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Interview exclusive avec la romancière espagnole Elena López : « je rêve d’obtenir la nationalité libanaise car le Liban a fait de moi une meilleure personne »

« Marina di Beyrouth, des mots de paix écrits en pleine guerre », pour Iloubnan, « message de tolérance adressé au Liban » pour l’Orient le Jour, Marina di Beyrouth est un livre que tout amoureux du Liban se doit de lire au moins une fois dans sa vieMarina di Beyrouthvéritable bijoux exquis. Nous avons rencontré son auteure, l’Espagnole Elena López qui nous présente ici son ouvrage, et nous révèle pourquoi elle vit une relation d’amour fusionnelle avec le Liban.

 

1- Pouvez-vous nous parler de Marina di Beyrouth en quelques mots ?

Mon livre est non seulement un reportage de guerre, sous la forme d’une pièce de théâtre, sur la guerre subie par le Liban en 2006, mais il est également, comme le signale la revue espagnole ATALAYAR, un portrait exquis de l’Historie contemporaine du Liban (révolution du Cèdre en 2006, guerre civile, tensions entre les différentes confessions religieuses). Mon livre est une déclaration d’amour à un pays martyr, qui VEUT vivre en PAIX malgré les velléités d’autres pays.

 

2- La préface est signée Karen Boustany, journaliste et reporter pour la chaine libanaise MTV. Pourquoi ce choix ?

J’ai choisi l’écrivaine et la journaliste de MTV Liban Karen R. Boustany pour l’édition en langue française car elle connaît très bien mon livre. Elle m’a d’ailleurs interviewé dans son émission culturelle KITAB, et elle a animé une table ronde sur mon ouvrage lors du Salon International du Livre francophone à Beyrouth en 2010. Voici d’ailleurs un extrait de la préface de Karen Boustany : “Elena, la rebelle, ira jusqu’au bout pour savoir ce qui se cache derrière tous ces conflits et chercher une vérité que les Libanais n’ont ni le courage ni l’envie de chercher”.

marina 2 

3- Marina di Beyrouth est-il une histoire d’amour entre deux êtres, Marina et Joseph, ou bien une déclaration d’amour envers le Liban ?

Les deux : mon livre est l’histoire d’amour de deux âmes à la dérive qui se rencontrent par hasard pendant la guerre de 2006, ainsi qu’une déclaration d’amour au Liban.

 

4- Bien que roman, l’ouvrage est-il également une œuvre biographique qui reflète vos certitudes, vos démons, vos joies, vos peines, ou est-il simplement le miroir de vos expériences libanaises ?

En effet, Marina di Beyrouth est un reflet de mes démons, de mes certitudes, de ce qui me fait vibrer, de ce qui m’enrage… est c’est aussi un miroir de la société libanaise, toutes couches sociales, religieuses et politiques confondues.

 

5- Dans Marina di Beyrouth, le personnage principal avoue qu’il s’inspire beaucoup de l’environnement qui l’entoure ainsi que des passants. Est-ce que Marina et Joseph sont des personnages réels ?

OUI, les personnages sont réels, avec une touche de fiction. Marina, le personnage féminin c’est moi. La grande aventure de mon livre est de découvrir qui est Joseph. Il existe bien, il n’est pas Libanais mais espagnol. Il est faible et fort en même temps, c’est l’homme dont j’ai besoin. Il me soutient et pour moi il est une source continue d’inspiration.

 

6- Pourquoi avez-vous consacré votre premier livre à la guerre des « 33 jours » de 2006 ?

J’ai été journaliste freelance pendant cette guerre, c’est donc fort logiquement que mon livre est consacré à cette guerre immorale provoquée par Israël AFIN d’anéantir ce beau pays. Heureusement, le Liban, tel le phénix immortel, a survécu est s’est montré, fier et hautain, et plus beau que jamais.

 

7- Vous n’avez pas peur de dénoncer clairement les massacres et les crimes de l’Etat israélien…

Non. Je n’ai pas peur de dénoncer les massacres commis par Israël tant au Liban qu’en Palestine.

 

8- Dans Marina di Beyrouth vous n’abordez que brièvement la dite « révolution du Cèdre », pourtant c’est un événement majeur dans votre vie, qui vous a inciter à poser vos bagages au Liban en 2005.

Mon livre aborde brièvement la révolution du Cèdre MAIS beaucoup plus intensément, Joseph, le personnage masculin, tombé amoureux de cet événement unique dans l’histoire du Liban, qui a unit un million de Libanais exigeant la vérité. De très beaux passages sont consacrés à cette révolution. Je suis venue au Liban pour la première fois en avril 2005, j’ai assisté aux derniers soupirs de ce cri désespéré des Libanais exigeant la recherche de l’assassin de Rafic Hariri.

 

9- Comment êtes vous tombé amoureuse du Liban ?

