« GREASE » Bain de jouvence libérateur du glamour à Mogador
En faisant de Grease son étendard de réouverture, le Théâtre Mogador a voulu mettre toutes les chances de son côté après cette longue interruption d’une année pour cause d’incendie à la veille de la création du « Fantôme de l’Opéra », en septembre 2016, qu’il a donc définitivement annulé en perspective d’une réorganisation complète de sa programmation.
Le choix de Grease, comédie musicale à succès créée à Chicago en 71 et l’année suivante à New-York, ayant déjà fait les beaux jours du Comedia en 2008 ainsi que du Palais des Congrès en 2009, ne pourrait que satisfaire le public parisien convié à venir, en famille, redécouvrir la salle prestigieuse totalement réhabilitée à la suite du sinistre avec notamment le remplacement de la totalité de ses sièges.
A noter qu’au premier rang de l’orchestre, en lieu et place de la fosse traditionnelle est désormais installée une rangée amovible de fauteuils doubles permettant de se lover en duo face au spectacle.
En outre, la qualité acoustique a fait l’objet d’un réaménagement de l’espace sonore tel qu’il n’y a plus de zones exposées à la saturation des décibels.
Bref, tout est en place pour assister joyeusement à un show style « Broadway » agrémenté de sa cohorte de tubes célèbres pour lequel le cinéma hollywoodien a porté au pinacle ses deux jeunes héros de l’époque, John Travolta et Olivia Newton-John.
Et l’on se dit par conséquent que le défi va être titanesque pour, le temps de la représentation parisienne, effacer de la mémoire la prestation de ces deux stars internationales !
Eh bien ! que nenni, car le pari est superbement relevé par Alyzée Lalande et Alexis Loizon qui s’inscrivent avec simplicité et grâce confondantes dans la lignée de leurs prédécesseurs d’outre-Atlantique tellement renommés.
L’empathie que suscitent spontanément ces deux jeunes artistes français est d’autant plus troublante qu’ils excellent dans tous les compartiments de jeu relevant du Musical moderne top niveau.
De plus, l’équipe qui les entoure est entièrement raccord avec l’humour, la fraîcheur et le dynamisme directement liés à la thématique de ces années cinquante, projetées subitement dans l’après-guerre sous le contrôle effectif de la jeunesse lycéenne, en l’occurrence américaine, découvrant pêle-mêle l’amour libre, le rock et la mode kitsch.
Ainsi grisés à l’adolescence triomphante, spectateurs et artistes ont la ferme intention de passer une bonne soirée où les problèmes de cœur, d’inhibition refoulée, d’émulation entre danseurs, de rivalités entre bandes se confondent aujourd’hui en une magistrale nostalgie pour cette période où l’avenir radieux affichait tous ses possibles en rose bonbon.
Grease, c’est un peu comme la photo de classe que chacun garde en soi avec tous les émois et troubles relatifs aux camarades, garçons et filles, se découvrant à la vie en même temps que soi-même.
Ce temps scolaire restera ainsi comme en suspend toute la vie adulte rappelant bons et mauvais souvenirs se mélangeant au sein d’un formidable appétit de vivre :
Ainsi « La Fureur de vivre », « West side story », « American Graffitis » participeront pareillement à ce culte des teenagers mais Grease sera un peu comme leur synthèse aboutie dans le cadre institutionnel de l’école bousculée aux entournures.
En fait, Grease, c’est surtout l’évocation universelle du « bon vieux temps » où l’on avait tant de mal à obtenir satisfaction avec le télescopage de ses désirs contradictoires.
Eh bien, au sein du Théâtre Mogador rénové sous l’égide de la production Stage Entertainment et l'impulsion d'un orchestre live de huit musiciens en mezzanine surplombant la scène, les pendules sont remises à l’heure du XXIème siècle conservant le meilleur suc de cette mémoire collective… pour que chant, danse et musique constituent le lien fédérateur d’une renaissance que chacun espère en son for intérieur et telle que tous puissent en imaginer la réalisation au niveau de ses rêves.
photos 1,2, 4, 5 & 6 © Theothea.com
photo 3 © Alessandro Pinna
vidéo présentation presse 29/09/17 © Theothea.com
GREASE - ***. Theothea.com - de Jim Jacobs & Waren Casey - mise en scène Martin Michel - avec Alexis Loizon, Alyzée Lalande, Luna Chiquerille, Fanny Delaigue, Alexandre Faitrouni, Céline Groussard... - Théâtre Mogador
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