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Jean-Jacques Beineix (1946-2022), disparition d’un poète de l’image

« Le cinéma doit donner à entendre autant qu’à voir, notait Jean-Jacques Beineix. Entre image et musique se joue une étrange rencontre. Je n’imagine pas un film sans musique, pourtant le silence peut aussi en faire partie. C’est bien souvent dans le silence que naissent les images et avec la musique qu’elles s’animent. Je me sens parfois plus chorégraphe que metteur en scène.  »

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Portrait polaroid, par V. De., du cinéaste Jean-Jacques Beineix, le 13 janvier 2001, lors d’une rencontre avec le public dans une Fnac parisienne, pour le lancement de son film « Mortel Transfert ».

C’est avec tristesse que l’on a appris la mort du cinéaste culte de 37°2 le matin adapté du roman éponyme de Philippe Djian, à l’âge de 75 ans, le soir du jeudi 13 janvier 2022, des suites d’une longue maladie (leucémie). Ma première réaction, en apprenant sa disparition, que l’on redoutait (on le savait depuis un bon moment en train de lutter contre la maladie dans son appartement parisien du quartier des Batignolles), a été d’écouter, encore une fois, sur ma sono, le superbe morceau Betty et Zorg, signé Gabriel Yared, bande originale magnifique qui accompagnait ce film générationnel sur un amour passionnel impossible, qui fut le plus grand succès au box-office de son auteur, 3,6 millions de spectateurs en salle, et qui révéla également, au passage, l’actrice Béatrice Dalle, encore inconnue à ce moment-là, dont l’érotisme exacerbé enflamma aussitôt l’écran.

Beineix, poète parisien de l’image, dans ses – seulement – six longs métrages, de Diva (1981) à Mortel Transfert (2001), via La Lune dans le caniveau (1983), 37°2 (1986), Roselyne et les Lions (1989) et IP5 : L’île aux pachydermes (1992), associait avec maestria musique, souvent opératique, et images chiadées. Sachant s’entourer de compositeurs des plus talentueux (Gabriel Yared, mais également Vladimir Cosma ou encore Reinhardt Wagner), ce cinéaste plasticien a créé des films-installations, à l’ambiance envoûtante, la plupart marqués par une dominante de couleur (le bleu pour Diva et 37°2, en ajoutant pour ce dernier le rose !, le rouge avec La Lune dans le caniveau, l’or fauve de Roselyne et les Lions, le vert émeraude avec IP5 puis les teintes froides accompagnant son tout dernier opus), qui restaient longtemps en tête après les avoir vus.

À l’orée des années 1980, avec son cinéma aux couleurs criardes, voire pop, les critiques de cinéma, qui ont souvent eu la dent dure contre lui, comme Serge Daney des Cahiers du cinéma ou Michel Ciment de Positif, l’ont vite rangé, assez paresseusement, du côté de l’esthétique publicitaire, avec une pointe de mépris, pour l’y enfermer définitivement, aux côtés de Luc Besson, de Leos Carax et, plus tard, de Jeunet & Caro ; on parlait aussi du « cinéma du look » ou encore de pur formalisme, vraiment trop proche des clips vidéo et des pubards alors honnis, comme si la pop culture était un vilain mot. Mais, selon moi, c’est justement ce qui faisait sa force : ne pas faire un énième film germanopratin naturaliste, labellisé Nouvelle Vague, à l’intrigue souvent soporifique, mais aller plutôt lorgner, avec humour, panache voire provocation, vers le réalisme poétique de Carné, Renoir et Prévert en mâtinant celui-ci, avec l’intégration dans le récit post-moderne de personnages archétypaux comme sortis tout droit d’une BD, d’une sauce américaine ouvertement pop. Comme l’a dit très justement le critique de cinéma Denis Parent : « On veut du Beineix avec des acteurs, on veut du Beineix avec des personnages qui rentrent dans des lumières bleues, vertes, rouges, les lumières qu’il veut, même en noir et blanc, en sépia, comme il voudra ! On veut cet hyperréalisme. Il y a du Pop Art chez Beineix !  » Eh oui, que l’on se souvienne, par exemple, de la voiture rouge décapotable dans La Lune dans le caniveau ou de la salle de bains-loft de Diva, film assumant pleinement la modernité clinquante de ses décors artificiels, et dont le bleu profond vient directement citer celui de l’imagier de la Figuration narrative Jacques Monory, complétement imprégné, au sein de sa démarche picturale misant sur le séquentiel (souvent des diptyques, triptyques et autres polyptiques), de polars et de films noirs américains.

