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Jeux de pouvoir

Sorti le 24 juin 2009, le film Jeux de pouvoir (ou State of Play), réalisé par Kevin MacDonald, tente de nous amener sur la piste d’une certaine réflexion sur le monde avec des acteurs tels que Russell Crowe (et non Brad Pitt, qui s’est rétracté seulement quelques jours avant le début du tournage), jouant le rôle de Cal McAffrey, un journaliste, et Ben Affleck interprétant celui de Stephen Collins, un député.

La scène se passe à Washington. Stephen Collins est membre du Congrès américain et est chargé de superviser les dépenses de la défense. Lorsque son assistante meurt "accidentellement", un scandale éclate. L’opinion publique découvre que ce député, marié à Anne (jouée par Robin Wright Penn), est l’amant de cette jeune femme morte dans le métro. CalAffrey, vétéran du journal Washington Globe et vieil ami de Stephen Collins, est chargé de rédiger un article à ce sujet avec sa nouvelle assistante blogueuse, Della Frye (Rachel McAdams). Ainsi deux écoles de journalisme tentent de découvrir la vérité en s’unissant. Ce thriller américain constitue donc un bel hommage au journalisme sur papier, en voie d’extinction, au bénéfice de l’actualité sur internet. En effet le réalisateur, qui voulait être journaliste avant de faire partie du monde du cinéma, a lancé un clin d’oeil au métier auquel il aspirait à travers par exemple la scène dans le parking qui représente le fait que la presse écrite soit en danger de mort. « C’est ma lettre d’amour à la presse écrite », confie-t-il.

Quand le pouvoir prend le dessus sur la vérité, l’amitié et l’amour... Voilà ce que ce film cherche à dénoncer. Pour cela il pose sous nos yeux une société partagée par un dilemne entre le pouvoir et ces trois autres facteurs, que ce soit pour le journaliste - qui dit vouloir publier la vérité, et non des ragots ou juste une partie de la vérité (ce qui est très honorable pour un journaliste), mais qui pourtant cache des informations cruciales à la police simplement pour être le premier journal à bénéficier de cette information - ou pour le député - qui ne sait plus s’il faut protéger son image à tout prix après ses erreurs, ou s’il doit se battre contre la privatisation de l’armée.

Aspirant au métier de journaliste, j’ai trouvé ce film très instructif puisqu’il tourne autour d’un journaliste et qu’il met à plat les principaux problèmes de déontologie de ce métier : publier la vérité et pas seulement une information destinée à faire lire le plus de gens possible ! Mais pour pouvoir informer les gens et leur servir cette vérité ne faut-il pas faire en sorte que le journal marche ? Ainsi marcherait-il sans ces articles destinés à pimenter l’actualité en livrant des choses qui relèveraient plus du voyeurisme que du journalisme ? Je refuse de croire cela. Je refuse de croire que les gens ont besoin de ce genre de potins pour être intéressés par les journaux. Un peu de légèreté n’est bien entendu pas à écarter, car le pessimisme ne résout rien, mais légèreté ne signifie pas mensonges ou ragots.


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3 réactions à cet article    


  • Vilain petit canard Vilain petit canard 22 juillet 2009 15:13

    C’est le genre de film qui donne bonne conscience aux journalistes, vu qu’un héros positif y dévoile des tas de trucs cruciaux pour la démocratie et le bonheur des gens, et qu’il est vachement honnête et super bien joué par Russell Crowe.

    Sauf que depuis Woodward et Bernstein, quel est le journaliste américain qui a dévoilé un truc vachement important pour la démocratie et sauvant le peuple de la dictature ? Aucun. Et chez nous, on ne parle plus depuis cents ans de « dévoiler des secrets », de peur d’étouffer de rire.

    Ce film est l’équivalent d’un western : tout fantasmé, un rêve qui se prend pour la réalité.Un bon anesthésique, on peut continuer à foutre le b.. ; en Irak ou en Afghanistan, à arroser les banquiers prédateurs, puisque Russel Crowe nous avertira des affaires de corruption s’il en trouve.


    • Vladivostok 1919 Vladivostok 1919 22 juillet 2009 20:28

      J’ai beaucoup aimé le film...
      Les états d’âmes de la redac’ en chef par rapport aux actionnaires qui ont besoin d’un journal qui fasse du blé sont assez bien vu, mais on oublie la pression des publicitaires ( de plus en plus nombreux, notamment sur les site web).

      Et puis ça vire compte de fée.. Avec le journaliste qui publie l’article qui destabilisé tout la politique mise en œuvre de privatisation de la police..
      Toute la différence entre la réalité et la fiction..
      En l’occurrence le film fait allusion à une privatisation réelle de l’armée US et de l’entrainement des forces de police interieures. Remplacez les noms fictionnels des agences dans le fim, par Blackwater, armée privé, mercenaire US (80% des affectifs militaires US en Afghanistan) et vous avez un tableau assez réaliste brossé pendant le film (le sujet de l’enquete du personnage joué par Ben Affleck)

      Le journalisme US, et la différence entre fiction et réalité ?? Le commentaire le plus futé et le plus drole à ce sujet viens du comique Américain Stephen Colbert, qui lors du diner annuel de la presse, en présence des plus grands organes de presses US et en présence de Georges Bush leur balance le speech suivant/ A regarder, c’est un pur bonheur !!!
      STEPHEN COLBERT AU DINER DES CORRESPONDANTS DE LA MAISON BLANCHE.

      Voir surtout aprés 9 minutes 45... Un des plus grands moment d’ironie de l’histoire !!!


      • Echo Echo 23 juillet 2009 02:21

        Journalistes defaillants, les humoristes prennent le relais.

        C’est sur : http://www.voltairenet.org/article161136.html

        On dirait bien qu’Agoravox s’est couche avec tous les autres.

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