Enfants en souffrance... La honte
Les enfants sont mal protégés, malgré le professionnalisme de beaucoup d'éducateurs, les enfants le payent cher...La société aussi....
Alors que faire ? Ce sont nos enfants...
Beaucoup d'entre eux qui vivent dans des foyers ou dans des familles d'accueil finiront à la rue.
Cette situation ne peut plus durer.
Pourquoi ne pas s'appuyer sur certaines expériences positives ?
L 'Aide sociale à l'enfance peut être une chance pour l'enfant qui ayant mal commencé dans sa vie peut se (re)-construire grâce à un ou plusieurs tuteurs de résilience disponibles.
La honte »
Le livre noir de la protection de l’enfance
Essai co-écrit par Alexandra Riguet et Bernard Laine
Editions Fayard
334 pages
Septembre 2014
Essai magistral malgré quelques faiblesses
Les auteurs font œuvre de journalisme d’investigation en s’enfonçant au sein même de cette machine gigantesque qu’est la sauvegarde de l’enfance.
Ils mettent à nue les insuffisances, les dérives et les silences, parfois la loi de l’omerta qui règne.
Si le tableau est noir, les narrateurs-analystes soulignent tout de même le travail effectué par de nombreux professionnels consciencieux.
Les conseils généraux défaillants ou « aveugles » ne sont pas oubliés dans la distribution des mauvais prix : absence de contrôles sérieux des foyers où tout peut arriver, des prix de séjours versés aux prestataires variant d’un département à l’autre, ou en fonction du porteur de projets.
Le placement des enfants est au centre de ce livre-document…
Ici il est judicieux, là il est fait sans aucun contrôle.
Des affaires graves sont relevées ou reprises, comme le cas de ces enfants placés qui sont abusés par un veilleur de nuit.
Le suivi en milieu ouvert est pointé… Il s’agit là de faire que l’enfant vive chez les siens.
Pour les auteurs : »La mesure vise à observer et à aider les parents dans leur action éducative, mais, si on se fie aux textes, on s’aperçoit que le soutien prévaut sur l’observation : encore une fois, la sacralisation parentale ! »
Si les deux auteurs ont raison de dénoncer les carences en suivi, ils oublient que tous les parents ne sont pas des maltraitants réels ou en construction ….
Des enfants en crise d’adolescence grave peuvent être placés volontairement par des parents complètement déboussolés et inquiets qui en appellent au juge des enfants….
Le lien aux parents n’est pas toujours une préoccupation de l’institution et les parents sont obligés de « se battre » pour voir leur enfant et intervenir envers et contre tous.
D’autres enfants peuvent être placés pour des raisons économiques par un juge qui les sépare de leurs parents….. « La sacralisation parentale » n’existe plus ou pas.
Nous avons le cas en Seine et Marne où suite à une expulsion locative, des parents et des enfants sont séparés et ne se voient que dans lors des rencontres médiatisées – c’est-à-dire en présence de travailleurs sociaux !
Ce livre est utile et constitue un SOS en faveur d’enfants fragiles ou fragilisés.
Il ouvre en plus des pistes de transformation sociale et institutionnelle, dommage qu’il en oublie parfois des parents qui sont fragilisés, eux aussi et qui ne sont pas maltraitants.
Jean-François Chalot
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