Jean-Jacques Beineix, comme Besson, Carax et le duo Jeunet & Caro, à qui l’on peut ajouter Jean-Jacques Annaud, et dans une moindre mesure le provocateur Bertrand Blier en figure d’aîné, ont apporté du sang neuf dans le cinéma hexagonal, et ainsi on ne peut que les en remercier. Alors, tout n’était pas toujours complètement réussi, loin de là même, mais, au moins, ils ont eu le mérite d’essayer, au risque, parfois, de rater. Concernant Beineix, il y a, selon moi, certains flottements narratifs regrettables dans un film comme La Lune dans le caniveau, à la distribution internationale des plus impressionnantes (Gérard Depardieu, Nastassja Kinski, Victoria Abril, présenté en ouverture du festival de Cannes), long métrage poseur se regardant, par moments, un peu trop filmer. Et, avouons-le, son dernier film Mortel Transfert, pourtant ambitieux et adulte (traiter de la psychanalyse au cinéma, en mêlant mots et maux), n’est pas loin d’être d’un ennui… mortel.

Par contre, quand c’est réussi, Beineix, quel talent de conteur et de filmeur ! Il existe un univers Beineix, via une volonté démiurgique manifeste : il s’agit d’un authentique créateur d’images, avec Kubrick dans le rétroviseur, ses films, à l’esthétisme revendiqué (rappelons-nous également les superbes affiches les portant), ayant une griffe visuelle immédiatement identifiable. Souvenons-nous, par exemple, des bungalows peints en rose dans 37°2 le matin. Image pop inoubliable, s’accompagnant de beaucoup de sensualité, via le sex-appeal de Dalle, l’animalité fragile de Jean-Hugues Anglade puis le chili con carne, dont on croirait sentir l’odeur traversant l’écran, qui mijote dans la casserole au tout début du film. Diffusé en janvier 2021 sur France 5, à préciser en parlant télé qu’Arte rendra hommage au cinéaste disparu en programmant le 22 janvier prochain à 20h50 37°2, il suffisait de quelques notes de musique, signées Gabriel Yared, pour que la poésie beineixienne se mette en branle, et les souvenirs fusionnant cinéma et vie aussi, avec cette histoire d'amour fou, donc tragique !, entre Betty & Zorg, couple de l’histoire du cinéma devenu mythique (ce film, nommé à l’Oscar du Meilleur film étranger, connaîtra une carrière internationale), prolongeant tous deux, dans leur bulle période bleue et rose, une adolescence rebelle et bohème à vivre comme l'âge de tous les possibles - mon passage préféré du film étant celui où les deux amoureux se donnent le change, en se faisant, pendant un instant (de grâce), les interprètes d’un duo pour deux pianos. Moment inoubliable.

