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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Internet et le financement de la création : un débat impossible (...)

Internet et le financement de la création : un débat impossible ?

La question du financement de la création à l’ère de l’internet est au cœur des enjeux stratégiques du secteur de la production artistique. Si bien que plusieurs initiatives ont été mises en place pour instaurer un semblant de débat, comme celle de Vivendi, qui vient de créer TheMediaShaker, une plateforme de débat uniquement dédiée à ce sujet, ou celle du « collectif du numérique », lancé le 19 mars. Est-il possible de débattre sur le financement de l’art en France ?

Les positions des défenseurs d’Hadopi et d’une réglementation des pratiques de téléchargement et celles de ceux qui prônent une liberté absolue d’échanger ne sont-elles pas désormais figées ? Est-il possible de trouver un juste milieu ?

Il ne s’agit pas ici de donner un point de vue ou une opinion sur la manière de financer la création et/ou de réglementer les partages de dossiers sur le net, mais plutôt d’analyser les différentes positions sur cette question et de constater (regretter) leur rigidité et la difficulté à trouver un consensus.

Hadopi et les professionnels

Avec la loi Hadopi, Nicolas Sarkozy avait tenté de s’attirer les faveurs du milieu artistique, poussé par sa femme, Carla Bruni et par son ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand. Le monde de la culture, très majoritairement favorable à cette loi et au principe de faire payer aux internautes ce qu’ils téléchargent avait salué cette initiative.

Des acteurs et producteurs de l’étranger avaient même défendu la mesure de Sarkozy, regrettant que tous les pays n’aient pas de telle législation afin de préserver la création culturelle.

Pour tous les soutiens de ce projet et de l’idée d’un besoin d’encadrement des téléchargements, la culture, la création artistique, l’art, ont un coût que les consommateurs devraient logiquement financer, comme ils le faisaient du temps de l’hégémonie des disques et des DVDs. La création risque de mourir si personne ne la finance.
 

Au nom de la liberté et de l’égalité

Pour les opposants à Hadopi (qui a cristallisé l’ensemble des attaques contre une régulation des échanges de dossiers sur la toile), internet est précisément un espace gratuit d’échange entre tous les humains. Le fait que chacun puisse avoir un accès gratuit et illimité à la culture est la richesse du web. Vouloir contrôler ces échanges serait liberticide et injuste. Ils considèrent également que les industries du disque et des films ont assez d’argent et qu’elles devraient réfléchir à d’autre moyens de financement, qu’elles devraient d’adapter à ce nouvel outil qui bouleverse les habitudes de consommation, au lieu de vouloir « fliquer » les internautes et les criminaliser.

Des mouvements comme les Anonymous, qui militent pour la liberté totale sur la toile, soutiennent cette position. Pour eux il est impensable d’interdire le libre échange qui fait tout l’intérêt du net.

Peut-on discuter ?

Avec le temps et l’instauration d’Hadopi, les deux camps se sont confortés dans leurs positions et sont de plus en plus hermétiques aux arguments des autres. On assiste à un phénomène de rigidification des positions. Si bien que les initiatives de Vivendi ou du collectif numérique semblent vaines.

Ces deux exemples de tentatives de médiations, parmi de nombreuses autres, illustrent pourtant la prise de conscience de tous les acteurs du secteur, mais également des consommateurs, qu’il faudra finir par trouver un consensus, par réfléchir ensemble à des solutions alternatives qui permettraient à chacun de trouver son compte.

TheMediaShaker est donc une nouvelle plateforme interactives où les internautes et les acteurs du secteur de la création sont incités à débattre, à échanger arguments et idées autour des moyens de financer la production de biens culturels. Lancé la semaine dernière, cet espace de débat vise à accoucher des innovations qui feront le net de demain.

Le Collectif numérique a également été créé récemment. Le principe de cette initiative est également de rouvrir le débat. Il « cherche moins à peser sur les décisions en haut de la pyramide du pouvoir, qu’à mettre en place une collaboration entre les acteurs du numérique, l’industrie du futur, et les structures politiques et représentatives, afin de participer au futur de notre industrie. »

On le voit bien, si les acteurs du secteur essayent de relancer le débat, c’est bien que celui-ci est tombé dans une impasse.

On comprend tout à fait les deux visions de l’art et de l’internet qui s’opposent. Néanmoins, on ne peut que regretter la difficulté croissante à discuter autour de ces nouveaux enjeux et à sortir des anciens schémas déjà obsolètes.
 
 


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1 réactions à cet article    


  • fb 13 avril 2013 10:47

    Normalement l’usage veut que l’on mette « publireportage » préalablement sur ce genre d’article. Les statistiques américaines indiquent un taux record dans l’emploi (pour la musique et le cinéma) et les variations à la baisse coïncident très bien avec les périodes de récession économiques.
    Donc l’argumentation visant à dire que « la création va mourir » est quelque peu mise à mal, en revanche que l’avenir des intermédiaires parasites, dont Vivendi (Universal Music), soit fortement compromis, c’est probable et même souhaitable ; il y a juste un léger différé.
    C’est tant mieux pour la création parce qu’Internet permet une relation plus directe avec les (vrais) artistes sans com’ institutionnelle.

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