chansons, membre de la Sacem et faire du slam !

S’il écrit de la poésie contemporaine, exigeante, comme celle d’Alain Suied, poète métaphysique qui "nous" interroge avec ses aspirations à l’absolu et au secret des mondes ou comme celle de Roger Lahu qui fait un excellent travail sur le langage, la syntaxe et les mots, alors là, il n’est pas sûr d’être (connu) reconnu du grand public ! Le poète désormais est comparable au philosophe : il est lu par des universitaires et des enseignants, il passe à France Culture ou sur Arte, mais il n’est pas sûr d’être lu par un plus grand nombre et de passer dans les talk-shows à la mode sur France 2 ou sur Canal+ ! Mais est-ce important ? Je suis "poète" moi-même, sensible à la reconnaissance de mes pairs, au jeu des médias, mais je sais que la célébrité peut pervertir le talent, si l’écrivain, diverti par le spectacle mondain et la confusion du monde du spectacle, ne continue pas à travailler sa "langue" !

Le poète cependant a pour mission de continuer son sacerdoce : écrire et jouer avec le langage ! Tant qu’on le citera toujours à la fin d’un banquet ou qu’on empruntera ses mots pour des déclarations d’amour, il est sûr de ne pas écrire pour rien ! Et pour finir un de mes poèmes inédits (dont je suis bien entendu l’auteur) :

SOLEIL D’AVRIL

J’ai marché
en essayant de suivre le soleil d’avril

J’ai laissé mes doutes
sur le terre-plein
j’ai pris quelques cahiers
un crayon et une gomme
un dictionnaire

Et j’ai commencé à écrire

Eric Dubois


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13 réactions à cet article    


  • Sandro Ferretti SANDRO 16 avril 2008 12:14

    Ecrire pour qui ?

    Mais pour soi, bien sur...

    Sinon, hormis pour quelques happy few, c’est à la fois illusoire et impudent (croire que l’on va illuminer la vie des gens ) .

    Mais j’imagine que vous le savez bien.


    • biztoback 16 avril 2008 12:29

      Si vous pensez devenir connu grâce à la poèsie... bah nan c’est fini, dj est une voie plus sure.


      • rocla (haddock) rocla (haddock) 16 avril 2008 12:29

        Salut Sandro ,

         

        J’ aurais fait la même réponse que toi , au silence entre les mots près .

         

        Dubois a une écorce pas superficielle .


        • gecko gecko 16 avril 2008 16:37

          Pour ma part j’écris d’abord pour mon plaisir, et puis j’ai eu la chance de m’autopublier sur un blog et j ai pu mettre quelques textes...

          les quelques retours que j’ai eu(il faut bien le dire la poésie ne déchaine pas les foules) m’ont fait plaisir et j’ai découvert un autre aspect de l’écriture et de la poésie.

          Car finalement, que recherche t on dans le plaisir d’être lu ? si ce n’est surtout d’être apprécié et critiqué(pas dans le mauvais sens du terme bien sur !).


          • La Taverne des Poètes 16 avril 2008 16:45

            C’est un sujet que j’abordais avec une amie l’autre jour. Je disais : on écrit de la poésie pour soi et pour une petite poignée de personnes, pas pour la gloire ni pour la postérité. La poésie ça doit être gratuit. Au mieux, on se rembourse un peu sur les recueils auto édités.

            Je n’aime pas les slameurs qui n’écrivent que pour faire du bruit autour d’eux. Mais quelques-uns heureusement - pas nombreux- sont honnêtes dans leur démarche.

            La prose, c’est différent de la poésie en ce sens que c’est plus social (La prose se prête au dialogue, la poésie non) et moins intimiste (on peut critiquer plus aisément que la poésie qui est l’expression de l’être profond et qu’on ne peut trop critiquer sans blesser sérieusement son auteur). En prose, on écrit pour être lu d’un public que l’on voudrait un minimum étendu.

            En ce qui me concerne (puisque nous sommes dans l’échange de témoignages), pour ma poésie, je me satisfais de 15 visiteurs par jour sur mon petit site. Pour les nouvelles que je suis en train d’écrire, j’espère pouvoir un jour trouver plusieurs centaines de lecteurs. Pour mes chansons, je refuserai toujours d’écrire des tubes.