Cette poésie estampillée Beineix, on la retrouve aussi dans la magie à l’œuvre pour filmer l’opéra au sein de son tout premier film, Diva, un opéra-policier !, son plus gros succès au cinéma après 37°2 (deux millions d’entrées en salle sur plus d’un an d’exploitation et quatre Césars remportés en 1982). Sans aucun doute, ce thriller contemplatif loufoque dont l’un des personnages principaux est une chanteuse d’art lyrique, en mettant à l’honneur la Wally d’Alfredo Catalani, air alors très peu connu du grand public, ainsi que la puissance vocale de la cantatrice noire Wilhelmenia Wiggins Fernandez, a entraîné que moult spectateurs se sont mis à aimer l'opéra, qui passe pour un art élitiste (pas faux, au vu du prix des places !), grâce à cette histoire... populaire, et d'auteur à la fois. Donc merci Beineix. On retrouve cette poésie beineixienne également, selon moi, dans le final grandiose de Roselyne et les Lions (ou de la puissance du cinéma comme art total quand il est mis entre les mains d’un véritable artiste), combinant la fougue des fauves dans un zoo de Marseille (le tournage fut des plus dangereux, c’était bien avant les trucages numériques insipides) avec la superbe crinière de feu de la trop rare Isabelle Pasco, puis dans la forêt magnifiquement filmée, avec ses verts profonds et sa canopée vertigineuse, dans l’écologique avant l’heure IP5, hymne à la nature, avec une célébration de l’arbre de vie, doublé d’une quête initiatique où deux jeunes, issus du monde urbain (le graff, le rap), croisent la route du vétéran Yves Montand buriné comme un chêne, y campant le vieux Léon Marcel, son tout dernier rôle au cinéma (l’acteur-chanteur mourra d’une crise cardiaque pendant le tournage, le 9 novembre 1991), les conduisant vers l’amour et une réflexion sur le sens de la vie échappant à tout entendement.

Nul doute, qu’à l’instar de nombre de ses personnages (le jeune postier fou d’opéra et de Cynthia Hawkins, au romantisme échevelé, dans Diva, les écorchés vifs Betty et Zorg de 37°2, les jeunes amoureux dompteurs de fauves de Roselyne et les Lions, le graffeur Tony dans IP5), ce dompteur d’images qu’était Jean-Jacques Beineix était resté, et c’est tout à son honneur au vu de son intransigeance et de son côté électron libre dans le milieu du cinéma (il tenait à son indépendance ayant créé en 1984 sa propre société de production, Cargo Films), un adolescent à vie, à la fois enfant gâté et poète maudit à la Rimbaud, un « cinéaste qui fait bien partie, dixit Denis Parent, de ce mythe de l’adolescence éternelle.  » D’ailleurs, soyons clairs, ce très fort caractère, genre ours mal léché, à la solitude altière, lui a joué fâcheusement des tours au cours de sa carrière, un brin avortée, l’intéressé précisant même ceci en 2020 dans les colonnes du quotidien Aujourd’hui en France : « Je suis la somme d’un certain nombre d’erreurs et d’aventures de vie complexes. Je n’ai jamais rien fait pour qu’on m’aime. Ça devient compliqué aujourd’hui de faire un film pour moi parce que je suis un franc-tireur. […] J’ai refusé énormément de choses. La beauté du geste n’intéresse pas les grandes firmes.  » Ne tournant plus hélas de fictions depuis 2001, année de sortie de son ultime long, Mortel Transfert, four complet qui l’endettera fortement, faire un film était pour lui devenu, avec son ambition folle, très difficile. Déjà, je me souviens, qu’à l’occasion d’une rencontre avec le public, à laquelle je pris part (cf. photo 1), le 13 janvier 2001 dans une Fnac parisienne pour accompagner la sortie de Mortel Transfert, à la question d’un jeune dans l’assistance qui lui avait demandé s’il pouvait financer son projet de film, Beineix, accompagné par ses actrices Valentina Sauca et Hélène de Fougerolles, avait alors répondu tout de go, et non sans humour : « Vous me confondez avec Luc Besson ! » 

