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Frida Khalo

Est une gamme de portraits de personnages ayant marqué leur époque ! C'est une sorte de raccourcie "biographique", privilégiant l'aspect psychologique des personnages. l'exercice étant de donner des informations avec un minimum de mots, c'est un condensé de ce que fut la vie de ces personnages pour mieux appréhender sa quintessence. Le portrait présenté aujourd'hui est celui de la peintre, Frida Khalo, un esprit héritier de l'âme révolutionnaire mexicaine

Frida Kahlo née au Mexique le 6 juillet 1907-1954 Histoire inspirée de la vie de ce peintre.

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Frida Khalo
Peintre 1907/1954

Je suis née dans un Mexique torturé tout comme moi ! Mon père était le fils d’un bijoutier et orfèvre allemand et ma mère était peintre et Mexicaine. Enfant j’ai été atteinte de la poliomyélite, ma jambe droite a ralentit sa croissance, elle ne suivait plus le même rythme que le reste de mon corps. A l’école je suis devenue la risée mes cruels camarades, qui imitant exagérément mon handicap m’appelaient « l’estropiée. J’ai grandi un peu à l’écart mais j’ai toujours eu l’âme d’une combattante et j’ai repris le dessus sur la vie et les moqueurs. Je suis entrée à l’école la plus prestigieuse du pays, je voulais devenir médecin ! A l’âge de 18 ans, alors que je revenais de mes cours par le bus, celui ci a percuté un tramway, on dénombra plusieurs victimes. Le choc de ces machines de fer, fut le tournant de ma vie ! Une tige de métal me transperça de l’abdomen jusqu’au vagin. Ma jambe droite fut broyée, cette satanée jambe, le sort s’acharnait sur elle ! La jambe gauche fut fracturée à plus de dix endroits. Mes côtes ma colonne vertébrales furent brisées, mon bassin fut fracturé ! Un bassin pour une femme c’est le plus important, surtout si elle veut avoir des enfants, c’est comme un nid. Je suis resté cloué trois mois sur un lit dont un mois à l’hôpital. J’étais jeune pleine de vie et impotente, incapable de pourvoir à mes plus petits besoins sans aide. C’est mon père, cet homme généreux qui me soutint, je pouvais compter sur lui que sur lui ! Un an après ma sortie, je du retourner à l’hôpital, on a constaté que j’avais une vertèbre lombaire fracturée, c’est là que j’ai commencé à peindre. Il fallait que mon esprit s’évade ! La douleur m’a rendu folle puis lorsqu’elle s’est estompée, il m’a fallut combler toutes ces heures qui s’égrenaient pour rien.. Grâce à une glace, j’ai commencé à faire des auto-portraits. Pendant neuf mois je du porter des corsets en plâtre pour guérir. Je savais une chose maintenant, je ne voulais pas être une femme qui accepte son sort, je ne supportais pas le machisme culturel de mes compatriotes mais je partageai cet esprit révolutionnaire qui nous a fait combattre les gringos, alors je me suis inscrite au parti communiste et j’ai milité pour le droit des femmes. J’aimais la présence féminine mais aussi celle des hommes, c’est une amie photographe qui m’a fait rencontré l’amour de ma vie, Diego de Rivera ! C’était un peintre connu, il apprécia mes peintures et m’invita à continuer, comment aurais-je pu faire autrement. Bien que de 21 ans mon aîné, j’étais folle amoureuse de lui, on se maria et il me trompa presque aussitôt, peut être n’avait-il jamais cessé de le faire. Par deux fois je fis une fausse couche ! A chaque fois j’espérais pouvoir amener l’enfant à terme, donner la vie mais à cause de mon bassin fracturé, ca n’a pas été possible. C’est pourquoi mes peintures reflètent cette solitude, ce déchirement…Diego du pour son travail partir chez les gringos, je l’ai suivi, mais contrairement à lui j’ai toujours haï l’Amérique . A nouveau j’étais enceinte, à nouveau l’espoir puis la désillusion, a notre retour, je dus subir une interruption de grossesse, à cause de mon état de santé. Pour rajouter à ma douleur, Diego me trompa avec ma sœur, jamais je n’aurais cru que j’aurais pu être aussi jalouse, ça me dévorait, me rongeait de l’intérieur. Pour oublier je me suis lancée dans différentes aventures autant avec des femmes qu’avec des hommes. Le seul avec qui j’ai eu une relation passionnée a été Léon Trotski. Je voyageais, prenais le large, je suis parti à Paris ou j’ai rencontré Picasso, Kandinsky, Tanguy. Je logeais chez André Breton qui me prenait pour une surréaliste mais il se trompait, ce n’était pas mes rêves que je peignais mais ma réalité ! Dans un certaine galerie on n’a pas voulu m’exposer, mes peintures étaient paraît il trop choquantes. J’étais à Paris au cœur du pays des révolutions mais j’aurais préféré être sur le marché de Toluca à vendre des tortillas plutôt qu’avoir à faire à ces connards ! Je ne pouvais plus supporter ces fils de putes lunatiques que sont les surréalistes. Peu importe je suis une artiste reconnue. J’en voulais terriblement à Diego, je divorce de lui et un an plus tard je me remarie avec lui ! Nos tempéraments de feu rendent notre relation conflictuelle mais nous sommes liés, nous devons trouver des compromis pour continuer à être ensemble, Diego mon mari, mon père, l’amour de ma vie. Mon père meure, nous partons loger dans sa maison. Ma santé ne cesse de se dégrader, je subis opération sur opération, allongé sur un lit… la douleur…affreuse douleur…la peinture ultime échappatoire, toujours la peinture même sur ma chaise roulante je continue de peindre.


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7 réactions à cet article    


  • alinea alinea 11 août 2014 13:40

    Merci !! quelle femme !
    Avez-vous lu le bouquin de Le Clézio à leur sujet ?
    J’aime bien le passage des surréalistes connards ! je comprends bien, et partage !!!


    • Fergus Fergus 11 août 2014 15:46

      @ Alinea.

      Et le film de Julie Taymor avec une très inspirée Salma Hayek dans le rôle de Frida. Superbe !

      Bonne fin d’après-midi.


    • Fergus Fergus 11 août 2014 15:50

      Bonjour, Gros Macho.

      « Dégénérée », certainement pas, ou alors la plupart des grands artistes de notre temps le sont. Mais perturbée, sans doute, au même titre que de nombreux créateurs de talent.


    • alberto alberto 11 août 2014 15:56

      Une peintre dégénérée.

      Comme disait Goebbels !


    • Menouar ben Yahya 12 août 2014 08:50
      • Bonjour, Je n’ai pas lu le livre, merci pour l’info et merci a Le Clezio.

    • alberto alberto 11 août 2014 15:47

      Oui, il faut lire le livre de Le Clézio :« Diégo et Frida » !

      Le mariage de la colombe et de l’éléphant ! L’histoire émouvante et tourmentée de ce couple improbable...

      Pour ma part, je ne comprends toujours pas pourquoi les œuvres de ce couple soient autant ignorées en France ?

      Quant à Diégo, il est l’auteur d’une fresque magistrale sur les murs du palais national à Mexico-city où l’on peut suivre l’histoire du Mexique depuis les Aztèques jusqu’au XXème siècle : Renversant !

      Merci Menouar pour ton article.

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