             

             


            • Gasty Gasty 16 avril 2008 20:03

              Le nez sur la vitre

              je regarde

              je renifle et je me dis....

              Q’autant de froideur

              ma glace le nez !

               

              ATCHOUMMMM... !

               

              Gasty ( PS : J’ai un bronchite en ce moment)


              • Méric de Saint-Cyr Méric de Saint-Cyr 16 avril 2008 23:53

                D’accord avec Sandro, c’est un fait de la psychologie humaine : on écrit d’abord pour soi.

                Evidemment, comme je ne suis pas poète, je ne me suis jamais confronté à ce problème. J’écris dans mon domaine (psychosociologie) et c’est autre chose. Ce n’est pas de la littérature mais de la didactique, et donc ça ne s’adresse pas à des bibliophages mais à des étudiants ou des chercheurs.

                Ce qui me paraît essentiel et fascinant c’est l’immense pouvoir de l’écriture. Ne dit-on pas verba volens, scripat manent ?

                Alors ne venez pas vous plaindre de ne pas pouvoir vivre de votre plume et songez plutôt à l’immense désert intellectuel de ces gens qui, dans les pays les plus pauvres, n’ont pas accès à l’apprentissage de l’écriture et de la lecture.

                On dit souvent que la supérioté de l’homme sur les animaux, c’est la complexité de son langage. Je ne suis pas d’accord. La vraie différence, c’est que l’homme a inventé un moyen de graver les mots dans la pierre…


                • Antoine Diederick 17 avril 2008 09:15

                  écrire c’est prendre de la distance avec soi-même, c’est utile entre autres choses....


                  • Dominique LIN Orange Libre 17 avril 2008 11:06

                    Le sujet est vaste

                    Au début tu écrits pour toi, puis tu te prends au jeu. J’ai eu la chance qu’un éditeur indépendant m’édite, mais, le marché du livre est comme le reste, réservé aux majors.

                    Quand Gallimard, Grasset ou les autres publient 50 livres au mois, catalogue rempli de fils de... anciens..., ou autres défrayeurs de chriniques, les petits éditeurs bâtissent leurs catalogues à coup de 5 ou 10 titres par an.

                    Les peitits n’ont pas accès aux médias (sauf en payant, mais trop cher) Les salons les invitent pour boucher des trous entre les stars. Les librairs sont maqués par les gros éditeurs et ne prennent pas le risque de promouvoir les inconnus.

                    Alors, définitivement, si on n’écrit pas pour soi et pour le lecteur anonyme... autant arrêter, à moins qu’on n’ait des entrées chez les grands

                    Dominique

                    blog d’Elan Sud à Orange... très dynamique


                    • Antoine Diederick 17 avril 2008 11:42

                      "au début, tu écrits pour toi ou tu écris pour toi ?"

                       

                      ou bien tu écris beaucoup d’écrits.... ?

                       

                      Les petits éditeurs devraient se regrouper sur Internet en un site fédérateur de telle manière à se faire connaître et à faire découvrir les auteurs qu’ils défendent, c’est possible aujourd’hui....

                       


                    • Dimetrodon Dimetrodon 17 avril 2008 18:54

                      Et pourquoi ne pas proposer sur le net sa littérature en shareware ?


                      • Eric Dubois Eric Dubois 22 avril 2008 11:29

                        Je ne crois pas qu’il faille partager ’gratuitement’ ses livres avec des lecteurs. Je ne crois pas au tout gratuit.

                        Les livres sont faits par des auteurs, des éditeurs, des imprimeurs. Il faut de l’argent et du temps pour faire un livre.

                        Le tout gratuit déprécie l’oeuvre. Je peux mettre en ligne sur le Net, quelques textes ou bien des extraits mais

                         

                        pas l’intégralité d’une oeuvre ! Acheter un livre c’est symbolique : ça veut dire qu’on fait un effort pour se le procurer, qu’on met la main à la poche !

                         

                        Cela dit ,je viens de libérer deux de mes livres ’récurrences’ et ’robe de jour au bout du pavé’, 1 ex de chaque recueil est dans la nature et voyage de mains en mains. C’est aussi un autre moyen de diffusion

                        ( www.bookcrossing.com).

                         

                         

                        Eric Dubois

                         


                        • norbert gabriel norbert gabriel 18 août 2009 15:27

                          j"écris parce que personne ne m’écoute...

                          ou je crie ....  ???

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