N’ayant plus de nouvelles de Jean-Jacques Beineix au rayon cinéma, on en avait heureusement, de temps à autre, à travers la réalisation de (bons) documentaires qu’il faisait pour la télévision (Loft Paradoxe, 2002, Les Gaulois au-delà du mythe, 2013), une formidable expo-rétrospective en 2013, Studio Beineix, consacrée à sa filmographie et aux différentes facettes de sa vie d’artiste (photos, dessins, tableaux, chansons, cf. photo 2) au Musée des Années Trente de Boulogne-Billancourt (92), via un commissariat assuré par Juliette Singer, actuelle directrice par intérim du Petit Palais (Paris), la mise en scène de théâtre (Kiki de Montparnasse, Lucernaire, 2015-2016, biographie musicale) puis l’écriture. Avec Les Chantiers de la gloire, titre en clin d’œil à Kubrick (qu’il admirait, avec Truffaut), il publiait en 2006, chez Fayard, son autobiographie, premier tome de ses Mémoires, revisitant son parcours, lui qui avait commencé par faire des études de médecine avant de préparer l’Idhec (l’actuelle Fémis), ainsi que ses trois premiers longs métrages, Diva, La Lune dans le caniveau, 37°2 le matin. Et tout dernièrement, en 2020, avec son roman Toboggan (éditions Michel Lafon), nourri d’autofiction (autour d’une rupture sentimentale très douloureuse avec une jeune femme), il revenait, avec un côté animal blessé, sur le difficile métier de vivre, l'isolement, la nostalgie d’un bonheur révolu et le temps qui passe, inexorablement, non sans une certaine amertume, façon le mal-aimé à l’âme tourmentée. Au fond, c’était son histoire, celle de la « chute d’un personnage qui a perdu foi en l’humanité » : on peut d’ailleurs voir désormais ce bouquin de 377 pages comme son œuvre-testament.

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Photo (V. De.) montrant le long couloir menant à la piste aux étoiles qu’est la cage aux fauves du cirque dans « Roselyne et les Lions » (1989), scénographie présentée dans l’expo-rétrospective « Studio Beineix » au Musée des Années Trente de Boulogne-Billancourt (92), 4 avril - 29 septembre 2013, commissariat : Juliette Singer.

Pas impossible que Beineix, ce grand amoureux du septième art, ait terriblement souffert également du manque de reconnaissance, à son égard, de la soi-disant « grande famille » du cinéma français, avec en ligne de mire la Gaumont qui avait honteusement détruit les chutes et les doubles de sa maudite Lune dans le caniveau, alors qu’il a longtemps espéré en monter une version longue. Sur Sud Radio, propos repris en juin 2020 par le mook Schnock n°35, La revue des vieux de 27 à 87 ans (page 11), il déclarait encore ceci : « C’est le plus grand chagrin de ma vie… Gaumont stockait les chutes de La Lune dans le caniveau et les a détruites… Ce qui est monstrueux de la part d’un studio. Ce qui est une erreur professionnelle lamentable. Par ailleurs, ils ne se sont jamais excusés, parce que ce sont des gens mal élevés, qui ont le sentiment que les metteurs en scène ont déjà bien de la chance qu’on s’occupe d’eux. C’est ce qui me fait haïr ce système. Ils l’ont pas fait exprès en plus… C’est quelqu’un qui a dit "Ah ben, ça coûte tant par mois, brûlons ça"… Alors qu’il y avait une heure de film montée et la possibilité de faire une version intégrale […]. Le milieu du cinéma, c’est plein de lâches, c’est plein de menteurs, c’est plein de voleurs… Souvent les gens bien partent avant les autres… La trahison, c’est un art qui est à son sommet dans ce milieu. »

Oui, Jean-Jacques Beineix, vous qui avez poussé votre dernier soupir auprès de votre femme Agnès et de votre fille Frida, vous êtes parti bien trop tôt, hélas. Et c’est peu dire que votre cinéma infiniment poétique et majestueusement stylisé, aux accents baroques et oniriques, va cruellement nous manquer.

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Pochette du CD « 37°2 le matin » (1986, Jean-Jacques Beineix), bande originale de Gabriel Yared.

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33 réactions à cet article    


  • Sandro Ferretti Sandro Ferretti 15 janvier 2022 14:25

    Merci pour cet article intelligent et documenté ( ça change des articles de Bac moins 12 qui ne savent que « parler »(sic..) Covideries).

    Je ne connaissais pas l’homme.

    Je sais juste que, jeune étudiant, il avait contribué à m’éclater les mirettes avec ses images léchées du phare dans Diva, et des baraques en bois de 37.2 ( tournées sur les plages de Frontignan).

    Beneix, c’est la rédemption par l’image d’un pubard, qui a su mettre cette technique de taper direct au foie au service d’idées plus nobles que la vente d’un parfum.

    Vous avez raison de parler de « Diva » comme d’un « opéra policier ».

