Il était une fois l’Italie...
Beaucoup de communistes authentiques français ont écrit leur parcours, leur refus du stalinisme et leur soif en un avenir nouveau.
Ils luttaient contre la bourgeoisie mais refusaient la caricature du socialisme que représentait le stalinisme.
De l'autre côté des Alpes, d'autres communistes ont mené le même combat dans des situations dramatiques...Ils ont subi le joug fasciste bien avant la guerre, ils ont eux aussi combattu dans la résistance et eux aussi ont refusé la bureaucratie....
Ce roman largement autobiographique mérite d'être connu.
LE SOCIALIME ! OUI
LE STALINISME ! NON

« Trois amis »
roman de Mario Tobino
collection Feux croisés
chez Plon
août 2011
174 pages
18,50 €
Ils avaient 20 ans sous Mussolini !
A l'occasion du 10 ème anniversaire de la mort du poète et écrivain italien, Mario Tobino, les éditions Plon sortent cette œuvre largement autobiographique, traduite par Patrick Vighetti.
Comme le titre l'indique, il s'agit de la rencontre et de la vie de trois amis.
Les trois se sont trouvés à la faculté de médecine au moment où Mussolini était au faîte de sa puissance.
Ils échangeront des regards, exprimeront par leur regard le refus de cette prison fasciste et ne se quitteront plus par la pensée.
Ils s'engageront dans la résistance, chacun à sa façon, l'un Campi, devenant leur héros et référence notamment après sa pendaison par les nazis avant la Libération.
C'est l'histoire d'une génération communiste, d'hommes de réflexion et d'action qui, serviteurs d'idéal connaîtront la clandestinité, le combat sous toutes ses formes et la désillusion au moment de
la fin si attendue du fascisme.
Ils avaient 20 ans sous Mussolini et une rage partagée de combattre ce régime honni, de participer au renouveau de l'Italie et de mettre fin à l'exploitation capitaliste.
Comme beaucoup de militants de la résistance, ils étaient communistes.
Le livre raconte avec force leur amitié, leur intégrité, la force de leur conviction commune et leurs échanges faites du silence d'une complicité intellectuelle et militante et de conversations sur le monde nouveau qu'il faut construire.
Mais après la Libération, au tout début des années 50, le stalinisme règne en maître absolu sur le parti communiste italien et gare aux contrevenants, à tous ceux qui critiquent la ligne officielle.
C'est un choix difficile pour Turri, héros de la résistance, député communiste que celui qu'il a choisi : rompre avec le parti communiste italien tout en restant fidèle au combat social et politique lié au mouvement ouvrier.
Toutes les portes se referment, ils deviennent des pestiférés et des « ennemis du peuple ».
Les deux amis, restés seuls après la mort de Campi partagent les mêmes doutes et les mêmes interrogations :
« Les mêmes masses qui naguère avaient acclamé le magnifique Duce, à présent chérissaient un marxisme léninisme trouble que nul ne saurait expliquer avec clarté, avec simplicité. »
Il y avait tant à faire, tant à construire à cette époque avec un mouvement de masse puissant, une situation politique favorable au changement....
Quel gâchis....
La force de ces hommes fut de ne pas « jeter le bébé avec l'eau sale du bain » donc de poursuivre sous une autre forme leur combat pour une humanité meilleure sans capituler devant le stalinisme ni passer de l'autre côté.
Jean-François Chalot
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