Grease, ça marche en français !
Adaptation réussie de la comédie musicale, elle-même basée sur le célèbre film, on peut découvrir à Paris, une version francisée (à 90 %) de GREASE.
Bonne nouvelle : ça fonctionne !
En français In ze text
Les textes des chansons doivent donc être traduits, adaptés, ne pas sonner trop ringards, faire rire, car il y a beaucoup de second degré. Evidemment, pas question de toucher à certaines chansons phare, qui ont fait les beaux jours du film et que, avouons-le, nous avons tous chanté en yaourt, ne comprenant pas les paroles : "aïe got chize zem not a blaiend, ando blou, nidde ye bèèè". Alors ces chansons-là ont été gardées dans leur version originale, et le résultat donne donc une succession efficace de titres traduits, et de hits intacts. Ce qui surprend, c’est que ça fonctionne très bien, qu’on rentre dedans, qu’on les suit, cette sympathique, chaleureuse et plaisante bande de jeunes excités, qui nous transportent, aussi bien qu’ils le peuvent dans l’époque Happy Days ("je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans..."). On y entend donc des noms magiques comme Elvis, Nathalie Wood... Même si une partie de la salle n’a aucune idée de qui sont ces mystérieuses stars de l’époque, ce n’est pas grave. On comprend que c’était important.
Les dialogues ont été écrits pour être plutôt drôles et percutants, et la personnalité des comédiens aide à passer le ringard, pour entrer dans le second degré. C’est déjà, en soi, une vraie réussite.
Une qualité musicale rare
D’abord, il faut dire qu’il y a un orchestre sur scène. Un vrai, avec des vraies gens dedans, vous voyez : des musiciens, qui jouent en direct (live, si vous préférez, pauvres consommateurs de Star Ac). C’est donc un moment unique chaque soir, puisque la musique est faite sur place ! Quel plaisir ! Comme ça change des bandes-son insipides et électroniques.
Ensuite, il y a une équipe jeune et vraiment talentueuse, menée par le couple phare Djamel Mehane (dans le rôle de Dany-John Travoltat) et Cecilia Cara (dont le rôle de Juliette semble encore un peu trop coller à la peau, même en Sandy-Olivia Newton-John). Certes, ce ne sont pas les deux meilleurs chanteurs de la troupe, Cécilia Cara (Sandy) est un petit peu fade, surtout quand elle est face à Amélie Munier (Rizzo) dont le « coffre » est impressionnant. Djamel Mehane a aussi fort à faire avec David Ban (Kenikie) qui, lui aussi, chante fort et puissant et a un charisme important. D’ailleurs, pour tout vous dire, les deux (Rizzo et Kenikie) sont aussi un couple. Mais, pourtant, Dany (Djamel Mehane) réussit, par son jeu amusant, décalé, son geste parfaitement au point pour regraisser sa banane (« grease »), son déhanché top moumoute, à nous emmener avec lui.
Lorsqu’ils chantent les versions francisées des chansons, ça passe parfaitement bien, on ne sent aucun décalage. Quand ils basculent sur un tube en version originale, ça nous fait plaisir, et on n’est pas surpris, surtout pour ceux qui connaissent le film, ça compense le côté (très) légèrement frustrant de ne pas retrouver les « vraies » paroles, pour les autres chansons, quand vous êtes un snob de la VO comme moi. Et pourtant, cela ne m’a même pas gêné plus que ça.
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