    Très juste.

    Les cons n’y ont vu que le cul et les dents de la chance de la nympho-Dalle, alors que le sujet, c’était la folie, cette voisine de palier qu’on croise tous un jour ou l’autre sans la reconnaitre.

    Dans Diva, le plaisir des images qui impressionnent la rétine, la mob du postier, Darmon avant qu’il ne devienne la caricature de lui-même et des codes de la « piednoirdise » ( ce que son pote Bacri, plus brillant et malin, a su éviter).

    Et Dominique Pinon, la grande classe des gueules cassées, une gueule comme seuls Arestrups et Bernard-Pierre Donnadieu avaient.

    Bien sur, tout cela n’empêche pas de lire Djian dans le texte ( pas tout Djian, hélas, mais « 37.2 » et « bleu comme l’enfer », oui) ou Goodis.

    Beneix , « en faisant la pute » , a su mettre des bas résilles pour aller chercher des gens qui n’auraient lu ni Djian ni Goodis sans lui.

    C’est déjà ça, comme disait Souchon.

    Et puis les incultes comme moi ( ...) ont pu avoir une fenêtre entrouverte sur l’opéra, l’Ave Maria et Wilhelmenia Wiggins Fernandez.

    https://www.dailymotion.com/video/xa50gr

    Toutes choses qui ne sont d’ordinaire connues que des PEGC poitevins à la retraite, bref des arbitres des élégances...

    (PS : pauvre type, si tu savais...)


    • Vincent Delaury Vincent Delaury 15 janvier 2022 14:35

      @Sandro Ferretti Merci pour votre retour. Eh oui, Beineix, via « Diva », a popularisé l’opéra, voire a contribué à faire découvrir ce monde-là, plutôt des plus feutrés, au grand public ; ce qui est une bonne chose ! smiley 


    • mac 16 janvier 2022 19:38

      @Sandro Ferretti
      Tant qu’à être classe jusqu’au bout, vous auriez pu éviter la première phrase de votre commentaire, parfaitement hors sujet....


    • Xenozoid Xenozoid 16 janvier 2022 19:56

      @mac

      mais oh comment important dans les détails


    • mac 16 janvier 2022 20:11

      @Xenozoid
      Effectivement, cela semble assez désobligeant et faussement neutre...


    • Sandro Ferretti Sandro Ferretti 15 janvier 2022 14:44

      Et pour « Diva », l’image inoubliable, décalée et pleine d’auto-derision, de D. Pinon le méchant punk,une fois éclaté en bas de la cage d’ascenceur, dont on se rend compte que la fameuse oreillette diffuse en fait... Yvette Horner.

      ( on ne sait plus faire des pirouettes comme ça)


      • Vincent Delaury Vincent Delaury 15 janvier 2022 14:55

        @Sandro Ferretti Eh oui, bien vu, beaucoup d’humour chez ce cinéaste, avec souvent un esprit potache, genre sale gosse.
        Et rappelons-nous des fous rires ô combien contagieux dans « 37°2 ». smiley 


      • Sandro Ferretti Sandro Ferretti 15 janvier 2022 15:24

        Pour « Roselyne et les lions », je me demande si ce n’est pas un clin d’œil à « Bleu comme l’enfer » de Djian, qui cite en exergue cette phrase superbe :

        « chaque jour qui passe est comme le cerceau de feu que les lions essaient de sauter ».


        • Pauline pas Bismutée 15 janvier 2022 16:12

          J’apprends.. smiley


          • Sandro Ferretti Sandro Ferretti 15 janvier 2022 18:16

            @Pauline pas Bismutée
            La B.O « retouilléé » et commentée par la TV suisse.
            La pétillante et improbable Alba ( Thuy An Luu, qu’on n’a jamais revue), le postier et sa mob non plus ( qui n’a plus voulu faire de cinéma, chose rare quand on a eu un succès à 2M d’entrées). Borhinger qui n’avait pas encore vaincu deux cancers ni fait la pub du café Malongo ( « du café d’accord, mais du Malongo, merde...quand même » aurait dit Bacri).
            Bref, c’était avant.
            Et c’est là :
            https://www.rts.ch/info/culture/cinema/11943935-diva-de-jeanjacques-beineix-les-quarante-ans-dun-film-culte.html


          • Pauline pas Bismutée 15 janvier 2022 19:21

            Ah oui la jeune Alba qui pensait faire « vieille femme »...il me reste quelques bribes, comme des escapades dans certains coins du monde, la mémoire étant ce qu’elle n’est plus...