Je suis tombée amoureuse du Liban en lisant les encyclopédies achetées par mon père pendant mon enfance, elles décrivaient le Liban comme le pays idéal, CE pays où toutes les communautés vivaient en paix. Ces encyclopédies dataient d’avant 1975, c’est à dire, avant la guerre civile, qui perdure sous d’autres visages, très subtils, beaucoup plus dangereux qu’une guerre ouverte.

 

10-Beaucoup de Libanais ont fuit le pays lorsque a éclaté la guerre de juillet- aout 2006, pourquoi avez-vous fait le choix courageux, comme Marina, de rester à Beyrouth malgré tout ?

Je précise que je suis restée au Liban deux semaines pendant la guerre, malheureusement j’ai été évacuée par l’ambassade espagnole via un navire fourni par l’Ambassade française parce que je devais reprendre, impérativement mon travail de professeur d’espagnol à la Commission européenne à Bruxelles, sinon, je serai restée au Liban, SANS AUCUN DOUTE. Même pendant les bombardements j’ai continué à mener une vie normale, je dirai même que je suis sortie davantage, surtout la nuit.

 

11-Selon vous le Liban connaitra t-il la paix un jour prochain ?

Oui, le Liban connaîtra un jour la paix, mais cela se fera dans la douleur, SOIT avec du sang SOIT à travers une révolution silencieuse, comme au Portugal pendant la révolution des œillets. J’admire le peuple portugais, qui a renversé une dictature avec des fleurs.

 

12- Vous rêvez d’accéder à la nationalité libanaise, toutefois le pays du Cèdre n’est t-il pas un pays déboussolant et déconcertant pour un Occidental ?

Oui, je rêve d’obtenir la nationalité libanaise car le Liban a fait de moi une meilleure personne, et m’a sorti de l’AUTISME dans lequel je vivais. Avant de me rendre au Liban, je vous assure, je vivais dans la médiocrité et l’égoïsme.OUI, le Liban est un pays déconcertant et déboussolant, c’est SA richesse et SA faiblesse. Il est si beau que tous les autres pays désirent le posséder, mais il ne se laisse pas faire. AKID.J’aimerais que mes enfants aient aussi la nationalité libanaise. INCH ALLAH.

 

13-Marina di Beyrouth est-il votre unique ouvrage ?

Je prépare un conte pour enfants dont les personnages sont des animaux très gentils qui font réfléchir sur le Liban : LOUBNANI et MARCO. Elle est libanaise et lui est italien d’origine libanaise, MAIS c’est lui qui va faire découvrir à Loubnani son pays !!! Je prépare aussi un livre de nouvelles, titré LOS CAJONES DEL MAR (Les tiroirs de la mer), composé de TROIS nouvelles, UNE du réalisateur libanais Selim Mourad titrée AGUA DE NOCHE (eau de nuit), une autre de l’acteur espagnol Jose F. Ramos (titre à définir) et une AUTRE dont je serai l’auteur, titrée AGUA CRISTALINA (eau cristalline).

 

14- Est-il disponible dans les librairies françaises ?

Mon livre est en vente à travers de nombreux sites web ou me contactant via mail : [email protected]. Ces sites sont les suivants :

- La Boîte à Livres de l’Etranger à Tours (le conmander via sa page facebook) ;

- Librairie Balqís à la Casa Arabe de Madrid. www.libreriabalqìs.es ;

- Librería El Sueño de Pepa (faire la commande à travers sa page facebook) ;

- Librería Oletum www.oletum.com.

 

 15 – Un dernier mot ? 

Je souhaite remercier l’acteur Jose F. Ramos qui m’a appris le métier d’acteur et m’a fait découvrir peu à peu le monde magique du théâtre. Je souhaite également remercier la famille d’avocats GEARA pour m’avoir donné l’opportunité de présenter mon livre à l’association CLUB43 en juin 2010, sans oublier bien sûr Hady Zaccak, réalisateur libanais dont je viens de traduire le documentaire vers l’espagnol MARCEDES, sur l’Histoire contemporaine du Liban sans tabous, Joe Kodeih (j’ai sponsorisé sa perfomance sur le Liban à la Maison des Cultures à Paris en octobre) et l’ambassadeur du Liban en France (pour son message me félicitant sur mon livre).

 

J’aimerais présenter mon livre en France dans des espaces culturels, des librairies, des associations intéressées. Pour les personnes ou les organismes intéressés vous pouvez me contacter par mail :[email protected].


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1 réactions à cet article    


  • Passante Passante 1er décembre 2014 14:24

    Il devient très difficile, Constant, de décrocher la nationalité libanaise, puis... à quoi bon ?!

    faudrait dire à l’auteur (qu’il dise à l’auteuse) que loubnani pour un prénom féminin ça tient pas, 
    car loubnani c’est libanais, mais « libanaise » c’est loubnanya.

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Mohamad Ezzedine

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