            J’avais beaucoup, beaucoup aimé 372,...a ce moment la depuis des années aux antipodes sans aucun contact avec l’Europe ni ma langue (le français), on m’avait prêté la cassette (et la télé, etc..) pour regarder le film...

            Ah !......seulement les déracinés pourront comprendre, ce sentiment soudain d’appartenance, d’indivisibilité, de compréhension totale : du drame, de l’humour, et de la folie, presque....


            • Sandro Ferretti Sandro Ferretti 15 janvier 2022 20:31

              @Pauline pas Bismutée
              Parfois, la madeleine ou le « Rosebud » qui fait revenir la mémoire, c’est une musique.
              V. Delaury cite un autre morceau de la bande son de 37.2 par Gabriel Yared.
              Pour moi, c’est ce morceau très lancinant et répétitif, qui ouvre le film (scène de sexe) et le ferme ( Zorg rentre chez lui dans sa vieille Mercedes jaune, après avoir étouffé Betty avec son oreiller), et s’appelle :
              « c’est le vent, Betty » ;
              Ça pourrait plaire à SB.
              https://www.youtube.com/watch?v=Va5rLfiXbDY

              Et puis ça, genre « avant / après ».
              Je sais que ça se dit pas, c’est mal porté.
              Mais quand même, c’était mieux avant.....

              https://www.youtube.com/watch?v=jtVDh84FRA4


            • Pauline pas Bismutée 15 janvier 2022 22:09

              @Sandro Ferretti

              J’évite la nostalgie comme la peste, ça aplatit l’âme..(pas de retour sur les lieux)
              La musique, c’est un peu différent...
              Avant ? c’était moins pire....


            • Sandro Ferretti Sandro Ferretti 16 janvier 2022 13:56

              @Pauline pas Bismutée
              Vous qui êtes expatriée dans le « asshole of the world », le « middle of nowhere » ou« le trou du cul du monde », pour rester franchouille, un petit cadeau en forme de clin d’œil que vous a envoyé le père Bohringer en son temps, mais vous ne l’avez pas saisi :
              https://www.youtube.com/watch?v=xbTVfdhJR3Y


            • Pauline pas Bismutée 16 janvier 2022 18:40

              @Sandro Ferretti

              Équipement pour éplucher les oignons inclus...


            • S.B. S.B. 15 janvier 2022 19:32

              Beau souvenir de « Diva », film poétique, intense, romantique, lunaire un peu aussi quelque part, et de cette merveilleuse et vraie diva.

              C’était comme un nouveau langage cinématographique, à part et envoûtant.


              • Vincent Delaury Vincent Delaury 15 janvier 2022 23:35

                @S.B. « C’était comme un nouveau langage cinématographique, à part et envoûtant. » D’accord avec vous. smiley 


              • troletbuse troletbuse 16 janvier 2022 19:52

                Dommage qu’il ait été vaxxiné, sinon on en parlerait plus.

                N’étant pas cinéphile et ne connaissant Beinex que de nom, je n’ai aucun reproche ou éloge à lui faire sinon qu’il était encore relativement jeune.


                • Sandro Ferretti Sandro Ferretti 16 janvier 2022 20:09

                  Bon, une dernière pour la route

                  Une chouette interview de lui par la malicieuse Hélène Mannarino.

                  https://www.youtube.com/watch?v=wvnzcHsA2TA


                  • Vincent Delaury Vincent Delaury 17 janvier 2022 00:18

                    @Sandro Ferretti Merci pour le lien. On y entend sa fameuse sortie, après une prise réussie, « Ça, c’est un plan qui a du slip ! » smiley


                  • alanhorus alanhorus 17 janvier 2022 00:58

                    Merci pour cet article, Jean Jacques Beineix est un trés grand cinéaste, je suis triste, beaucoup de morts en ce moment, et des trés grands disparaissent.

                    https://odysee.com/@FILMSAVOIRABSOLUMENT:0/DIVA-1981.:1


                    • alanhorus alanhorus 17 janvier 2022 10:35

                      @alanhorus
                      Diva film inoubliable et magique.
                      Une actrice du Film Diva a disparut en 1988 Thuy An Luu Son dernier film Saïgon film américain ou l’on perd sa trace.
                      http://lagazetteducitoyen.over-blog.com/2020/03/la-mysterieuse-disparition-de-l-actrice-franco-vietnamienne-thuy-an-luu-dans-les-annees-1980.html


                    • agent ananas agent ananas 18 janvier 2022 13:49

                      @alanhorus

                      Merci pour le lien.


                    • alanhorus alanhorus 17 janvier 2022 01:45

                      Et bien sur puisque l’auteur, en parle : Kubrick le titre « La lune dans le caniveau » Allusion ou pas au passage de odyséee de l’espace à apollo 11 qui reste possible.

                      Désolé de ne pouvoir pas mieux développer ce thème. pour l’instant.


                      • Joséphine Joséphine 17 janvier 2022 02:18

                        Au revoir cher Monsieur Beineix. Un cinéma d’un temps révolu. Une Béatrice Dalle belle comme le jour, un Jean-Hugues Anglade attachant. Une belle histoire, une belle musique. J’adore 37/2 ! 


                        • Garibaldi2 17 janvier 2022 05:30

                          @ l’auteur.

                          ’’je ne suis pas d’accord avec vous, mais je me ferai tuer pour que vous puissiez exprimer votre avis’’, n’est pas une citation de Voltaire :

                          ’’Celles et ceux qui ont décerné cette citation à Voltaire, et l’ont copieusement répandue sous son nom, se basent sur une lettre datant du 6 février 1770. Voltaire se serait adressé à l’abbé Le Riche en ces termes : « Monsieur l’abbé, je déteste ce que vous écrivez, mais je donnerai ma vie pour que vous puissiez continuer à écrire. » Si l’existence de cette missive a été avérée, la phrase n’y figure pas, ni même l’idée ! C’est ce qu’on appelle une citation « apocryphe », dont l’authenticité n’est pas établie.

                          Mais alors, à qui la faute ? Pas à Rousseau, ni à Voltaire lui-même, comme dans la chanson de Gavroche, mais à l’Anglaise Evelyn Beatrice Hall qui, dans un livre, The Friends of Voltaire, publié en 1906 sous le pseudonyme de S. G. Tallentyre, utilisa la célèbre formule pour résumer la pensée voltairienne. « « I disapprove of what you say, but I will defend to the death your right to say it », was his attitude now », écrit-elle. Elle confirmera par la suite que c’était sa propre expression et qu’elle n’aurait pas dû être mise entre guillemets. Qu’elle soit due à la maladresse de l’auteur ou de l’éditeur, la citation a été rapidement traduite en français avant de connaître le succès que l’on sait.’’

                          https://www.projet-voltaire.fr/culture-generale/voltaire-citation-apocryphe-je-ne-suis-pas-d-accord-avec-vous/


                          • agent ananas agent ananas 18 janvier 2022 06:02

                            Diva et sa musique très gymnopédienne de Vladimir Cosma, me rappelle les descentes d’acide au petit matin dans le Paris du début des années 80.

                            Merci à Beinex (et Besson) de nous rappeler que le cinéma est avant tout un art visuel, loin des canons bavards et soporifiques des Cahiers ...


                            • Joséphine Joséphine 19 janvier 2022 22:09

                              J’écoute la musique de 37/2 le matin et ça me fout un sacré blues. Ici : 

                              France Musique - Suite Betty Blue, de la bande originale du film 37°2 le matin, de Beineix, composée par Gabriel Yared - Bing video

                              J’ai vraiment le cafard. 

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